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Lleyton Hewitt: « Goffin peut faire sensation à Melbourne »

Lleyton Hewitt, le plus jeune n°1 mondial de l’histoire, sort de sa retraite pour participer une dernière fois, en double, à l’Australian Open qui commence lundi. Entretien

C’est l’hiver en Belgique et en Europe. En Australie, en revanche, c’est l’été. Et en ce qui concerne le tennis, c’est, en somme, le printemps. Une nouvelle année vient de commencer avec son lot d’excitations et d’incertitudes. L’Australian Open, qui débute ce lundi à Melbourne, en est le premier grand rendez-vous. Il sera l’occasion de voir sortir de sa retraite un certain Lleyton Hewitt. L’Australien, 36 ans, plus jeune n°1 mondial de l’histoire et vainqueur de deux titres du Grand Chelem à l’US Open (2001) et Wimbledon (2002), participera au tournoi de double pour les adieux de son compatriote Sam Groth.

Lleyton, qu’est-ce qui vous a poussé à participer une dernière fois à l’Australian Open, en double ?

« Je le fais pour Sam (NdlR : Groth). Je pense que cela va être amusant. C’est ce qui caractérise l’Australian Open, justement. Je suis très excité et je vais vraiment en profiter, je crois. Nous avons frappé beaucoup de balles ensemble, tous les jours depuis plusieurs semaines et nous ne nous sommes pas inscrits simplement pour faire nombre. Nous désirons sincèrement jouer notre carte à fond. »

Lleyton Hewitt avec Sam Groth
Lleyton Hewitt avec Sam Groth© BELGAIMAGE

Qu’est-ce que l’Australian Open représente pour vous ?

« C’est mon tournoi préféré. J’y ai participé à 20 reprises en simple. Je me souviens encore de la toute première fois. J’avais 15 ans et j’avais perdu contre Bruguera (NdlR : l’Espagnol, double vainqueur de Roland Garros) au premier tour. Je portais des vêtements beaucoup trop larges. On aurait dit que j’avais 10 ans ! (sourire) Chaque fois que je suis monté sur le court ici, le public me donnait une injection d’adrénaline qui me poussait à me surpasser. Je garde de merveilleux souvenirs, le plus beau étant sans doute ma victoire en demi-finale contre Roddick en 2005. L’ambiance dans les tribunes était délirante. J’en avais la chair de poule. Même si j’ai perdu ensuite contre Safin, la satisfaction d’avoir pu être là, dans la Rod Laver Arena, le dimanche final, était assez extraordinaire. »

Que peut-on attendre de l’Australian Open 2018 ?

« Je pense que cela va être un tournoi intéressant, malgré le forfait de Murray. Plusieurs cadors viennent le disputer avec un classement inférieur à celui des années précédentes. C’est le cas notamment de Djokovic et de Wawrinka, qui n’ont plus joué depuis six mois. Je suis curieux de voir la manière dont ils vont se profiler. Je ne sais pas s’ils pourront être aussi dominants que par le passé. Maintenant, il n’est pas question de les enterrer. Ils ont déjà tellement bien joué à l’Australian Open. S’ils réussissent à se frayer un chemin lors de la première semaine, ils pourraient être très dangereux. »

Federer sera-t-il l’homme à battre ?

« Oui, sans doute. Il a été impressionnant lors des grands rendez-vous l’année dernière. Et puis, un point d’interrogation entoure Nadal, dont on ne sait pas s’il est totalement remis de sa blessure au genou. Federer a été mon plus grand rival durant ma carrière et le voir encore à ce niveau à 36 ans est assez remarquable. Est-ce que lui et Nadal peuvent rester au sommet en 2018 ? On pourrait en douter, mais je ne sais pas si ces deux-là sont normaux, surtout Roger. Il défie le temps. Même contre Rafa, il a joué mieux que jamais Je ne dirais pas qu’il y ait quelque chose que ces deux joueurs ne soient pas capables de réaliser. »

Et que pensez-vous de David Goffin ?

« He is a class player! (sic) Il mérite clairement sa place dans le Top 10 mondial. C’est un joueur assez complet, qui peut briller sur toutes les surfaces. Il semble bien gérer la pression et les attentes. J’ai encore pu le constater lorsque nous l’avons rencontré en demi-finale de la Coupe Davis l’an dernier. Il avait livré un terrible mach contre Nick (NdlR : Kyrgios) le dimanche. Il m’impressionne par le fait qu’il n’est pas le plus costaud, mais qu’il parvient à faire avancer la balle très vite. Il est très vif et il lit bien le jeu. Cela ne m’étonne dès lors pas qu’il ait signé d’excellents résultats ces derniers mois, comme au Masters. »

Que peut-il réaliser ici à Melbourne ?

« Il peut faire sensation, clairement. Mais il n’est pas le seul. Dimitrov, Sasha Zverev et Thiem peuvent également briller. Et j’espère évidemment qu’un des jeunes australiens réussira à se distinguer. Kyrgios a plus de talent que je n’en ai jamais eu. Il a tous les atouts pour gagner un Grand Chelem. Et ce que le petit De Minaur a réalisé à Brisbane est assez incroyable (NdlR : à 18 ans, il a atteint les demi-finales en battant notamment Raonic) ! Il me rappelle un peu moi-même. »

Pour terminer, que pensez-vous de la Belgique ?

« J’ai eu l’occasion de m’y rendre quelques fois. Ce qui m’a toujours frappé, c’est la météo. Nous y étions encore en septembre pour la Coupe Davis et l’hiver de Melbourne était meilleur que l’été de Bruxelles ! (sourire) Mais les gens étaient très chaleureux. »

Serge Fayat

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