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Avec Evenepoel, la Belgique rêve d’un nouveau Merckx

La « Remcomania » a gagné la Belgique. Le jeune phénomène belge du cyclisme Remco Evenepoel, 20 ans, enchaîne les victoires depuis ses débuts chez les pros l’an passé, au point d’être déjà qualifié de nouveau Merckx.

Rien ne semble lui résister: deux courses par étapes en 2020, deux victoires. Le Tour de San Juan en janvier en Argentine, le Tour d’Algarve, la semaine passée au Portugal.

Après avoir survolé la catégorie juniors, le Brabançon (flamand) de Schepdael, né à Alost, fait rêver le pays du cyclisme. Lundi, le quotidien La Dernière Heure/Les Sports titrait « Le jaune lui va si bien! »

A travers sa couleur symbole, le Tour de France, que les Belges n’ont plus gagné depuis 1976 (Lucien Van Impe), transparaît implicitement. Le nouveau Merckx serait-il né? Tout un pays l’espère. Tout un pays y croit.

Et ses adversaires aussi. A l’instar de Geraint Thomas, vainqueur du Tour de France en 2018.

« J’ai roulé à ses côtés en Algarve. Impressionnant! Pourquoi ne pourrait-il pas réussir ce que mon équipier Egan Bernal a réussi à 22 ans sur le dernier Tour de France? », s’interroge Thomas.

Sauf que Remco Evenepoel (Deceuninck) ne disputera pas la prochaine Grande Boucle. Son premier grand Tour sera le Giro. Avec la possibilité de s’emparer du maillot rose du Tour d’Italie dès la première étape, un contre-la-montre programmé le 9 mai à Budapest en Hongrie.

Spécialiste de l’exercice contre le chrono, il peut y croire. Son principal adversaire sera l’Australien Rohan Dennis, champion du monde du contre-la-montre, qu’il vient de dominer en Algarve – une revanche après sa 2e place derrière Dennis aux championnats du monde 2019.

« Ce sera un sacré duel. Je m’attends à ce qu’il soit mon principal adversaire dans cet exercice ces prochaines années », note le coureur d’Ineos.

« Le poids idéal »

Mais le Belge possède d’autres qualités. Il avoue ne pas être un pur grimpeur, se qualifiant lui-même de « rouleur-puncheur ». Sans toutefois connaître ses « limites ».

Jusqu’où peut-il aller en mai prochain? L’Italien Vincenzo Nibali, le double vainqueur du Giro qui l’a observé de près en Algarve, a averti: « Je ne serais pas surpris si Remco était déjà un adversaire redoutable sur ce Tour d’Italie. »

Patrick Lefevere, le manager de la puissante équipe Deceuninck qui s’était empressé de lui faire signer son premier contrat professionnel, annonce: « Le prochain Giro lui servira de baromètre ».

Reste qu’en un an chez les « pros », Remco, vainqueur en solitaire l’été dernier de sa première classique (Clasica San Sebastian), commence à faire peur à tout le peloton. « Je n’ai jamais rencontré un tel talent », a confirmé son équipier Julian Alaphilippe dans le journal Le Soir.

« Lors de la reprise des stages à Calpe (Espagne), il était déjà nettement au-dessus des autres », note son directeur sportif Tom Steels.

« Les tests hivernaux ont aussi montré un net gain de puissance« , poursuit-il.

Sur la balance, Evenepoel pèse aujourd’hui 60 kg. « Le poids idéal vu son gabarit », risque Patrick Lefevere.

Autre point positif selon La Dernière Heure: Evenepoel s’est nettement amélioré en matière d’explosivité. Il est désormais capable d’atteindre les 1.100 watts (300 de plus que l’an passé), de quoi rivaliser avec son équipier Julian Alaphilippe.

Bref, Remco épate. Au niveau tactique aussi. Lui qui ne fait du vélo que depuis trois ans, après une période de formation au foot à Anderlecht.

« Il avait un trop gros moteur pour se limiter au football », se félicite Tom Steels. « Et en trois ans, il a appris le sens tactique de la course. C’est exceptionnel! »

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