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Les rêves olympiques du cyclo-cross

La manche de Coupe du monde du Val di Sole, dimanche, est censée constituer un pas important vers la reprise du cyclo-cross au programme olympique.

 » Get ready for the show! Get ready for the snow! » C’est le slogan de la vidéo de lancement réalisée par l’UCI pour promouvoir la manche de Coupe du monde du Val di Sole, en Italie. On y voit un crossman pédaler et courir dans la neige, avec en toile de fond les Dolomites. C’est la première Coupe du monde délibérément organisée dans la neige. S’il n’en tombe pas suffisamment les jours précédant l’épreuve, on se rabattra de la neige artificielle.

L’objectif: donner un élan supplémentaire aux tentatives de l’UCI pour intégrer le cyclo-cross aux Jeux d’Hiver, d’abord en tant qu’événement-test à Milan/Cortina d’Ampezzo en 2026, puis au programme officiel en 2030, probablement à Sapporo. L’idée mûrit depuis des années, mais sans jamais avoir été concrétisée. Cette fois, l’UCI a même invité le président du CIO, Thomas Bach, à assister aux courses sur la neige italienne. Au moment du bouclage de ce magazine, on ne savait pas encore s’il avait accepté l’invitation.

Ce n’est pas un hasard si l’UCI ajoute également une nouvelle épreuve, en guise de test, au prochain Mondial de Fayetteville: un relais mixte par équipes nationales, avec trois hommes et trois femmes de trois catégories différentes. L’UCI veut ainsi mettre en relief l’égalité des sexes en cross, ce thème étant très important aux yeux du CIO, puisque plusieurs relais mixtes figuraient déjà au programme de Tokyo.

Cette condition ne pose donc pas problème, pas plus que l’enneigement du parcours. La charte olympique stipule que « seules les disciplines exercées dans la neige ou sur la glace sont considérés comme des sports d’hiver » mais elle ne précise pas que ces sports doivent toujours se dérouler dans la neige ou sur la glace. Seuls les sports d’hiver organisés par une des sept fédérations internationales de sports d’hiver ont une place aux Jeux d’Hiver, mais les disciplines d’autres fédérations officiellement reconnues par le CIO peuvent y être ajoutées, selon la charte olympique. L’UCI répond à cette règle, même si elle est une fédération estivale.

Le principal obstacle réside dans le fait qu’un sport doit être pratiqué dans le monde entier. De 1982 à 2004, le CIO a même imposé des chiffres concrets. Dans le cas des Jeux d’Hiver, un sport devait être pratiqué au moins dans 25 pays et trois continents. Ce passage a été supprimé en 2007. Reste à voir si le cyclo-cross répond à ce critère. Au Mondial 2020 de Dübendorf, l’édition ostendaise du début de cette année ne permet pas de comparaison à cause de la pandémie, des participants de 24 nationalités au total étaient recensés. Autant qu’en 2010. En élites masculine et féminine, il y en avait moins: respectivement treize et seize. En plus, deux pays ont raflé la majorité des médailles: les Pays-Bas et la Belgique. Il n’en ira pas autrement cette saison: les treize premiers du classement intermédiaire de la Coupe du monde masculine sont issus des Plats Pays et il y a… neuf Néerlandaises parmi les onze premières chez les femmes.

Le principal obstacle? Le fait qu’un sport doit être exercé dans le monde entier.

Le Val di Sole constitue donc une première étape, mais la route est encore longue avant que le comité exécutif du CIO reprenne le cyclo-cross parmi les disciplines olympiques. Il doit le faire au moins trois ans avant les prochains Jeux et il ne s’exécute qu’après une analyse approfondie de sa commission de programmation, en collaboration avec les fédérations internationales et le comité organisateur de l’olympiade. À suivre, donc…

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