Un entraîneur n’est pas l’autre

La ville de Gand songe-t-elle parfois à la liesse qui a éclaté, il y a un peu plus de trois ans, quand les Buffalos ont remporté le premier titre de leur histoire ? Gand était alors considérée comme la nouvelle capitale du football. Le club s’était hissé à la hauteur de son rival, le Club Bruges, en pouvoir d’achat, tout en possédant une belle infrastructure générant des revenus commerciaux alors que les retards du dossier du stade brugeois freinaient son expansion.

Les temps changent vite. Le Club s’appuie sur sa tradition et Gand ne parvient pas à effectuer le dernier pas menant à l’élite absolue. L’équipe piétine et est irrégulière. Alors que le Club bénéficie de sa continuité sportive, Yves Vanderhaeghe cherche en vain les bonnes directives.

Dimanche, Gand n’a pas réussi à bien jouer contre Saint-Trond. Pas plus que depuis le début de la saison. Vanderhaeghe a fustigé le laxisme de sa défense et incité l’équipe à se regarder dans le miroir. Dimanche, elle affronte le Club Bruges. Elle va préparer cette rencontre dans un climat tendu. Yves Vanderhaeghe perçoit la grogne et même la défiance, ça et là. Ce même Vanderhaeghe qui était considéré comme une bouffée d’oxygène dans le football quand il entraînait Ostende. Ça aussi, ça peut changer rapidement.

Gert Verheyen occupe maintenant son poste à Ostende. L’ambiance un peu artificielle s’est envolée. Ostende est en quête d’une nouvelle identité. Le club y travaille d’arrache-pied. Gert Verheyen dirige l’équipe avec sérénité et maîtrise. Pas de discussions avec les arbitres, pas de cinéma. Mais le jeu de son équipe est trop irrégulier. Comme samedi, contre le Cercle Bruges. En première mi-temps, le festival de passes ratées faisait mal aux yeux. Verheyen a dû désespérer. Mais il ne s’en prend pas à ses joueurs. Il n’est pas de ces entraîneurs qui déclarent ensuite qu’ils sont cruellement déçus par la mentalité de leurs joueurs.

Le calme qui règne à Anderlecht est étonnant.

Les entraîneurs ne peuvent faire de miracles. Pas plus au Standard qu’ailleurs. Michel Preud’homme a été engagé avec beaucoup d’égards mais son bulletin est plutôt mitigé, avec onze points sur 21. Samedi, Preud’homme s’est irrité du style de jeu du Sporting Charleroi. Il est conscient que les Rouches n’ont pas assez d’inspiration pour démanteler une bonne organisation adverse. Il a quand même félicité ses joueurs à l’issue du match. De ce point de vue, un entraîneur n’est pas l’autre.

Hein Vanhaezebrouck est également resté positif après la défaite d’Anderlecht à Genk. Il est logique qu’il ne démolisse pas son équipe en public. Malgré un brillant début de championnat, il n’a pas sombré dans l’euphorie et maintenant, après un 1/9, il ne veut pas entendre parler de crise. Il a égratigné les médias qui voudraient en arriver là. Le calme qui règne à Anderlecht n’en est pas moins étonnant. Même Marc Coucke a demandé un peu de patience pour un groupe prometteur qui va progresser, malgré la défaite.

Philippe Clement est de plus en plus l’objet de l’admiration générale. L’entraîneur du Racing Genk ne va pas se lancer des fleurs. Il développe un jeu reconnaissable et effectue les remplacements qu’il faut. Il est en outre très clair dans sa communication. Les progrès de l’Antwerp sous la direction de Laszlo Bölöni sont aussi admirables. Le Roumain a toujours été un adepte d’un football de combinaisons offensif. Il l’applique maintenant à l’Antwerp, surtout dans les matches à domicile, où Lior Refaelov et Ivo Rodrigues augmentent le bagage footballistique du noyau et peuvent se consacrer à l’attaque, entourés par des travailleurs. Le Bosuil bouillonne à nouveau. Mais comme Genk, l’Antwerp doit confirmer ses résultats à plus long terme.

Un entraîneur n'est pas l'autre
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