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Wimbledon: le génie Bouchard face à la revenante Kvitova en finales

La Tchèque Petra Kvitova, titrée sur le gazon londonien en 2011 à la surprise générale, est la dernière à se dresser sur la route de la talentueuse Canadienne de 20 ans Eugénie Bouchard, néophyte à ce niveau, samedi en finale de Wimbledon.

Le public londonien ne devrait pas hésiter longtemps avant de trouver sa favorite entre l’austère fille de Bilovec, qui reconnaît avoir traversé des « hauts et des bas » depuis trois ans, et le minois souriant de l’enfant de Montréal, animée d’une détermination et d’une confiance toute nord-américaine.

Car « Genie » Bouchard, après avoir buté sur les demi-finales lors de l’Open d’Australie puis à Roland-Garros cette saison, vient de faire sauter ce verrou à son troisième essai en six Grands Chelems, confirmant ainsi un talent éclos à Londres lors de son titre juniors en 2012.

Un an après s’être inclinée ici au troisième tour, l’attaquante agressive a désormais d’autres armes en magasin.

« Je suis fière de ce que j’ai fait, mais le boulot n’est pas fini, assure-t-elle fermement. Maintenant, je veux saisir ma chance et sans attendre que quelqu’un me la donne. »

Cette saison, même si elle s’est inclinée sur gazon au 1er tour à Rosmalen, elle a remporté son premier tournoi (Nuremberg) et est arrivée à Londres avec le dossard de la 13e joueuse mondiale.

Déjà entrée dans l’histoire du Canada en devenant le premier représentant de son pays à atteindre la finale en Grand Chelem, la demoiselle qui se défend de n’être qu’une nouvelle copie des « Poupées russes » mises en avant par la WTA, sera quoi qu’il arrive 7e au classement mondial lundi.

« Je me concentre sur le tennis. Et tout ce qui vient en dehors, je prends ça sereinement. Ca fait partie du métier mais cela n’existe pas si je ne suis pas bonne sur le court. Je reste avant tout une joueuse », souligne-t-elle.

Et si elle a passé jusque-là un peu plus de temps sur les courts (8h52 contre 8h29) que son adversaire, elle n’a en revanche abandonné aucun set en route.

Nettement moins « bankable », la Tchèque a, elle, déjà goûté aux joies de la victoire en Grand Chelem en dominant Maria Sharapova il y a trois ans sur le Central.

« Je ne pense pas que j’étais trop jeune quand j’ai gagné, a-t-elle ainsi rappelé. En tous cas, je suis fière de cette victoire ».

Depuis, la gauchère de 24 ans est retombée dans un certain anonymat, sans jamais quitter le Top 10 mondial pour autant.

« Avant, je ne savais pas ce qui se passerait (après une victoire), a pudiquement poursuivi Kvitova. J’ai beaucoup appris. Maintenant, je suis habituée et je sais comment gérer l’événement. Je suis une personne qui a besoin de temps pour s’habituer aux choses. »

Vainqueur de 11 titres, la future 4e mondiale n’avait accédé à aucune finale jusque-là cette saison.

Spécialiste de l’herbe, grosse serveuse avec déjà 38 aces (record du tournoi), son tennis est revenu au meilleur moment.

Et finalement, c’était un mal pour un bien de devoir déclarer forfait avant les quarts à Eastbourne, la semaine précédant Wimbledon, en raison de cuisses douloureuses.

Il s’agira pourtant d’un gros morceau pour Kvitova dont le parcours a ressemblé jusque-là aux championnats de République Tchèque avec les éliminations de Hlavackova au 1er tour, de Strycova en quart et de sa copine Safarova en demie.

Les deux adversaires se connaissent peu. Kvitova a remporté sèchement leur unique confrontation en 2013, 6-3, 6-2 sur dur.

Mais c’était à Toronto, sur les terres de la Canadienne avant qu’elle n’explose réellement et cela peut avoir piqué son orgueil.

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