Comment l’Angleterre a passé la phase de groupe avec brio

Peu d’observateurs donnaient à l’Angleterre une chance d’aller loin dans ce Mondial. Pourtant, le premier obstacle a été franchi et avec une facilité déconcertante. Analyse.

Les buts pleuvent

Avec neuf buts, les Three Lions sont ceux qui ont le plus marqué en phase de groupe, avec l’Espagne. C’est également leur nombre le plus élevé jamais atteint en Coupe du monde. Il est intéressant de noter que les buts ont été joliment répartis : trois pour Marcus Rashford, deux pour Bukayo Saka et un pour Jude Bellingham, Raheem Sterling, Jack Grealish et Phil Foden. Une richesse offensive exceptionnelle pour Gareth Southgate, bien que son meilleur buteur n’a pas encore trouvé le chemin des filets. Harry Kane est en effet toujours à sec. Quand une équipe marque autant et aussi facilement, sans même avoir besoin des goals de son meilleur buteur, c’est qu’elle est armée.

Pickford tient bon

Le gardien de but d’Everton n’a encaissé qu’un seul but de plein jeu en phase de groupes. C’est Mehdi Taremi qui a réussi à le tromper, lors du match contre l’Iran. Le même Taremi a également marqué un penalty, mais au-delà de ça, Jordan Pickford n’a pas été battu et réalise un tournoi solide. Il a montré sa classe dans les autres matches de groupe. Notamment avec une parade intelligente qui a empêché le Gallois Kieffer Moore de trouver le chemin des filets. On dit que pour gagner un tournoi, il faut un gardien de but solide : Pickford postule à ce statut.

Avec des joueurs comme Jude Bellingham (au centre), Declan Rice (à gauche) et Kane (pas sur la photo) faisant office de pivot, il y a de quoi faire circuler le ballon. . (Photo by INA FASSBENDER / AFP) (Photo by INA FASSBENDER/AFP via Getty Images)

La possession est la base

L’Espagne est la reine de la possession de balle dans cette Coupe du monde, mais l’Angleterre se mêle à la lutte. Avec un pourcentage de passes réussies de près de 90% dans tous ses matchs, elle prouve que le kick and rush n’est plus le style maison. Bien sûr, avec des joueurs comme Bellingham, Declan Rice et Kane faisant office de pivot, il y a de quoi faire circuler le ballon. C’est payant, car ça génère de nombreuses occasions. Il y a suffisamment de verticalité dans le jeu anglais pour pousser l’adversaire à reculer.

Kane est LE capitaine

Dans tous les sens du terme. Il porte le brassard de capitaine bien sûr, mais offre également des passes décisives. Avec trois assists dans cette Coupe du monde, il trône en tête de ce classement particulier. Son rôle dans les vagues offensives anglaises ne doit donc pas être sous-estimé. Sa première passe décisive, en particulier, était un geste intelligent. Lors du match contre l’Iran, il a offert un centre parfait à Sterling qui n’avait plus qu’à pousser le cuir dans les filets.
En fait, il aurait même dû en compter un de plus : contre le Pays de Galles, il a lancé Rashford en profondeur via une passe à la Kevin De Bruyne, mais l’attaquant anglais s’est heurté au gardien.

La défense est au point

Dans le match contre les États-Unis, l’Angleterre a également montré qu’elle pouvait subir un match sans vraiment être mise en difficulté. Pickford n’a pas été mis à contribution et les Américains n’ont pas eu beaucoup d’occasions nettes. Le tir de Christian Pulisic sur la barre transversale a été le seul véritable danger. Avant, la défense était considérée comme le point faible, mais jusqu’à présent, elle semble tenir le coup. Harry Maguire joue mieux que prévu et Luke Shaw n’a pas grand-chose à se reprocher non plus. Les statistiques le montrent : l’Angleterre n’a concédé que cinq tirs au but.

En difficulté à Manchester United, Luke Shaw et Harry Maguire tiennent leur rang depuis le coup d’envoi de cette Coupe du monde. (Photo by Foto Olimpik/NurPhoto via Getty Images) © belga

La fougue de la jeunesse

Southgate n’a pas peur d’aligner des jeunes: ses principaux milieux de terrain ont 19 (Bellingham) et 23 (Rice) ans. Alors que de nombreux sélectionneurs optent pour l’expérience, avec l’Angleterre, c’est tout le contraire. Saka, Foden, Grealish et Mount ont tous moins de 23 ans également. Leur fraîcheur et leur frivolité transparaissent dans le foot de l’Angleterre.

Faible opposition

Si l’Angleterre a eu la tâche relativement facile en phase de groupe, c’est bien entendu aussi en raison de la moindre qualité de l’opposition. Le Pays de Galles n’a pas gagné un seul match et n’a obtenu qu’un maigre point. Il n’a également marqué qu’un seul but, un penalty. Le constats est similaire pour les États-Unis, seulement deux buts jusqu’à présent et pas assez forts pour perturber les Anglais.

Premier League quality

Contrairement à ses adversaires, l’Angleterre a énormément de profondeur et de qualités. Lors de ses trois matches, onze joueurs de Premier League étaient à chaque fois alignés au coup d’envoi. Aucune autre nation ne parvient à aligner autant de joueurs issus du meilleur championnat du monde.

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