Qui sera la belle histoire de la Coupe du monde 2022 ?

Chaque Coupe du monde réserve son lot de surprises et de grandes histoires. Qu’attendre de l’édition 2022 ?

Le Qatar (et ses scandales)

« Aujourd’hui, je suis aussi Qatari, Arabe, Africain. Moi aussi, je suis gay et handicapé. Je suis moi aussi un travailleur immigré », a-t-on entendu samedi après-midi au Qatar, alors que Gianni Infantino s’en prenait à l’Europe et aux critiques dont le Qatar fait l’objet. Depuis des années, le pays est sous le feu des critiques, d’abord après avoir soudoyé la FIFA pour accueillir la Coupe du monde, puis lorsqu’il est apparu que des milliers de travailleurs immigrés travaillaient à la construction des stades flambant neufs dans des conditions épouvantables. Le discours d’Infantino, l’interdiction tardive de l’alcool dans les stades, l’accusation selon laquelle le Qatar aurait acheté l’Équateur pour remporter le match d’ouverture ou la polémique des brassards n’ont que quelques lignes supplémentaires à la longue liste de scandales qui éclaboussent la Coupe du monde. Sportivement, les Qataris n’ont pas fait le poids pour leur entrée en matière. Pourront-ils se reprendre face au Sénégal ?

Sportivement, les Qataris n’ont pas fait le poids pour leur entrée en matière. Pourront-ils se reprendre face au Sénégal ? (Photo by Richard Sellers/Getty Images)

La malédiction du champion

Ils ne sont plus que dix. Dix joueurs de l’actuelle équipe de France ont remporté le titre mondial il y a quatre ans. Avec Kylian Mbappé, Antoine Griezmann & son réservoir de talents exceptionnels, la France semblait sur papier être l’une des grandes favorites à sa propre succession. Mais ces dernières années, la machine a eu des ratés. Lors de l’EURO l’année dernière, les Bleus ont été éliminés par la Suisse en huitièmes de finale aux tirs au but et lors de la dernière Ligue des Nations, la France ne s’est maintenue que de justesse dans le groupe A.

De plus, l’infirmerie hexagonale affiche complet et compte des patients prestigieux comme Paul Pogba ou N’Golo Kanté, rejoints juste avant le début des hostilités par le Ballon d’Or Karim Benzema. Une belle opportunité à saisir pour des talents comme Aurélien Tchouaméni ou Eduardo Camavinga. Pourront-ils mener la France à un deuxième titre consécutif ou la malédiction du champion du monde touchera-t-elle aussi les Bleus ? Souvenons-nous les mésaventures des champions du monde 2006, 2010 et 2014, tous sortis au stade de la phase de groupes quatre ans après leur sacre.

Kylian Mbappé peut-il réussir la passe de deux au Qatar. (Photo by Robert Cianflone/Getty Images)
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Le rêve sud-américain

Deux pays d’Amérique du Sud, lorgnent ouvertement sur la couronne française. Le Brésil et l’Argentine sont peut-être les deux grands favoris pour s’adjuger cette 22e édition de la Coupe du monde. Pour la Seleçao, ce serait déjà un sixième titre, Lionel Messi et ses coéquipiers en visent un troisième. Les deux nations voudront certainement faire mieux qu’en Russie, où l’Argentine a été éliminée en huitièmes de finale par la France, tandis que le Brésil a échoué en quart de finale contre les Diables rouges.

Ça fait déjà vingt ans, depuis 2002, que l’Amérique du Sud attend un nouveau sacre. Une disette à laquelle Neymar et Messi cherchent à mettre fin pour ce qui sera leur dernière Coupe du monde. En fait, il s’agit déjà de la plus longue période (à égalité) sans titre mondial du continent. L’Amérique du Sud a pris mal en patience de 1930 à 1950 et de 1950 à 1970. C’est l’Uruguay et le Brésil qui avaient, respectivement, mis fin à la série sans victoire. Au tour de l’Argentine cette fois ?

Neymar rêve de ramener la Coupe en Amérique du Sud 20 ans après la cinquième étoile décrochée par son Brésil. (Photo by Buda Mendes – FIFA/FIFA via Getty Images)
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Ronaldo une dernière fois ?

À Manchester United, il est persona non grata après l’interview qu’il a accordée à Piers Morgan. C’est presque la suite logique de son retour dans le club anglais où il n’est plus à son niveau et où il est plus souvent sur le banc que sur la pelouse. Avec le Portugal, CR7 veut oublier cette misère pour un temps et se montrer à nouveau au monde. C’est déjà la cinquième Coupe du monde du Lusitanien, mais il n’a jamais réussi à la remporter. Il s’en est approché en 2006 : à l’époque, l’équipe portugaise a terminé quatrième. Depuis lors, l’élimination est intervenue soit au stade de la phase de groupes (2010 et 2018), soit en huitièmes de finale (2014).

Cristiano Ronaldo peut-il rugir une dernière fois au Qatar ? (Photo by Christopher Lee/Getty Images ) © belga

À 37 ans, CR7 peut-il s’éclater une dernière fois sur la plus belle scène du football international ? Avec Rafael Leão, João Félix, Bruno Fernandes et Bernardo Silva entre autres, le Portugal dispose d’une grande équipe sur le papier. Une profusion de talents qui fait dire à certains que Ronaldo n’y a plus vraiment sa place. Des critiques qui devraient pousser le Portugais à se surpasser une nouvelle fois.

La revanche du Ghana

Le Ghana a une revanche à prendre au Qatar. Vous vous souvenez du quart de finale de la Coupe du monde 2010 contre l’Uruguay ? Les deux pays se dirigeaient vers les tirs aux but, jusqu’à ce que dans les prolongations le Ghana semble marquer le but décisif. Semble, car Luis Suárez a alors sorti sa fameuse boîte à malices et a plongé pour dévier le ballon des mains tel un gardien de but accompli. Ça lui a valu carton rouge, mais il n’a pas eu à regretter son geste. Quelques minutes plus tard, le Ghana s’est incliné aux tirs au but.

Il y a 12 ans, Luis Suarez et sa main de Dieu mettait fin aux rêves africains et ghanéens de dernier carré. Les retrouvailles sont pour cette année. (Photo by Michael Steele/Getty Images)

Avec Denis Odoi, Elisha Owusu et des joueurs de haut niveau comme Thomas Partey et Iñaki Williams, les Ghanéens veulent faire payer cette faute de main à l’Uruguay. Jordan Ayew, qui était sur le banc ce jour-là, sera probablement encore plus motivé que ses partenaires. Ghana-Uruguay, le vendredi 2 décembre à 16h, est donc à noter dans votre agenda.

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Les jambes tremblantes de la Belgique

La revanche et la « dernière danse d’une génération », voilà ce dont il est question pour les Diables rouges. La Belgique était proche d’une première finale de Coupe du monde il y a quatre ans, mais une équipe française bien rodée lui a remis les pieds sur terre. La « génération dorée » des Diables veut briller une dernière fois avant que des joueurs comme Axel Witsel, Toby Alderweireld et Jan Vertonghen ne fassent leurs adieux à l’équipe.

Mais depuis le Mondial russe, le fantastique football des Belges a bien pâli. D’une défense solide comme le roc, nous sommes passés à une arrière-garde peu rassurante (au cours des seize derniers matchs, elle n’a réussi à garder ses filets inviolés qu’à quatre reprises). Après la défaite 2-1 contre l’Égypte, la confiance a encore baissé d’un cran. Cela pourrait-il se transformer en force pour cette équipe ? S’ils passent la phase de groupe, les Belges ne seront plus favoris. Peuvent-ils créer la surprise et se montrer aux yeux du monde une fois de plus ? Et Martínez peut-il déjà donner à la nouvelle génération un avant-goût de la gloire ?

La génération dorée peut-elle faire parler son expérience pour sa dernière danse au niveau mondial. (Photo by YASSER AL-ZAYYAT/AFP via Getty Images) © Belga

La répétition générale des États-Unis

De la plus petite Coupe du monde – la distance la plus éloignée entre deux stades est de 46 kilomètres – nous passerons à la plus grande dans quatre ans, lorsque les États-Unis l’accueilleront avec le Canada et le Mexique. Aux States, le soccer connaît de plus en plus de succès. L’équipe nationale américaine regorge d’ailleurs de talents, dont certains jouent dans les plus grands clubs européens. Il suffit de penser à Christian Pulisic à Chelsea, Weston McKennie à la Juventus ou Sergiño Dest à l’AC Milan. Sans oublier les jeunes Giovanni Reyna (Dortmund) ou Brenden Aaronson (Leeds United). Ils doivent montrer dès à présent qu’ils sont prêts à accueillir le monde chez eux dans quatre ans. Une pression importante sur leurs jeunes épaules.

Giovanni Reyna et Christian Pulisic incarne l’avenir doré des Etats-Unis. (Photo by Julio Aguilar/Getty Images)

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L’Allemagne et l’ère post-Löw

Cette Coupe du monde sera la première occasion de découvrir pour de bon la nouvelle Allemagne, c’est-à-dire la Mannschaft post-Joachim Löw. Sous sa direction, l’équipe teutonne a rarement déçu et est même devenue championne du monde en 2014. Pourtant, ces dernières années, la relation entre l’équipe et lui s’est essouflée, ce qui a entraîné l’élimination des Allemands en phase de groupes du Mondial 2018. Et l’année dernière, lors de l’EURO, les ouailles de Löw ont été éliminés en huitièmes de finale contre l’Angleterre.

Ya-t-il un Flick pour sauver la Mannschaft ? (Photo by Alexander Hassenstein/Getty Images)

Sous la direction d’Hansi Flick, cependant, l’Allemagne a pris un chemin différent. L’ancien entraîneur du Bayern veut donner un nouvel élan à l’équipe. Il le fait avec des joueurs expérimentés comme Thomas Müller et Manuel Neuer, mais aussi avec de très jeunes footballeurs comme Youssoufa Moukoko (18 ans), Jamal Musiala (19 ans) et Karim Adeyemi (20 ans). En Ligue des Nations, les choses ne se sont pas passées sans heurts, mais une Coupe du monde, c’est toujours différent, surtout pour une équipe de tournoi comme l’Allemagne. Peuvent-ils retrouver les sommets ?

Encore une fois Van Gaal ?

Louis van Gaal et ses Oranje ont une mission : devenir champions du monde pour la première fois. Nos voisins du nord ne l’ont pas encore déclaré aussi clairement, mais on sent que l’ambition est là. Et si quelqu’un peut mener Memphis Depay et ses coéquipiers à cette coupe, c’est bien Van Gaal. Le Néerlandais de 71 ans a dirigé son pays à la troisième place au Brésil en 2014. Huit ans plus tard, il veut remettre les Pays-Bas sur la carte du football après avoir manqué le Mondial en Russie.  Hup, Holland, hup !

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Surprenez-nous !

Une Coupe du monde ne serait pas une Coupe du monde sans grandes surprises. Qui, au Qatar, sera l’Uruguay de 2010, la Colombie de 2014, la Croatie de 2018 ou la Belgique de 1986 ? Il y a de nombreux prétendants. Il suffit de penser au Danemark qui pratique un excellent football sous la houlette de l’entraîneur national Kasper Hjulmand et du meneur de jeu Christian Eriksen, ou au Mexique qui fait toujours bonne figure en Coupe du monde. Et puis il y a des pays comme le Sénégal, bien que privé de son joueur vedette Sadio Mané, le Maroc, le Canada ou la Serbie. Mais est-ce vraiment une surprise si on s’y attend ?

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