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Tout savoir sur la BeNeLeague de basket

Matthias Stockmans
Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

Après des années de négociations, la première édition de la BeNeLeague (baptisée BNXT League) voit enfin le jour. À quoi peut-on s’attendre? Quels seront les joueurs à suivre? Une équipe parviendra-t-elle à détrôner l’intouchable BC Filou Ostende?

Quelle formule pour la compétition?

Lorsque la nouvelle formule de championnat a été élaborée, il a fallu tenir compte des exigences de la FIBA, qui demande à ce qu’une partie nationale soit organisée afin de désigner un champion par pays et les participants aux compétitions européennes. La saison sera donc divisée en quatre blocs: un premier tour national, suivi par un tour international ( transfrontalier), des play-offs nationaux et enfin des play-offs BNXT. Le tour national est en réalité un championnat classique en aller-retour entre les dix clubs belges. À l’issue de celui-ci, on connaîtra la répartition des équipes qui participeront à la phase transfrontalière, soit dans la partie Elite Gold (les cinq meilleures équipes de chaque pays), soit dans la partie Elite Silver (les cinq autres équipes belges et les six autres équipes néerlandaises). Les points obtenus durant la première phase seront divisés par deux.

Après une saison un peu plus compliquée, Anvers est avide de revanche et s’affiche comme le principal rival d’Ostende.

Après, on en revient à une compétition nationale, avec les six meilleures équipes de chaque pays, qui disputeront les play-offs nationaux. Les deux meilleures équipes de chaque pays, dans le groupe Elite Gold, sont directement qualifiées pour les demi-finales des play-offs transfrontaliers, les équipes classées 3-4-5-6 disputent les quarts de finale. Le 11 juin, au plus tard, on connaîtra le premier champion belgo-néerlandais de l’histoire!

Qui peut battre Ostende?

En Belgique, le BC Filou Ostende est intouchable depuis dix ans. Cette année encore, les Côtiers partiront avec l’étiquette de favoris, car le coach Dario Gjergja et le meneur de jeu Dusan Djordjevic – les deux principaux facteurs du succès – sont toujours aux commandes. Mais pour la première fois depuis longtemps, le BCO jouera davantage la carte américaine. Il faudra voir si ce sera compatible avec les exigences de Gjergja. En outre, Ostende a perdu deux pions importants (sur et en dehors du terrain) avec Loïc Schwartz et Jean-Marc Mwema. Ce dernier est parti chez le concurrent anversois, ce qui démontre les ambitions du club de la Métropole.

Les Giants, qui sortent d’une saison un peu plus compliquée, sont avides de revanche et seront probablement les principaux rivaux d’Ostende. Des duels très intéressants face aux voisins néerlandais, en particulier Feyenoord Rotterdam qu’a rejoint Niels Foerts (ex-Brussels), attendent également les Anversois. Il faudra cependant trouver la cohésion après avoir enregistré beaucoup de mouvements durant la période de transferts.

Mons, finaliste la saison dernière, sera de nouveau un adversaire redoutable. Le coach Vedran Bosnic a démontré il y a quelques mois qu’il est capable de brouiller les cartes du BCO avec son basket énergique. Les Hennuyers ont brillé durant la campagne de préparation. Les autres Hennuyers, ceux du Spirou Charleroi, pourraient présenter un meilleur visage que la saison dernière. Le coach Sam Rotsaert construit une équipe depuis quelques saisons, basée sur des jeunes talents locaux, et aidé par le directeur sportif Axel Hervelle, une icône du basket belge qui en connaît un bout en la matière.

Du côté néerlandais, c’est un peu la bouteille à encre. Dans l’ensemble, le niveau est légèrement inférieur à celui des clubs belges, mais les clubs de pointe peuvent facilement rivaliser avec leurs homologues du sud. On pense à Leiden, le champion sortant qui a disputé la BNXT Supercup samedi passé face à Ostende, mais aussi à Zwolle, Groningen ou Den Bosch, qui était encore coaché par Jean-Marc Jaumin la saison dernière.

Les joueurs à suivre

Le transfert le plus retentissant de l’été est peut-être le retour de Jean-Marc Mwema à Anvers. Après cinq titres avec Ostende, le Belgian Lion est décidé à aider l’équipe de sa ville (où il a joué de 2008 à 2016) à décrocher les écussons. Avec Cameron Krutwig, les Antwerp Giants ont aussi engagé un centre dominant qui a brillé en NCAA, ces dernières années, avec Loyola.

Un autre jeune Américain prometteur effectuera ses premiers pas en Europe avec Ostende: Phil Booth, un arrière qui a été deux fois champion NCAA avec Villanova. À la Côte, il sera épaulé par son compatriote Levi Randolph, un shooteur qui a déjà accumulé de l’expérience européenne en Italie et en France. Mons a engagé David Nichols, un meneur de jeu qui marque beaucoup et qui a déjà joué en Europe avec l’équipe slovène de Rogaska. Charleroi a attiré l’international belge Vincent Kesteloot, ex-Ostende et ex-Anvers. On attend de lui qu’il guide la bande des jeunes Belges. Du côté de l’Okapi Alost, on suivra attentivement le jeune talent néerlandais Boyd van der Vuurst de Vries, le frère de Keye qui évolue depuis quelques saisons à Ostende. Voilà qui promet de beaux duels fratricides!

Malheureusement, notre championnat a aussi perdu quelques-unes de ses figures de proue, comme le Joueur de l’Année Loïc Schwartz (parti d’Ostende pour rejoindre Promitheas en Grèce), l’Espoir de l’Année Vrenz Bleijenbergh (d’Anvers au Betis Séville après avoir tenté sa chance à la draft NBA) et le MVP Vladimir Mihailovic (qui quitte Alost pour rentrer dans son Monténégro natal, au Mornar Bar).

Du côté néerlandais, on aura un oeil sur l’expérimenté Néerlandais Worthy de Jong, MVP du championnat des Pays-Bas avec Leiden.

Les dates

National: début de la saison le 24 septembre 2021 et fin le 29 janvier 2022

Transfrontalier: début de la saison le 11 février 2022 et fin le 29 avril 2022

Play-offs nationaux: du 3 mai au 29 mai 2022 au plus tard

Play-offs transfrontaliers: du 4 mai au 11 juin 2022 au plus tard

BNXT All Star Game: 5 février 2022

BNXT Basketball Awards: 30 avril 2022

« Il faudra voir comment les fans réagiront à la BNXT League. »© BELGAIMAGE

« De l’enthousiasme de chaque côté »

Avec quel sentiment avez-vous suivi la Supercoupe, qui marquait le coup d’envoi officiel de cette BNXT League?

WIM VAN DE KEERE (manager général de la BNXT League) : Avec beaucoup de soulagement. Le projet était sur les rails depuis quelques années, mais le voir enfin concrétisé, c’est bien. Je ressens de l’enthousiasme des deux côtés de la frontière. Les Néerlandais considèrent qu’ils effectuent un pas vers davantage de professionnalisme – ils n’avaient par exemple pas de syndicat et peuvent s’appuyer sur notre expertise – et de notre côté, nous souhaitions élargir le championnat à davantage de clubs. J’espère qu’au cours des prochains mois, nos efforts porteront leurs fruits.

La création de la BNXT League apporte-t-elle déjà une plus-value sur le plan commercial et médiatique?

VAN DE KEERE: En ce qui concerne le premier point, nous constatons que ça reste compliqué. La crise sanitaire n’y est pas étrangère, le marché des sponsors a du mal à se mettre en route. Je me réjouis cependant d’avoir pu attirer un title partner qui veut se profiler dans les deux pays. C’est un signal positif. En ce qui concerne le deuxième point, nous avons pu rapidement convaincre nos partenaires historiques de se lancer dans ce nouveau projet: 45 matches seront diffusés en direct sur les canaux sportifs de Telenet, Proximus et VOO. La VRT diffusera également six matches le dimanche après-midi. Nous travaillons avec la RTBF pour qu’elle en fasse de même, sinon elle diffusera des résumés. Aux Pays-Bas, nous avons conclu un contrat de trente matches avec Ziggo Sport et nous espérons pouvoir y ajouter la NOS. En outre, nous collaborons avec WSC Sports, une société israélienne qui est également active en NBA. Ils nous proposent du contenu très moderne sur base d’intelligence artificielle. Des résumés de matches et des actions individuelles qui peuvent directement être mis en ligne. Les datas sont aussi très importantes. La BNXT League doit devenir plus jeune et plus dynamique.

Quelle plus-value la BNXT League peut-elle apporter aux clubs wallons?

VAN DE KEERE: Ils peuvent, eux aussi, proposer de nouvelles affiches à leurs abonnés et à leurs VIP. C’est tout de même mieux que la formule précédente, avec quatre confrontations face aux mêmes équipes en saison régulière, sans parler des play-offs. En outre, un club comme Liège est plus proche de la frontière néerlandaise que d’Ostende, par exemple. Mais il faudra voir comment les fans réagiront.

Un club néerlandais, Almere Sailors, a déjà dû declarer forfait avant le début de la compétition. Ne craignez-vous pas un effet domino?

VAN DE KEERE: Pour tout avouer, nous n’avions pas vu venir ce contretemps. Quelques contrats de sponsoring n’ont pas été respectés. Heureusement, ça s’est passé avant la saison et pas pendant. Nous n’avons reçu aucun signal de détresse de la part d’autres clubs. Les conditions d’obtention de la licence ont été délibérément revues à la baisse: le budget nécessaire pour participer à la BNXT League est de 300.000 euros, alors qu’il était de 400.000 euros en championnat de Belgique la saison dernière. Mais au cours des trois prochaines années, nous renforcerons progressivement les conditions. Notre business-plan court effectivement sur un délai de trois ans au minimum.

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