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Vendée Globe: la casse continue après Ruyant, Meilhat contraint d’abandonner

Paul Meilhat a été la nouvelle victime du Vendée Globe, mardi, touché par une avarie qui l’a contraint à rebrousser chemin vers la terre la plus proche, alors qu’il se trouvait en troisième position de la course.

En plein océan Pacifique, Paul Meilhat a constaté une fissure de 40 centimètres sur son vérin de quille, une pièce électronique très lourde qui permet la gestion de la bascule de la quille. Conséquence: la quille du bateau a basculé du côté opposé au vent.

Il a prévenu son équipe à 15h15 heure française (14h15 GMT) de son avarie.

Le skipper de SMA, qui naviguait en 3e position, à quelque 1300 milles du leader Armel Le Cléac’h, a abattu et s’est éloigné du lit du vent pour tenter de caler le système et de remettre la quille dans l’axe. Il fait route vers la terre la plus proche, l’Est de la Nouvelle-Zélande, à environ 2000 milles.

Cette nouvelle casse intervient au lendemain des abandons de Thomas Ruyant et Stéphane Le Diraison, qui avaient porté à neuf le nombre de « disparus » sur ce Vendée Globe, soit presque un tiers de la flotte.

Collision avec un OFNI pour Ruyant

Thomas Ruyant (Souffle du Nord pour le projet Imagine), victime d’une voie d’eau, est arrivé mardi soir à Bluff (Nouvelle-Zélande) après une grave avarie provoquée par une collision lors du Vendée Globe.

Dimanche, le skipper de 35 ans, alors 8e, avait percuté un objet flottant non identifié (OFNI) qui s’est révélé être un container à la dérive, dans la mer de Tasmanie. Victime d’une voie d’eau ayant entraîné de gros dégâts sur son bateau, il avait alors fait route vers la terre la plus proche sans demander d’assistance.

« En situation de survie absolue », selon son équipe à terre, Ruyant a donc ramené son bateau dans un petit port isolé du sud de la Nouvelle-Zélande.

Les garde-côtes néo-zélandais avaient envoyé un navire à la rescousse de Ruyant pour l’escorter pendant les huit dernières heures de son périple. Ils avaient également dépêché deux techniciens et une pompe pour écoper l’eau du bateau. Les conditions clémentes ont permis au navire, très fragilisé, de couvrir les dernières milles nautiques le reliant à la Nouvelle-Zélande.

« C’est brutal ! Tout s’arrête en un instant. Lorsque je me suis réveillé, projeté par l’impact au fond du bateau, j’ai deviné que c’était très grave », déclarait Ruyant à son arrivée. Le marin a également raconté avoir rencontré des conditions difficiles avant de rencontrer les gardes-côtes néo-zélandais.

« Je n’ai plus pensé qu’à une chose, sauver mon bateau. Dans mon malheur, je me trouvais proche de côtes habitées. Je frissonne en pensant à ce qu’aurait été mon histoire si cela s’était passé en plein Océan Pacifique. Pour la première fois, je me suis réellement senti en danger. En approche de la Nouvelle Zélande, j’ai eu jusqu’à 45 noeuds de vent ! L’eau a envahi le compartiment avant. J’avais le doigt sur ma balise de détresse, et j’étais sur le point de tout déclencher. »

« Je suis depuis partagé entre une immense tristesse, et le soulagement. Je ramène un bateau très sérieusement blessé, mon Vendée Globe est terminé et je ne remonterai pas le chenal des Sables! », a conclu le Nordiste, 9e marin à abandonner lors du Vendée Globe 2016.

Armel le Cléac’h toujours en tête

En tête de la course, Armel le Cléac’h (Banque Populaire VIII) maintenait son avance sur Alex Thomson (Hugo Boss) à plus de 500 milles

A la faveur de l’avarie de Paul Meilhat, Jérémie Beyou (Maitre CoQ) a récupéré la troisième place à 1407,56 milles du leader breton.

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