Présentation des équipes de la Coupe du monde: une dernière danse diabolique contrariée dans le Groupe F ?

Chaque jour, nous vous présenterons en résumé les différents groupes de la Coupe du monde de football. Entraîneur, vedette, ambition et statistique à retenir, chaque équipe est passée au crible. Aujourd’hui, cap sur le groupe F, celui de nos Diables rouges. La majorité de la « génération dorée » rêve d’une belle sortie au Qatar. Mais peut-elle être contrariée dès une phase de poule où les Belges affronteront le Canada, le Maroc et surtout la Croatie, finaliste de la dernière édition du Mondial.

La Belgique

L’entraîneur: Roberto Martínez

L’entraîneur national Roberto Martínez a permis à la « génération dorée » de réaliser quelques bons résultats comme lors de la troisième place à la Coupe du monde 2018. L’Union Belge est toujours persuadée qu’il est l’homme de la situation pour l’après-Qatar et souhaiterait le prolonger à en croire certains dires. Malgré cet enthousiasme des décideurs, de nombreuses voix critiques se sont élevées ces derniers temps. On reproche à Martinez d’être trop conservateur dans ses choix, trop positif sur le réel niveau de son équipe qui semble en perte de vitesse et, surtout, on dit qu’il manque de flexibilité tactique pour surprendre les adversaires les plus huppés du monde. Le Catalan sera déterminé à faire taire les critiques lors de la Coupe du monde.

La vedette: Kevin De Bruyne

Par le passé on hésitait entre deux joueurs, cette fois le choix est clair et net. Kevin De Bruyne est plus que jamais le métronome de notre équipe nationale. Il est le meilleur chef-d’orchestre de la Premier League et forme depuis cette saison un duo redoutable avec la machine à marquer norvégienne Erling Haaland. La vista du Belge, ses passes, son moteur et sa technique de frappe sont des atouts qui en font l’un des meilleurs joueurs du monde à l’heure actuelle. La question est donc de savoir si le génie blond vénétien peut également amener son équipe nationale à un niveau supérieur lors de la Coupe du monde. Si vous constatez des rougeurs et un sourire sur son visage au terme des 90 minutes, alors vous saurez que la Belgique a rempli son contrat.

Kevin De Bruyne, l’architecte diabolique. (Photo by Dean Mouhtaropoulos/Getty Images) © belga

L’ambition: briller une dernière fois et forcer un incroyable exploit

« Nous sommes plus forts que lors de la Coupe du monde 2018 », a déclaré Martínez dans une interview accordée à Sport/Foot Magzine. On peut en conclure que l’Espagnol, toujours de bonne humeur, croit fermement dans les chances d’un titre mondial. Une conclusion qui serait un peu étrange alors que les doutes qui entourent sa formation sont beaucoup plus importants qu’il y a quatre ans. La défense vieillissante bat de l’aile, Eden Hazard ne semble que l’ombre du joueur qui avait ébloui le monde entier en Russie et Romelu Lukaku s’est trop souvent abonné à l’infirmerie. Du coup, les espoirs de la Belgique semblent finalement plus faibles. Mais après, en sport, une dernière danse peut aller dans les deux sens. On peut donc garder un petit espoir d’épilogue heureux pour la « génération dorée diabolique ».

Le chiffre : 10

C’est le nombre de fois où Leandro Trossard a été décisif pour Brighton cette saison. Avec sept buts et trois passes décisives, et notamment contre Liverpool et Chelsea , il postule clairement à une place de titulaire dans le onze national. Sa forme olympique pourrait être d’or lors de cette Coupe du monde, à condition que Martínez ose reléguer son capitaine, Eden Hazard, sur le banc.


Le Canada

L’entraîneur

L’Anglais John Herdman a d’abord entraîné l’équipe féminine canadienne pendant de nombreuses années avant d’être nommé à la tête de la masculine. Après sept années riches en succès avec les femmes, il est devenu, en 2018, non seulement l’entraîneur national de l’équipe masculine, mais aussi le directeur technique de l’Association canadienne de football. Herdman cumule donc les casquettes un peu comme Roberto Martínez chez nous. Depuis qu’il est en charge de l’équipe du Canada, il a permis à l’équipe de gagner en crédibilité et en consistance. Le couronnement de ce travail fut la qualification pour la Coupe du monde, la première en 36 ans pour le Canada. Et en 1986, s’ils n’avaient pas brillé en terminant avec trois revers en autant de matches, les Belges avaient atteint le dernier carré après un départ plus que poussif.

La vedette: Alphonso Davies

Alphonso Davies est le visage de ce Canada renaissant dans un sport nettement moins populaire que le hockey sur glace. Le joueur de 21 ans a une histoire inspirante puisqu’il est né dans un camp de réfugiés, lorsque ses parents ont fui le Liberia. En quelques années, il est devenu le prototype du latéral gauche moderne. Au Bayern Munich, il remporte la Ligue des champions à seulement 19 ans et étonne le monde entier avec une superbe passe décisive en demi-finale, contre Barcelone. En 2017, il était devenu le plus jeune joueur de l’histoire du Canada à disputer une rencontre internationale. Quelques mois plus tard, il est aussi devenu le plus jeune buteur de l’histoire footballistique de son pays. En attendant, il a entamé sa quatrième saison avec le Rekordmeister et semble bien parti pour faire partie du gratin du football européen pendant les dix prochaines années.

Alphonso Davies, le TGV canadien. (Photo by Matthew Ashton – AMA/Getty Images)

L’ambition: faire beaucoup mieux que la génération 86

Le Canada est un pays qui n’a pratiquement aucune histoire de Coupe du monde. En soi, il s’agit donc d’une belle réussite que d’être présent à la phase finale d’un tel tournoi. Pourtant, ce Canada ne veut pas être qu’un simple oiseau pour le chat. Avec les États-Unis, il représente la montée en puissance du soccer en Amérique du Nord. L’équipe à la feuille d’érable peut compter sur un autre joueur de grand talent au sein de son noyau avec Jonathan David, que l’on a bien connu à La Gantoise et qui porte désormais l’attaque de Lille. Tajon Buchanan et Cyle Larin évoluent au FC Bruges et ont pris de l’expérience lors de la belle campagne de Ligue des Champions des Blauw en Zwart. Il ne faudra pas prendre ce Canada par dessus la jambe en pensant qu’il ne s’agit que d’un pays de hockey sur glace ou de curling.

Le chiffre: 32

C’est le nombre de places gagnées par le Canada dans le classement FIFA en 2021. C’était d’ailleurs la meilleure progression d’un pays cette année-là. Les Canadiens sont ainsi passés de la 72e à la 40e place. Une ascension qu’ils espèrent poursuivre en surprenant beaucoup de monde au Qatar.

Allô, Vivaqua ?

Le Maroc

L’entraîneur: Walid Regragui

Walid Regragui ne s’est installé sur le banc des Lions de l’Atlas qu’à la fin du mois d’août. Il a pris le relais de l’ingérable Vahid Halilhodzic, qui a été licencié après des discussions internes avec la Fédération marocaine de football. C’est alors qu’entre en scène Regragui et ce dernier a pris des décisions importantes à l’approche de la Coupe du monde. Par exemple, il a fait revenir dans son noyau, Hakim Ziyech, Noussair Mazraoui et Amine Harit, qui avaient été exclus de l’équipe par le chef de régime précédent. Le nouveau sélectionneur a gagné ses galons sur son continent, où il a remporté le titre de champion du Maroc et la Ligue des champions africaine la saison dernière.

La vedette: Achraf Hakimi

Il n’est pas fréquent que la vedette d’une équipe soit un latéral droit. Mais pour le Maroc, c’est le cas. Achraf Hakimi, qui arpente le flanc droit du Paris Saint-Germain, est le joueur le plus apprécié de l’équipe. Il est très fort sur le plan défensif, mais apporte surtout beaucoup sur le plan offensif. Avec sa vitesse, il accumule les chevauchées balle au pied pour ensuite déposer le ballon au bon endroit pour ses attaquants, grâce à son centre précis. Il a déjà délivré trois passes décisives et inscrit deux buts cette saison et sera l’un des grands atouts de Regragui.

Le latéral droit Achraf Hakimi peut donner des ailes au Maroc. (Photo by Visionhaus/Getty Images)

L’ambition: essayer d’atteindre les 1/8e de finale

Le tirage au sort a plutôt été difficile pour l’équipe de Waldi Regragui, qui compte surtout sur le match contre les Canadiens pour prendre des points. Le Maroc n’arrivera pas au Qatar sans espoirs, mais se rend compte aussi que la tâche sera ardue pour atteindre les 1/8e de finale. Les Diables Rouges et la Croatie ne sont peut-être plus au même niveau qu’en 2018, mais ces sélections semblent encore un peu trop fortes pour les Lions de l’Atlas. Regragui et ses hommes auront besoin d’un peu de magie de la Coupe du monde pour survivre à la phase de groupe.

Le chiffre: 3

Le Maroc n’aura disputé que trois duels sous la houlette de son nouveau sélectionneur avant d’entamer l’aventure qatarie. Les Lions de l’Atlas ont déjà disputé deux joutes amicales, avec une victoire contre le Chili et un partage contre le Paraguay. Un dernier amical à l’extérieur est prévu contre la Géorgie, le 17 novembre.

Le Nissan Navara se repositionne

La Croatie

Luka Modric avait décroché le Ballon d’or grâce à son Mondial 4 étoiles en 2018. Peut-il rééditer cet exploit en portant sa Croatie le plus loin possible ? (Photo by Robbie Jay Barratt – AMA/Getty Images)

L’entraîneur: Zlatko Dalic

Zlatko Dalic dirige la Croatie depuis 2017. Il a conduit son pays à son meilleur résultat en Coupe du monde, avec la finale perdue contre la France lors de l’édition russe d’il y a quatre ans. Dalic s’appuie sur ce grand résultat pour conserver la confiance de tous, même si lui aussi fait l’objet de pas mal de critiques dans son pays. Cependant, il faut souligner qu’il est parvenu à qualifier la sélection au damier pour le Final Four de la Ligue des Nations et la phase finale de la Coupe du monde. Un bon résultat dans les prochaines semaines retournerait sans doute bien des vestes dans le pays des Balkans.

La vedette: Luka Modric

Le roi de la génération dorée de la Croatie. International possédant le plus de sélections, lauréat du Ballon d’Or en 2018 et plus que probablement le meilleur footballeur croate de tous les temps. Luka Modric, sera une fois de plus le capitaine de la Croatie tout au long de ce tournoi. Il ne semble pas connaître de limites malgré ses 37 ans puisqu’il vient de soulever une cinquième Ligue des Champions après une campagne où quelques tours de magie sont encore sortis de son pied droit. En équipe nationale aussi, il continue d’être un exemple de régularité. Ce sera la quatrième Coupe du monde du meilleur sosie de David Guetta. Il y a quatre ans, il avait été sacré meilleur joueur du tournoi. Si les chances semblent plus maigres cette fois-ci, il ne faudra certainement pas enterrer trop vite le petit génie de Zadar.

L’ambition: briller une dernière fois

En 2018, les Croates ont dépassé toutes les attentes en se qualifiant pour la finale. À l’époque, cette Coupe du monde était considérée comme la dernière d’une « génération dorée ». Quelques stars comme Ivan Rakitic, Mario Mandzukic ou Danijel Subasic ont depuis lors fait un pas de côté ou rangé leurs crampons. Pourtant, tout n’est pas si sombre pour la sélection au damier. Avec Nikola Vlasic, Mario Pasalic et Lovro Majer, de nouveaux joueurs intéressants composent désormais le noyau. De plus, Luka Modric continue de conserver un niveau magnifique. Les Croates espèrent donc une nouvelle édition remplie de succès.

Le chiffre: 4

C’est à peu près le nombre de millions personnes qui vivent en Croatie. De tous les finalistes de la Coupe du monde, seul l’Uruguay compte moins d’habitants, mais sa dernière finale de Coupe du monde remonte à 1950. Il est révélateur de la façon dont ce minuscule pays, qui a émergé au terme d’un conflit sanglant il y a 30 ans, semble se surpasser depuis des décennies. Les Croates semblent donc toujours capables de se montrer plus malin que n’importe quel pays.

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