Olivier Giroud n’est plus le mal-aimé de l’équipe de France

Fabien Chaliaud Journaliste

Longtemps moqué dans l’Hexagone comme en dehors, l’attaquant de l’AC Milan semble aujourd’hui faire l’unanimité. Le retour de Karim Benzema en sélection, qui devait presque enterrer sa carrière en Bleu, fut même plus positif qu’autre. Le voici désormais meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France. Portrait du Benjamin Button français, un combattant à la mèche bien gélifiée.

« Si les apparences sont quelquefois contre moi. Je ne suis pas ce que l’on croit. Contre l’aventure de chaque jour. J’échangerais demain la joie d’un seul amour. Mais je suis là comme avant mal aimé », chantait Claude François dans son titre de 1973. Olivier Giroud aussi n’est pas celui que certains ont longtemps voulu croire qu’il était. Les clichés ont la vie dure et ceux qui pèsent sur les épaules de maître-nageur de l’attaquant ont longtemps semblés lui coller à la peau comme les tatouages qu’il arbore sur ses bras. Dans la foulée d’une nuit de Saint-Pétersbourg où supporters français et belges se sont tirés la bourre à coup de « seum » et d' »on a eu la possession », tous s’accordent cependant sur un point: le talent de Giroud ne mérite sans doute pas la gloire d’un titre mondial sous les couleurs bleue, blanc, rouge.

Muet lors de la campagne russe, Giroud est comparé à un autre numéro 9 français qui avait laissé son sens du but à la maison lors du sacre à domicile de 1998 : Stéphane Guivarc’h. Ce dernier, aujourd’hui quinquagénaire, s’est reconverti en vendeur de piscines. C’est d’ailleurs aux bords de ces dernières que certains auraient bien placé un Giroud dont la coiffure impeccable et la barbe bien taillée aurait collé avec le profil de celui qui doit secourir des pratiquantes d’aquagym d’un certain âge.

Une forme de mépris qui a souvent collé aux basques d’un Savoyard, désormais âgé de 36 ans, et qui continue d’être efficace, tant en club qu’en sélection, à un âge où bon nombre de ses collègues doivent s’habituer à assister à leur long déclin. C’est en Italie, une terre habituée à redonner un dernier souffle aux trentenaires, que Giroud a retrouvé de sa superbe, lui dont les deux grands-mères étaient originaires de l’autre côté des Alpes.

Le natif de Chambéry a tapé ses premiers ballons à Froges, au pied du massif alpin, avant d’intégrer le centre de formation de Grenoble en 1999. Son frère Romain choisit de tenter sa chance en Bourgogne, du côté d’Auxerre, mais n’obtiendra jamais de contrat professionnel. Etudiant en science du sport à l’université locale, Olivier Giroud est invité, en 2001 à participer à un stage avec les U16 français dans lesquel on retrouve deux joueurs dont l’histoire en bleue sera moins riche que celle du Savoyard: Yohan Cabaye et Yoann Gourcuff. Ce dernier était annoncé comme l’un des nouveaux Zinédine Zidane mais son corps était aussi fragile que celui d’un Nicolas Frutos.

Divisions inférieures et diplômes

C’est en Ligue 2, en 2005, que Giroud dispute son premier match pro avec Grenoble. En parallèle de ses premiers émois footballistiques avec les grands, le jeune homme étoffe son CV en dehors des rectangles verts. Il décroche son baccalauréat économique et social et valide une deuxième année de licence en sciences et techniques des activités physiques et sportives. « J’ai souhaité aller au bout de mes études pour devenir prof de sport ou préparateur physique, et avoir un bagage si le football ne marchait pas », confiait-t-il dans Les Echos, qui consacrait un article aux diplômes des futurs champions du monde de 2018.

La voie de la sagesse pour un joueur qui peine à faire son trou dans des formations évoluant dans l’antichambre de la D1 française. Snobé par son entraîneur à Grenoble, il est loué à Istres en National, l’équivalent de troisième division. Il plante 14 buts en 34 apparitions et emmagasine de la confiance. Le FC Tours, qui obtiendra sa promotion pour la Ligue 2 la même année, saute sur l’occasion et ne le regrettera pas. Giroud y reste deux saisons et fait trembler les filets à 38 reprises. Il finira même meilleur réalisateur de la divison 2 française, avec 21 buts. Ces performances lui valent aussi le titre de « meilleur joueur », qui est attribué grâce aux votes de ses pairs. La Ligue 1 va-t-elle enfin s’intéresser à ce jeune joueur en train de s’affirmer grâce à son travail ? En fait, c’est déjà le cas avant que la lumière ne soit totalement mise sur ses performances par les grands médias. A la fin du mercato d’hiver, Montpellier a déjà acquis ses services pour deux millions d’euros et l’a laissé terminé la saison à Tours.

Le club de l’Herault a eu le nez creux et va vivre, avec son nouveau buteur, un exercice 2011-12 rêvé après une première saison qui l’avait vu planter 12 buts et ouvrir son compteur en Coupe d’Europe face, aux Hongrois de Györi. A l’époque, le magazine France Football évoque alors le nouvel attaquant de Montpellier en ces termes: « costaud et élancé » et possédant « une protection de balle et un jeu de corps diaboliques, sans occulter une réelle élégance. Son jeu de tête est redoutable grâce à sa taille mais aussi à un vrai sens du timing et à une bonne détente. Malgré sa grande taille, il n’en est pas moins mobile. Néanmoins il manque d’explosivité, doit améliorer sa vitesse d’exécution et progresser dans le placement, le déplacement et le sens tactique.»

Last action Herault

Des qualités que la Ligue 1 et le PSG vont pouvoir apprécier à leur juste valeur. Téléguidé par les passes tranchantes du meneur de jeu Younes Belhanda, Giroud va planter 21 roses dans les parterres de Ligue 1 lors de cette épopée 2011-12 qui voit La Pallaide, chère au regretté président Louis Nicollin, rafler les premiers lauriers nationaux de son histoire, au nez à la barbe d’un PSG tout fraîchement dopé dans la construction de son effectif par les pétrodollars qataris.

Le Savoyard n’a pas attendu cette folle apothéose pour taper dans l’oeil de Laurent Blanc, le sélectionneur des Bleus à l’époque. Quelques mois plus tôt, il l’a déjà convoqué pour la première fois à Clairefontaine en vue de joutes amicales contre les Etats-Unis et la Belgique. « J’aime avoir un joueur de cette taille, un peu atypique et capable de jouer en pivot », explique celui qui gratifiait le crâne chauve de Fabien Barthez d’un bisou avant chaque rencontre du sacre mondial des Français en 1998.

Moins de barbe, mais déjà le sens du but pour Olivier Giroud lors du titre de champion de France inattendu de Montpellier en 2012. (Photo by liewig christian/Corbis via Getty Images) © Belga

Olivier Giroud a déjà la mèche gélifié et le sourire charmeur, mais ils sont peu nombreux à penser à l’époque, qu’il fera encore partie des meubles onze ans plus tard. Sa première en bleu se déroule le 11 novembre 2011 contre les Etats-Unis où Blanc lui octroie une demi-heure de jeu. Pour le premier but, il faudra attendre la fin février de l’année civile suivante. Et quel plus beau cadre qu’un déplacement chez l’éternel rival allemand pour débloquer son compteur international. Ces performances, couplées à celles de Montpellier, lui permettent de figurer sur la liste française pour l’Euro en Pologne et en Ukraine. Doublure de Karim Benzema, Giroud doit se contenter des miettes. Comme une équipe de France bien impuissante en quarts contre une Espagne au sommet de son art et qui raflera le titre européen, son dernier trophée majeur.

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L’assist de Valbuena

Pour grimper dans la hiérachie bleue et rivaliser avec un Benzema, déjà pion important du grand Real, Giroud doit s’exiler. C’est de l’autre côté de la Manche qu’il trouve un point de chute au sein d’un French Arsenal encore guidé par Arsène Wenger. En six années chez les Gunners, le natif de Chambéry connaît quelques bas, mais surtout beaucoup de hauts avec le gain trois FA Cup et de trois Community Shield. Il sera aussi élu Joueur du mois en Premier League en mars 2015 et deviendra le premier Français à s’offrir le prix Puskas de la FIFA en 2017 (qui récompense le plus beau but). Il sera aussi le quatrième joueur d’Arsenal à marquer lors de chacune des trois premières journées de championnat d’Angleterre. Seuls José Antonio Reyes et ses compatriotes Sylvain Wiltord et… tiens, tiens Thierry Henry y étaient parvenus avant. Ce sera aussi le douzième joueur de l’histoire des Londoniens à atteindre les 100 buts la barre des 100 buts, à l’occasion de sa 237e apparition.

De 100e but, il en sera aussi question sous le maillot bleu. Contre la Suisse, au Mondial brésilien de 2014, il plante la 100e rose française dans l’histoire de la Coupe du monde. Pour ce faire, il conclut victorieusement de la tête un corner botté par Mathieu Valbuena, qui lui donnera par la suite un coup de pouce bien involontaire dans la suite de sa carrière sous le maillot tricolore. La France verra son parcours au Brésil s’arrêter en quarts, des oeuvres du futur vainqueur du tournoi: l’Allemagne.

Chrétien évangélique, la réputation d’Olivier Giroud en a pourtant pris un coup quand les tabloïds anglais le montrent en train de fricoter avec un mannequin anglais, en février 2014. Il présentera ses excuses publiques sur Twitter, mais niera l’adultère. Son épouse viendra même le défendre. Cette incartade lui sera moins dommageable que celle qui écartera Karim Benzema de l’équipe de France pendant de longues années. Avec le désormais célèbre chantage avec la sex-tape, Mathieu Valbuena offrait ainsi une nouvelle passe décisive dans la carrière de l’attaquant chambérien.

Un Euro qui sème le doute

Lors de l’Euro 2016, Giroud ne marque pas assez et ne se montre pas efficace dans une finale que la France perdra à domicile contre le Portugal. (Photo by Matthew Ashton – AMA/Getty Images) © belga

Lors du championnat d’Europe disputé dans l’Hexagone, le joueur d’Arsenal est titulaire. Il marque contre la Roumanie lors du premier match et deux fois contre l’Islande en quarts. La France atteint la finale mais y est crucifiée par le Portugal d’un Cristiano Ronaldo, contraint d’abandonner ses partenaires trop tôt dans la rencontre. Le manque d’efficacité française est pointé du doigt, notamment ce Giroud dont le rendement semble un peu léger pour briguer plus de trophées.

En perte de vitesse du côté d’Arsenal, Didier Deschamps lui conseille de changer d’air en vue de la Coupe du monde en Russie. Le déménagement n’est pas très long puisque Stamford Bridge, l’antre de Chelsea n’est située qu’à une petite dizaine de kilomètres plus à l’ouest de Londres. Ce changement d’air n’améliore pas ses statistiques. Il attend le 14 avril 2018 pour signer ses deux premiers buts pour les Blues en Premier League. C’était contre Southampton. Un troisième suivra mais le bilan n’est pas pour rassurer avant l’envol pour la Russie.

Une personne sur six positive dans une maison de repos est asymptomatique

« Milieu défensif » en Russie

Il n’est d’ailleurs pas aligné à Kazan lors du premier match contre une Australie contre laquelle il avait signé son premier doublé avec les Bleus en 2013. La faible prestation du trio Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, et surtout Ousmane Dembélé, relance ses affaires puisque Deschamps l’aligne dès le match suivant contre le Pérou. Courageux mais maladroit, l’homme à la mèche gélifiée devient le premier défenseur d’une France qui accepte de souffrir pour mieux frapper ensuite. Et pendant que l’on se moque de lui, Mbappé, et surtout Griezmann, brillent. Giroud fait presque office de milieu récupérateur contre les Belges et c’est en allant se plaindre auprès de l’arbitre en finale que la France hérite d’un pénalty qui pèsera dans la balance lors de la victoire en Croatie. Giroud est un bon soldat, mais cela ne suffit pas à lui octroyer la reconnaissance qu’il mérite. « Le Français n’aime pas les grands costauds », disait Raymond Domenech, ancien sélectionneur des Bleus, à son sujet dans un reportage consacré à l’attaquant sur L’Equipe TV. « Son style de jeu n’est pas pas spécialement beau à voir, ce ne sont pas des dribbles, des petites roulettes, mais c’est joueur hyper important, je ne sais pas si les gens réalisent », confiait Djibril Cissé, l’homme aux 9 buts en équipe de France, dans le même reportage.

Olivier Giroud venait travailler très bas lors de la Coupe du monde en Russie. Au point d’être quasiment considéré de manière caricaturale comme un milieu défensif comme Axel Witsel . (Photo by Mehdi Taamallah/NurPhoto via Getty Images)

Ce titre mondial ne change rien à son statut à Chelsea où il ne marque que deux fois en Premier League lors de la saison 2018-19. L’Europa League, brillamment remportée par des Londoniens qui profitaient des derniers grands exploits balle au pied d’Eden Hazard, lui offre une belle bouffée d’oxygène. Elle est aussi à mettre au crédit du pivot français qui termine meilleur réalisateur de la compétition avec 11 pions. Encore buteur lors de la Supercoupe d’Europe qui suit, il ne figure même pas dans les 30 nominés pour le Ballon d’or malgré ses faits d’armes. Le scrutin est pourtant organisé par France Football qui n’a pas décidé de jouer la carte du patriotisme. Olivier Giroud semble traîner l’image d’un attaquant trop limité que pour être reconnu à sa juste valeur.

Cantonné au banc par Frank Lampard, il garde la confiance de Didier Deschamps et la lui rend dès qu’il le peut. Mais les doutes subsistent en vue d’un Euro décalé d’un an en raison de la crise sanitaire. Cette dernière n’a pas amélioré la situation de Giroud à l’ouest de Londres et en coulisses DD et la fédération décident de revoir Karim Benzema en vue de se rabibocher. L’idole déchue, brillante depuis tant d’années sous le maillot du Real Madrid, a repris avec brio le flambeau abandonné par Cristiano Ronaldo, lors de son départ à la Juventus. La pression populaire pour rappeler KB9 en bleu est très forte et la proximité de son procès pour chantage à la sex-tape ne semble pas avoir d’incidence sur la volonté de rapprochement.

Le retour du fils prodigue

Comment va donc réagir Giroud au retour d’un Benzema qui n’a jamais hésité à le brocarder quand il était encore persona non grata à Clairefontaine ? « Quand vous parlez avec l’agent de Karim, au bout de combien de temps ne dénigre-t-il pas Olivier », témoignait d’ailleurs le sniper des médias français Daniel Riolo à l’Equipe. En septembre 2020, le joueur de Chelsea révèle qu’il aurait pu s’engager avec Lyon quelques semaines plus tôt. Il avait refusé l’offre étant donné qu’il s’agissait du club formateur de KB9 et qu’il avait peur d’être pris en grippe par le public du Groupama Stadium. « Malheureusement, c’est la cruelle vérité. Je suis obligé de composer avec ça. Après, sur le plan footballistique j’aurais pu assumer sans problème. Mais je n’avais pas envie de courir le moindre risque pour ma famille ou d’entraîner des désagréments en dehors du foot par rapport à ça, quand j’ai vu comment certains réagissaient », avait-il confié au quotidien Le Progrès.

En 2019, il devient meilleur buteur de l’Europa League et remporte le trophée avec Chelsea. (Photo by Alex Grimm/Getty Images)

Sentant le souffle chaud d’un rival qu’il avait fini par oublier, Giroud redouble d’ardeur au travail. On ne l’enterrera pas si facilement. « Le foot est un éternel recommencement, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers », avait-il aussi déclaré un jour après un énième retour en grâce.

Papy fait de la résistance

Le 2 décembre 2020, Giroud est titularisé pour un déplacement de C1 à Séville et claque un quadruplé. Le dernier joueur de Chelsea à avoir réalisé une telle performance était… son entraîneur Frank Lampard. Giroud devient aussi, à 34 ans et 63 jours, le joueur le plus âgé à planter quatre buts dans une rencontre de C1, s’offrant le record ni plus ni moins de Cristiano Ronaldo. Le 23 février 2021, Giroud propulse au fond des filets un retourné acrobatique, en 1/8e de finale de la Ligue des Champions, contre l’Atlético Madrid. Cette réalisation lui permet à l’époque d’être le quatrième artificier le plus productif en Coupe d’Europe depuis la saison 2018-19. Il n’est devancé que par Robert Lewandowski, Lionel Messi et le phénomène Erling Haaland. Lors du dernier match de préparation en vue de l’Euro, contre la Bulgarie, il s’offre un doublé et devient le plus vieux joueur de l’histoire (34 ans et 251 jours) à inscrire un doublé lors d’une rencontre avec l’équipe de France.

Mais ces exploits n’empêchent pas Benzema de revenir comme un prince au sein de la formation tricolore qui s’extirpe d’un « groupe de la mort », où se trouvaient aussi le Portugal et l’Allemagne. Les champions du monde se feront cependant éliminer au tour suivant contre la Suisse. Giroud ne joue que 40 minutes au total et reste même deux rencontres sur le banc.

Après cet échec retentissant pour les Bleus, il s’engage avec l’AC Milan, terre habituée à relancer les vieux buteurs et où il doit partager l’affiche en 9 avec Zlatan Ibrahimovic. Dans une équipe rajeunie et enthousiaste, Giroud contribue au gain du Scudetto en plantant 11 buts en Serie A. Presque enterré avant son arrivée à San Siro, le Savoyard renaît une nouvelle fois de ses cendres. Et semble éternel malgré les années qui défilent sur sa carte d’identité. Les Bleus semblent cependant bien vivre sans lui puisqu’ils s’offrent la Ligue des Nations, en Italie justement, sans son concours.

Milan, terre de renaissance

Cette saison, en signant un doublé et deux passes décisives contre Salzbourg, Olivier Giroud est l’un des grands artisans de la qualification de l’AC Milan pour les 1/8e de finale de la Ligue des champions. A 36 ans et 33 jours, il est devenu le joueur le plus âgé à être impliqué dans au moins 3 buts lors d’un duel de Ligue des Champions. Du moins, depuis la saison 2003-2004 et le début de l’enregistrement des données par Opta.

Olivier Giroud porte l’AC Milan en 1/8e de finale de la Champions League avec deux buts et deux assists contre Salzbourg (ici en compagnie de notre compatriote Alexis Saelemaekers). (Photo by Giuseppe Cottini/AC Milan via Getty Images)

Malheureusement pour lui, Karim Benzema reste sur une saison XXL où il a porté, en compagnie de Thibaut Courtois, le Real Madrid sur le toît de l’Europe. KB9 est récompensé du Ballon d’or et semblait bien parti pour à nouveau être titulaire au Qatar. Son corps en aura décidé autrement.

Tout profit pour l’éternel Olivier Giroud qui avait presque oublié la possibilité de battre ce record de roses plantées en équipe de France. Après être déjà revenu à hauteur de Titi Henry à la faveur d’un doublé contre les Socceroos australiens, il s’est offert le statut de numéro 1 en marquant contre la Pologne en 1/8e de finale. Là aussi, le Savoyard aurait pu signer un doublé, et avec le style en prime, si son magnifique retourné de la 57e qui avait terminé sa course au fond des filets n’avait pas été annulé en raison d’une faute de Raphaël Varane entre un défenseur et le gardien polonais.

Quelques jours auparavant, lorsqu’un journaliste avait posé la question suivante à Didier Deschamps : « La France a perdu Benzema, mais il y a Giroud. Il est brillant à Milan mais il n’est pas très apprécié en France, qu’en pensez-vous ? »., ce dernier s’est fendu d’un « ces derniers temps il est adoré, même là (dans la salle), et pourtant il y en a beaucoup qui l’ont critiqué ! ». Souriant et devant une salle de presse hilare, la Dèche en rajoute une couche. « Mais depuis, pouah ! Un titulaire indiscutable. La France est ravie, moi aussi et Olivier aussi ». Après l’avoir lâché quelques mois plus tôt, Didier Deschamps a décidé de remobiliser son plus fidèle soldat, qui ne lui en a pas tenu rigueur en répondant présent contre les Australiens.

Et ses partenaires d’habitude si silencieux au moment d’évoquer le doyen du noyau bleu sont soudainement devenus élogieux. «Depuis que je le connais depuis six ans, c’est un top mec. Il parle avec tout le monde. Je me suis toujours bien entendu avec lui. Il nous parle de tout et n’importe quoi. Il apporte énormément au groupe. Il a de l’expérience. Il a gagné pratiquement partout où il est passé. Il apporte cette expérience aux plus jeunes et à ceux qui viennent d’arriver. C’est un homme clé de notre équipe », osait Ousmane Dembélé quelques heures après l’entrée réussie des Français en Coupe du monde.

« C’est qui le patron ? ». (Photo by Jean Catuffe/Getty Images)

Juste avant le coup d’envoi du tournoi, c’est même Kylian Mbappé qui avait lancé des fleurs à l’attaquant de l’AC Milan. Il faut dire que, déjà, le doute planait quant à la participation de KB9 au Mondial. Il était donc important que les deux hommes souvent opposés se rabibochent. « Ça va mieux avec Mbappé alors qu’on nous a tant opposés ? Oui, je sais pas pourquoi d’ailleurs « tant opposés », car on a toujours essayé d’oeuvrer pour l’équipe », avait d’ailleurs affirmé Giroud après leur bonne entente lors de la victoire en Nations League contre l’Autriche. « On s’est bien entendus, c’était une super rencontre », avait renchérit la star parisienne.

Kylian Mbappé avait bien conscience que même s’il voulait être l’acteur principal du gain d’une troisième étoile au Qatar et pas seulement le meilleur buteur du tournoi, il aurait besoin de seconds rôles de qualité autour de lui. Et certainement d’un Fénix savoyard qui sait mieux que quiconque comment revenir d’entre les morts et réussir à trouver l’amour de ceux qui l’ont longtemps mal aimé.

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