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Tennis : bientôt la nouvelle vague ?

Stagiaire Le Vif

Derrière le quatuor traditionnel Nadal-Federer-Djokovic-Murray, la relève a les dents longues.

« Notre génération prend la porte de sortie », a déclaré Rafael Nadal après son neuvième succès à Roland Garros. « Nous sommes depuis longtemps au sommet et il est logique que de jeunes joueurs nous remplacent. » La déclaration est surprenante. Nadal n’a que 28 ans et le numéro un mondial, Novak Djokovic, a un an de moins. Toutefois, la composition des demi-finales de Wimbledon donne partiellement raison à Nadal, éliminé au quatrième tour par un Australien de 19 ans, Nick Kyrgios. Djokovic-Grigor Dimitrov et Federer-Milos Raonic, c’était l’establishment contre les jeunes loups. The All England Lawn Tennis & Croquet Club a vécu une finale logique mais quand même : pendant des jours, les vedettes de demain ont été le sujet de conversation numéro un à Church Road.

Dimitrov a éliminé le tenant du titre, Andy Murray, sur le score sec de 6-1, 7-6, 6-2 en quarts de finale. Le Bulgare de 23 ans est considéré comme un grand talent depuis des années mais son surnom, Baby Fed, semble difficile à porter. Les journaux ont plus souvent parlé de ses relations avec Serena Williams et Maria Sharapova, son amie actuelle, que de ses prestations sportives. Jusqu’à l’année dernière: en octobre, il a gagné son premier tournoi ATP à Stockholm. Roger Rasheed, un ancien tennisman modeste et… footballeur, est l’architecte de son succès. Il a déjà conduit Lleyton Hewitt au numéro un et a connu le succès avec Gaël Monfils et avec Jo-Wilfried Tsonga.

« Il a énormément de talent. Il a enlevé les tournois juniors de Wimbledon et de l’US Open en 2008 mais il manque de volonté », a découvert Rasheed. « Il a tout pour devenir le numéro un mondial mais il doit améliorer sa puissance et sa condition. Nous allons travailler ces aspects dans les mois à venir. » Depuis qu’il travaille avec Rasheed, le Bulgare a remporté quatre titres ATP et, cette saison, il s’est distingué sur des surfaces différentes, triomphant à Acapulco sur le dur, à Bucarest sur terre battue et au Queen’s sur gazon. « Son éthique s’est améliorée. Grigor a vraiment faim de succès. »

A Wimbledon, en demi-finale, Djokoviv a fait preuve de plus de sang-froid « mais nous avons montré qu’il devait compter avec nous. Milos et moi nous sommes montrés ici. Dans d’autres tournois, d’autres jeunes vont jouer les premiers rôles bientôt », a déclaré le Bulgare, numéro neuf mondial.

Milos Raonic (ATP 6), né au Montenegro, a émigré au Canada à trois ans. A Londres, il a notamment éliminé Kei Nishikori et Nadalkiller Kyrgios avant de s’incliner en trois sets face à Federer. « Les jeunes comme Dimitrov, Nishikori et Raonic comblent rapidement le gouffre qui les sépare de l’élite absolue », estime Riccardo Piatti, le coach de Raonic. « Milos s’est endurci mentalement et il parvient à conserver son calme dans les moments difficiles. »

Mais, relève Giorgio Di Palermo, membre de la direction de l’ATP: « Nadal, Federer et Djokovic ont toujours un petit plus, surtout dans les grands tournois. Le changement de pouvoir s’opère plus tôt chez les dames car les qualités physiques sont moins décisives. A Paris et à Londres, Li Na et Serena Williams n’ont pas été bonnes mais des joueuses frêles comme Simone Halep, finaliste de Roland Garros, Eugenie Bouchard, finaliste de Wimbledon, et Garbine Muguruza, qui a battu Williams en quarts de finale à Paris, ont prouvé qu’elles n’étaient plus loin de l’élite. »

Par Chris Tetaert

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