Pierre Danvoye

Wilmots déjà menacé, c’est une blague ?

Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Les anti-Willy aiguisent leurs couteaux. Tout autre résultat qu’une victoire ce soir en Serbie pourrait compliquer l’avenir du coach. Pourquoi Wilmots devrait-il avoir moins de crédit que ceux qui sont passés – et se sont plantés – avant lui ? Les bonnes choses montrées lors de ses cinq premiers matches peuvent-elles être occultées? On croit rêver.

Eric Gerets à la tête des Diables Rouges, ce n’est pas encore pour demain. Après son aventure décevante au Maroc, il tente de rebondir au Qatar. On l’a compris: pour lui, le salaire reste plus important que le défi sportif. Il a accordé sa première interview à la presse belge depuis son C4 de Rabbat. Il y évoque le choix de Wilmots comme sélectionneur des Diables: « C’est un bon choix. Il a travaillé dur pour en arriver là. Il a sa propre vision du footbal et de la façon dont une équipe doit fonctionner. En un rien de temps, il s’est érigé en vrai patron. A aucun moment, il ne déviera de son point de vue. C’est une qualité. S’il devait, un moment donné, se casser les dents, il le ferait avec ses propres idées, pas avec celles d’un autre. »

Au moins, c’est clair. Il y a au minimum une personnalité flamande qui croit en Willy. Dans les médias du nord du pays, c’est moins frappant. En effet, on sent qu’il se fera lyncher dès ce week-end si les Diables ne gagnent pas à Belgrade. Et gagner là-bas, ce n’est pas donné à tout le monde, l’histoire le prouve suffisamment. La Serbie, ce n’est pas un nain du foot européen. Remember sa présence (remarquée) à la dernière Coupe du Monde.

Que faut-il pour qu’on donne une vraie chance à Wilmots ? Pour qu’on le laisse travailler ? Pour qu’on arrête de remettre sa désignation en cause ? Philippe Collin, un ténor de la Fédération et le patron direct de Wilmots, a été obligé de répondre à la question qui tue. Non, le coach n’est pas menacé. Non, son avenir ne dépend pas du clash de Belgrade: « Changer d’entraîneur n’est pas à l’ordre du jour. » Encore ceci, plus délicat: « J’avais un petit doute mais il connaît plus que ce que je pensais. »

Un nul (décevant) contre le Montenegro, une défaite imméritée en Angleterre, une magnifique victoire contre les Pays-Bas, une autre au Pays de Galles puis un nul contre une Croatie aux multiples références: ce n’est pas apparemment pas encore assez pour ceux qui considèrent toujours Wilmots comme un accident du foot belge. La manière a régulièrement été présente, l’engagement aussi, des joueurs autrefois aux abonnés absents en équipe nationale se sont enfin affirmés, on vient enfin de réussir à ne pas cochonner un début de campagne éliminatoire, le groupe est derrière le coach et le Stade Roi Baudouin fait maintenant le plein à chaque match. Et maintenant, on voudrait quoi encore ?

Pierre Danvoye

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