VERVECKEN, LA TÊTE FROIDE

Pour SvenNys, le Championnat du Monde de cyclocross a une nouvelle fois tourné au cauchemar. Lorsqu’il s’agit de garder la tête froide, peu de gens peuvent battre ErwinVervecken. Le cyclocross n’a jamais été aussi populaire. Les grandes courses ont attiré 30 % de spectateurs de plus que l’an dernier et l’audience télévisée a bien souvent battu les records également. Le fait que le championnat du monde ait lieu en Belgique n’y était certainement pas étranger. Dommage, cependant, que le scandale du dopage ait relégué l’événement au second plan.

A Hooglede, le week-end dernier, ils étaient tout de même 40.000 à assister à la course au maillot arc-en-ciel. Sur un parcours lourd et glissant, le suspense fut à son comble, tant les chutes et les retournements de situation furent nombreux. Nous avons rarement vu autant de coureurs passer, en une heure, par tous les états d’âme.

Un championnat du monde est une épreuve très spécifique. En Espoirs, Niels Albert faisait figure de grand favori mais le Hollandais Lars Boom a battu tout le monde. C’était son septième cross de la saison, soit vingt de moins qu’Albert. Tout l’art réside souvent à trouver le juste milieu entre les périodes d’effort et de récupération.

Dans un Championnat du monde, le titre de favori est parfois très lourd à porter. Sven Nys en sait quelque chose et il lui est même arrivé de faire appel à un psychologue pour renforcer sa confiance. Après son titre mondial, en 2005, il semblait intouchable mais l’an dernier, il chuta dans le dernier tour. Cette fois, après une première collision avec Bart Wellens en début de course, il tomba à deux autres reprises. Jamais abattu, il mettra sans doute les points sur les i la semaine prochaine mais il a manqué les deux courses les plus importantes de la saison (Championnat de Belgique et du Monde).

La défaite de Nys n’enlève rien au mérite de Vervecken . Déjà champion l’an dernier, le Campinois n’avait connu que deux succès cette saison mais il est passé maître dans l’art de vaincre le stress. De plus, il sait repousser les limites de la douleur. A Hooglede, il eut beau chuter et commettre quelques erreurs, il fit forte impression au moment de revenir sur le surprenant Américain Jonathan Page puis en le lâchant dans les derniers mètres.

Ce troisième titre de champion du monde de Vervecken brille comme un rayon de soleil dans la grisaille d’une semaine marquée par les accusations de dopage à l’encontre de Patrick Lefevere. A Hooglede, on ne parlait bien entendu que de cela. Il est étrange de constater qu’au cours de la semaine précédant les championnats du monde, on parla beaucoup de Mario De Clercq dans les médias. Ce dernier eut largement le droit à la parole et put rappeler ses exploits. Mais bientôt, c’est devant le tribunal qu’il devra s’expliquer. Un peu de circonspection n’aurait sans doute pas fait de tort.

J. sys

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