Une nouvelle bombe

Mémoires d’un soigneur cycliste.

Une nouvelle bombe a éclaté dans le milieu la semaine dernière, suite à la parution du livre de Jef D’Hont : Mémoires d’un soigneur cycliste. D’Hont est un soigneur à l’ancienne. Condamné suite à l’affaire Festina, il est devenu persona non grata, du moins officiellement. Frustré, il a pris la plume.

D’Hont a fourni à un jeune journaliste du Het Laatste Nieuws le contenu de ce qui a provoqué l’affaire PatrickLefevere en janvier dernier. Trois mois plus tard, le dossier est démonté et Lefevere réclame de considérables dommages et intérêts. Le livre de D’Hont devait receler des éléments explosifs sur Lefevere, Quick-Step et Tom Boonen, mais l’éditeur, rebuté par le montant des dommages réclamés, a expurgé l’ouvrage de tout ce qui concerne Boonen et Quick-Step.

D’Hont s’étend donc sur son expérience, comme soigneur de noms tels qu’ Eric Leman, Freddy Maertens, Olaf Ludwig, Bjarne Riis et Jan Ullrich. Son témoignage sur Telekom dans les années 90 suscite l’émoi. On savait qu’Ullrich avait recours à l’EPO et que Riis avait gagné le Tour avec un taux d’hématocrite incroyable mais D’Hont est le premier à témoigner d’un système organisé de dopage au sein de l’équipe allemande. Selon D’Hont, les docteurs Lothar Heinrich et Andreas Schmid, de l’université de Fribourg, où se font suivre la plupart des sportifs allemands de haut niveau, approvisionnaient les coureurs. Walter Godefroot payait les produits mais réclamait l’argent aux coureurs, en tenant une comptabilité détaillée.

Le soigneur a manifestement des comptes à régler avec Godefroot et s’octroie certaines licences littéraires, comme quand il évoque l’épaisseur du sang de Riis, mais son livre ne relève pas de la fiction. Le magazine Der Spiegel a révélé avoir mené une enquête approfondie sur Telekom en 1999 et avoir déterré les mêmes détails. Il avait publié à l’époque : une version que les témoins n’ont pas confirmée devant la justice. Le parquet de Fribourg a ouvert une enquête sur les docteurs Heinrich et Schmid, que T-Mobile a suspendus la semaine dernière. Responsables du suivi médical de l’équipe, ils devaient aussi veiller, cette saison, à ce que les coureurs de la formation allemande restent propres.

Que valent les accusations de D’Hont ? En général, la véracité de ce genre de propos est inversement proportionnelle au nombre de procès intentés par les accusés. S’ils sont vraiment innocents, Godefroot et l’université de Fribourg savent donc ce qu’ils ont à faire.

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