Made in the JPL | Ivan Perisic, la discrète arme fatale croate

Souvent placé en dessous de son coéquipier Luka Modric avec la Croatie, Ivan Perisic a montré et montre pourtant toujours toute sa vista lors des compétitions internationales. Mais que ce soit avec la sélection nationale ou dans les clubs où il s’est rendu, l’ailier connait une progression constante et ce depuis ses tout débuts.

Dans toutes les équipes qu’il a côtoyées, Ivan Perisic laisse à chaque fois un visage particulier auprès de ses coéquipiers. « Ce gars est juste un très gros bosseur. Après chaque entraînement, il effectuait des séances de finition en utilisant ses deux pieds. C’est ça, Perisic », affirmait Marcel Schäfer au journal L’Équipe.

Une image de travailleur à la condition physique impeccable, mais aussi un joueur polyvalent. Majoritairement dans la zone d’attaque, il a ensuite évolué au poste de piston depuis qu’il est sous les ordres d’Antonio Conte. Mais sa polyvalence ne se limite pas à ses nombreuses positions sur le terrain, mais aussi sur son jeu de pied. Le natif de Split fait partie des perles rares du football moderne à être parfaitement ambidextre, capable de s’adapter en fonction de la zone de jeu qu’il souhaite atteindre. Même pendant un coup franc, un penalty ou un corner, personne ne sait à l’avance quel pied il va utiliser.

Doué de ses pieds, mais aussi de la tête ! Depuis ses plus jeunes années, il pratique régulièrement le beach-volley, ce qui lui a permis d’obtenir une grosse détente et un sens du timing exceptionnel. Des qualités qui attirent les plus grands entraineurs internationaux mais aussi son sélectionneur Zlatko Dalic, qui lui a fait confiance pour une troisième Coupe du monde.

Un prêt décisif

Il y a 13 saisons, Ivan Perisic venait en terre belge pour un prêt à Roulers en janvier 2009, en provenance de Sochaux. Après n’avoir joué aucun match avec l’équipe française, il finit par se révéler en Belgique. Se battant pour éviter la relégation en D2, il marque 5 buts en 17 rencontres pour le club flandrien, devenant ainsi le meilleur réalisateur du club.

Après 6 mois passés à Roulers, c’est à la Venise du nord que le Croate dévoile ses bottes secrètes. Un transfert qui marquera le début d’une ascension constante vers les sommets du football mondial. Avec le Club de Bruges, Perisic explose les statistiques. Dès sa deuxième saison sous les ordres du néerlandais Adrie Koster, il devient le meilleur buteur du championnat avec 22 buts marqués, mais aussi le Footballeur Pro de l’année. De quoi faire mordre les doigts d’Anderlecht qui a loupé le coche pour un transfert, considérant à l’époque qu’il n’était pas assez au niveau pour devenir titulaire.

Avec les Blauw en Zwart, il est décisif en championnat, mais aussi lors des compétitions internationales comme sur cette photo où on voit le Croate marquer contre Aleksandar Radosavljevic du Partizan Belgrade lors d’un match d’Europa League (JOHN THYS/AFP via Getty Images) © belga

Cette consécration à l’échelle belge va l’emmener vers une carrière dans les plus grands clubs européens. A commencer par Dortmund, pour un transfert estimé à 5,5 millions d’euros. Après deux saisons et un bilan plutôt positif à la BVB (Il y remporte d’ailleurs le championnat et la Coupe d’Allemagne en 2012 ndlr.), c’est à Wolsfburg que l’ailier va continuer de briller, notamment en Europa League où il emmène l’équipe vers les quarts de finale de la compétition, lors de la saison 2014-2015.

Inter Milan : la rencontre avec Conte

En août 2015, Il rejoint une équipe milanaise en déclin depuis quelques saisons. Auteur d’une première saison prometteuse, il devient rapidement un titulaire indiscutable pour Roberto Mancini à l’Inter. Mais si ses performances lui permettent d’assurer les louanges des supporters Nerazzurri, un nouveau défi attend le Croate. Prêté en 2019 au puissant Bayern Munich, afin de remplacer l’adulé Franck Ribéry, il remplit sa mission avec 8 buts et 10 passes décisives toutes compétitions confondues. Plus encore, il participe au triplé munichois en remportant la Coupe d’Allemagne, la Bundesliga et la Ligue des Champions. « La dernière année a été incroyable. J’ai remporté trois trophées avec une grande équipe. Mais je dois dire que ce n’était pas facile au début. J’ai eu quelques problèmes avec le premier entraîneur », confiait-il à Inter TV.

Ivan Perisic lors de la finale de la Ligue des Champions contre le PSG. (Photo by Michael Regan – UEFA/UEFA via Getty Images) © belga

Si l’entente avec l’entraineur du Bayern Munich de l’époque, Niko Kovac, n’était pas au beau fixe, c’est tout le contraire lors de son retour en Italie. De retour avec des Nerazzurri chauffés à bloc, Perisic fait la rencontre d’Antonio Conte. Le tacticien italien fait directement confiance à son joueur et le met dans son onze de base. Ensemble, ils remportent la Serie A et la Supercoupe d’Italie.

Un respect mutuel s’installe entre Conte et Perisic, au point que le Croate décide de rejoindre l’entraineur italien gratuitement à Tottenham. « Il n’est pas encore à 100%, mais c’est certainement un joueur qui a atteint une maturité incroyable de tout point de vue. N’oublions pas qu’il a gagné avec plusieurs clubs et fait une finale de Coupe du monde. Son expérience sera importante pour nous », affirmait le tacticien Conte sur le retour de son joueur à ses côtés.

Malgré les doutes dus à son âge (33 ans ndlr.), le pari anglais d’Ivan Perisic semble tenir toutes ses promesses avec un début de saison prometteur. Le natif de Split n’a pas encore marqué, mais il a quand même déjà offert 7 passes décisives en 21 matchs chez les Spurs.

Lors de cette Coupe du monde, il est devenu le meilleur buteur de l’histoire croate en grand tournoi en marquant, contre le Japon en 1/8e de finale, son dixième but dans ce type de compétition. Contre le Canada, il avait aussi signé deux passes décisives. Buteur en finale voici quatre ans, il n’avait pas pu offrir la plus convoitée des Coupes à sa nation. Pourra-t-il cette fois le faire en petite finale, même si la couleur du métal n’aura pas la même saveur que lors de l’épopée russe mais sera une belle apothéose pour la génération argentée des trentenaires des Vatreni.

Journée de deuil national – La Belgique en deuil ce mardi en mémoire des victimes des intempéries
La confiance est totale depuis plusieurs années entre Ivan Perisic et son entraineur Antonio Conte. (Photo by Tottenham Hotspur FC/Tottenham Hotspur FC via Getty Images)

L’exploit croate


Avec les Vatreni, Ivan Perisic n’est pas non plus en reste. Déjà dans l’effectif croate des moins de 17 ans, de 19 ans et 21 ans, il fait ses débuts dans la cour des grands en 2011, à l’âge de 22 ans.

Mais c’est certainement sa deuxième Coupe du monde, en Russie en 2018, que lui, ainsi que toute la sélection nationale croate, a montré toutes ses qualités. En demi-finale, c’est d’ailleurs lui qui permet à la Croatie d’atteindre la finale en marquant le but égalisateur contre l’Angleterre et en délivrant ensuite une passe décisive à son coéquipier Mario Mandzukic.

Malheureux perdant de la finale contre la France, Ivan Perisic a une troisième chance de soulever un des plus prestigieux trophées de l’histoire du sport. Avec ses 113 sélections avec l’équipe croate, le joueur égalera le gardien Stipe Pletikosa à la troisième place des joueurs les plus capés du pays contre la Belgique ce jeudi.

On ne le souhaite pas à la défense belge, mais dans le cas d’un but contre nos Diables, il rejoindra également un autre grand nom du football, Mario Mandzukic, parmi les meilleurs buteurs de la sélection (32 buts pour Perisic, 33 pour Mandzukic).

Depuis son début dans la compétition au Qatar, Perisic n’a pas encore trouvé le chemin du but, mais a déjà livré deux passes décisives. De quoi, peut-être, inspirer l’ailier gauche croate contre nos Diables.

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