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Un rockeur-businessman thaïlandais sponsor original de la Ligue anglaise de foot

Un rockeur thaïlandais se retrouve propulsé sur le devant de la scène footballistique anglaise: dimanche, c’est lui qui remettra la coupe Carabao au club de Manchester City ou d’Arsenal, qui s’affrontent en finale.

Le chanteur Carabao, qui donne son nom à la coupe cette année, doit cette soudaine exposition internationale au fait que cette coupe de la Ligue anglaise de football est sponsorisée par sa compagnie de boissons énergétiques, elle-même baptisée… Carabao. La coupe s’est appelée Coca-Cola par le passé, quand le géant américain était son sponsor.

S’il est inconnu en Angleterre, en Thaïlande, le chanteur Carabao, Yuenyong Opakul de son vrai nom, est une légende. C’est également un redoutable homme d’affaires: les boissons Carabao ont doublé en Thaïlande le géant du secteur, RedBull, lui aussi possédé par un riche Thaïlandais.

Avec en ligne de mire la conquête de nouveaux marchés pour sa marque de boisson énergétique, l’homme d’affaires-rockeur a décidé de sponsoriser la ligue de football anglaise, à coups de millions d’euros d’injection. « Les Anglais sont très centrés sur le football. Ils ne nous connaissaient pas avant, mais les gens parlent de la marque désormais », assure Carabao, recevant l’AFP chez lui à Bangkok avant de s’envoler pour l’Angleterre.

Les liens entre millionnaires thaïlandais et clubs de football anglais ne sont pas une nouveauté. L’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, devenu milliardaire grâce à son entreprise de télécommunications, avait racheté le club de Manchester en 2007, avant de le revendre un an plus tard. En 2010, le roi des duty-free thaïlandais, Vichai Srivaddhanaprabha, à la tête du groupe KingPower, a racheté le club de Leicester, passé des tréfonds de la Premier League au sommet du Championnat anglais.

La personnalité du fondateur de Carabao tranche avec celle des autres millionnaires thaïlandais qui se sont frottés au monde des sponsors sportifs internationaux. Son groupe de rock a une histoire de lutte pro-démocratie et plusieurs de ses chansons ont été interdites, renforçant son image de « bad boy » de la scène musicale thaïlandaise. Une réputation que l’homme d’affaires, qui à 63 ans se produit toujours sur scène, entretient, arborant toujours cheveux longs et bandana.

« Je ne prends pas partie », ni pour la junte au pouvoir en Thaïlande ni pour l’opposition pro-Shinawatra, assure-t-il, démentant s’être assagi. « Mais si le peuple n’est pas éduqué aux principes démocratiques, nous ne pourrons pas aller de l’avant », juge-t-il, alors que des élections sont promises par la junte fin 2018.

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