Les championnats marquants de Wout van Aert, partie 4: « Tu seras le deuxième Tom Dumoulin ! »

À l’approche des championnats du monde de cyclocross, nous reviendrons en cinq épisodes avec Roger De Bie, beau-père de Wout van Aert et l’un de ses mécaniciens attitrés, sur quelques championnats mémorables de la carrière du Campinois. Ce vendredi, le champion du monde de Valkenburg en 2018. Son dernier titre mondial.

Roger De Bie : « Mathieu van der Poel a été dominateur dans presque tous les cross de cette saison là. Sauf à Namur, où Wout était clairement le plus fort. Et ce succès sur un parcours aussi exigeant lui a donné du courage en vue du championnat du monde à Valkenburg. Le parcours s’annoncait tout aussi difficile. Surtout parce en raison des fortes pluies dans les jours précédents. »

« Le vendredi, je suis parti pour Valkenburg avec la camionette de l’équipe. Il pleuvait des cordes ! J’ai donc pensé que j’allais recevoir un message de Wout à tout moment, pour annuler notre entraînement du jour. Il en a envoyé un, mais en me demandant si j’étais toujours partant. Bien sûr ! Pluie, neige, deux ou trois degrés : cela ne m’arrête pas. Au contraire, ça m’amuse même. »

« Nous sommes donc partis pour une visite de Valkenburg, que Wout avait planifiée. Y compris quelques blocs difficiles en pente, avec une bosse sur laquelle il volait dans l’ascension. Il était si fort qu’à un moment donné, j’ai roulé à côté de lui, j’ai levé la visière de mon casque et je lui ai dit : « Wout, tu vas être le deuxième Tom Dumoulin« . « Tu rigoles ? », m’a-t-il répondu. Ce à quoi j’ai répondu : « Tu me vois rire ? Tu peux tout faire sur un vélo ! Et puis il n’avait pas encore disputé son premier printemps sur la route. »

« Avant le Mondial, j’étais confiant car il dégageait une telle puissance et un tel calme que personne ne pouvait le battre sur un parcours aussi boueux. Même pas van der Poel. Et cela s’est véirifié dès le départ. Il a été lancé par Tim Merlier et a rapidement fait craquer Mathieu van der Poel. »

« Pour la première fois, Wout avait des pneus de 30 millimètres de largeur, au lieu des 33 millimètres habituels. Une autre invention de Niels Albert, son directeur sportif de l’époque, qui avait souvent roulé avec ses pneus quand il était coureur. Une forme physique souverain, un bon choix de pneus : Wout a dominé tout le monde de la tête et des épaules, repoussant son dauphin Michael Vanthourenhout à plus de deux minutes. »

Wout Van Aert s’est offert un troisième titre mondial devant les partisans de Mathieu Van der Poel. BELGA PHOTO DAVID STOCKMAN

Les soupçons d’Adrie van der Poel

« Le soir, Henk et Yvonne (les parents de Van Aert, ndlr), ma femme et moi avons regardé Sportweekend dans un chalet du parc de vacances situé juste au sommet du Cauberg. On a entendu les déclarations d’Adrie van der Poel : « Quand la différence atteint les deux minutes, ce n’est pas normal ». Et : « Van Aert roule, mais ne respire pas. Michel Wuyts a ensuite déclaré qu’Adrie avait insinué que Wout avait pris de la cortisone. « Profondément ancrée dans le cyclisme, et certainement dans le cyclo-cross. »

« Encore ces soupçons… C’était déjà le cas l’an dernier. Cela nous a rendu, surtout Henk et Yvonne, très mal à l’aise. « Qu’est-ce que c’est que ça ? Au début, nous voulions le cacher à Wout, mais finalement, le sujet a été abordé. Les réactions outrées de ses parents l’ont tellement blessé qu’il a téléphoné à Wuyts le lendemain. Afin de clarifier les choses avant que la polémique ne devienne plus grande. »

« Normalement, il laisse passer ce genre de choses. Mais ça, il ne le pouvait pas. C’est aussi typique de l’état d’esprit de Wout : il n’aime pas pleurnicher et se montre toujours très direct et sincère. »

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