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« J’ai parfaitement le droit de courir »

Chris Froome, quadruple vainqueur du Tour de France, a une fois de plus confirmé qu’il sera bien au départ du Tour de France cycliste le samedi 7 juillet à Noirmoutier-en-l’île. « Absolument. Je n’ai rien fait de mal et j’ai parfaitement le droit de courir, » a confié le Britannique dans une interview à Sky Sports.

Froome doit encore justifier une présence anormalement élevée de salbutamol retrouvée lors d’un contrôle antidopage à l’issue de la 18e étape du Tour d’Espagne 2017 qu’il devait remporter.

L’affaire traîne depuis des mois et on ne peut pas s’attendre à une décision avant le Tour.

Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour, juge que Froome n’a pas sa place dans le peloton à la suite de ce contrôle anormal. « Il est positif. Pourquoi a-t-on condamné Alberto Contador pour les mêmes causes, et pourquoi lui ne serait pas condamné ? », a déclaré le dernier Français vainqueur du Tour (en 1985). Hinault a récemment appelé les autres équipes à boycotter le Tour si Froome prenait le départ.

Froome comprend l’agitation parce que tout cela prend beaucoup de temps, mais ne doute pas. « Il existe une procédure qui me permet de démontrer que je n’ai rien fait de mal et je suis confiant d’être acquitté. Cela signifie que mes résultats resteront inchangés, je n’en doute pas », a dit le leader du Team Sky, qui a remporté le Tour d’Italie cette année.

Le Britannique ne craint pas non plus un comportement hostile du public à son égard sur les routes du Tour. « Je ne suis pas vraiment inquiet pour ça. Au fil des ans, il y a toujours eu un groupe de gens qui, pour quelque raison que ce soit, ne sont pas heureux de nous voir. Il y a déjà eu de l’adversité et nous nous en sommes toujours bien sortis. Je ne peux qu’espérer que cela n’influencera pas la course. »

Pour Hinault, Froome « n’a pas sa place » dans le peloton »

Une semaine après avoir appelé le peloton du Tour de France à la grève pour sanctionner Chris Froome, soupçonné de dopage, Bernard Hinault a réédité mercredi en Haute-Savoie sa charge contre le tenant de la Grande boucle, estimant « qu’il n’a pas sa place » dans le peloton.

« J’estime qu’il n’a pas sa place aujourd’hui. Il est positif. Pourquoi a-t-on condamné Alberto Contador pour les mêmes causes, et pourquoi lui ne serait pas condamné ? », s’est interrogé l’ancien champion français à Talloires, à l’aube du départ de la Sapaudia, une course cycliste caritative dont il est le parrain.

Bernard Hinault a estimé que l’impunité dont bénéficie Froome durait depuis « trop longtemps » et qu’elle nuisait au cyclisme jusque chez les jeunes. « Ils ont beaucoup d’argent pour le défendre, mais est-ce que c’est une bonne image pour le cyclisme ? Dans les courses de cadets, aujourd’hui, ils ont tous de la Ventoline alors qu’ils ne sont pas malades ».

L’ancienne gloire du Tour a indirectement égratigné l’équipe de Chris Froome, la formation britannique Sky, rappelant que des soupçons de dopage avaient aussi pesé sur Bradley Wiggins, ancien coéquipier de Froome lauréat du Tour en 2012. « N’y a-t-il pas déjà eu un petit problème avec Wiggins un jour ? », a-t-il pointé.

Le Breton a de nouveau déploré l’attitude des coureurs du peloton, coupables à ses yeux de se laisser « battre par des gens qui trichent ». « Si je suis à la place de Dumoulin – deuxième du Giro derrière Froome -, je porte plainte. Il n’aurait jamais dû être au départ ».

Le quintuple vainqueur de la Grande boucle a estimé que le coureur qui pourrait lancer le mouvement de grève sera « celui qui en a deux au fond du froc ». « Quand je vois les encouragements que j’ai de certains directeurs sportifs incapables de prendre position… c’est à eux de défendre leur profession », a-t-il conclu.

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