© USA Today Sports

Affaire Sharapova: « Elle doit être dépossédée de ses titres! »

Sharapova a avoué lundi soir à Los Angeles avoir subi un contrôle positif au meldonium lors de l’Open d’Australie le 26 janvier après son élimination en quarts de finale par Serena Williams. La Russe a été prévenue le 2 mars du résultat positif. Tempête de réactions…

Lundi, Sharapova a révélé qu’un de ses échantillons prélevés le 26 janvier à Melbourne lors de l’Open d’Australie était positif au meldonium, un médicament apparu sur la liste des produits prohibés en janvier 2016 et qui lui était prescrit depuis 2006 pour « traiter des problèmes de santé récurrents, un déficit en magnésium, une arythmie cardiaque et des cas de diabète dans (sa) famille ». La Fédération internationale de tennis (ITF) avait ensuite annoncé que Sharapova était « suspendue à titre provisoire à partir du 12 mars en attendant le déroulement de la procédure ». »Je suis pleinement responsable, j’ai fait une énorme erreur, j’ai reçu un mail de l’Agence mondiale antidopage fin décembre et je n’ai pas contrôlé la liste pour voir si ce médicament figurait maintenant sur la liste des produits prohibés », avait expliqué Sharapova. La 5e joueuse mondiale, risque entre 2 et 4 ans de suspension.

Réactions sous le signe de la déception

« Très déçue lorsque je me suis réveillée avec la nouvelle de Maria Sharapova », a twitté Clijsters, qui a rencontré dans sa carrière à neuf reprises l’ancienne N.1 mondiale. La Limbourgeoise s’est imposée à 5 reprises mais a perdu la dernière rencontre en 1/4 de finale aux JO de Londres en 2012.

L’Américaine Jennifer Capriati, ancienne N.1 mondiale, a critiqué lundi sur les réseaux sociaux avec virulence la Russe Maria Sharapova. Sans la citer nommément, Capriati a estimé que Sharapova devait « être dépossédée de ses titres, si tout cela était avéré », a-t-elle écrit dans une série de tweets. « Quel est l’intérêt pour quelqu’un de prendre un médicament pour le coeur qui aide à récupérer plus vite, à moins d’avoir un problème cardiaque? » s’est interrogé Capriati qui a remporté trois titres du Grand Chelem (Open d’Australie en 2001 et 2002, Roland-Garros 2001). « Je n’ai jamais choisi de tricher, quoi qu’il me soit arrivé (…) Je n’avais pas une équipe de docteurs payés à prix d’or qui trouvent une façon de contourner le règlement en attendant que la science les rattrape », a-t-elle accusé. Capriati, sacrée championne olympique en 1992, a mis un terme définitif à sa carrière en 2004 après une carrière perturbée par des tourments personnels.

Le constructeur automobile allemand Porsche a annoncé suspendre ses activités avec Maria Sharapova, mardi au lendemain de l’annonce par la joueuse de tennis russe d’un contrôle antidopage positif durant l’Open d’Australie en janvier

« On regrette la nouvelle concernant Maria Sharapova. On a décidé de suspendre les activités prévues jusqu’à ce que de plus amples informations soient connues pour nous permettre d’analyser la situation », a indiqué le contructeur allemand dans un communiqué. Porsche est le troisième parraineur à prendre ses distances avec Sharapova après l’équipementier américain Nike, qui a suspendu son partenariat en attendant l’issue du dossier, et l’horloger suisse Tag Heuer, qui a décidé lui de ne pas renouveler son contrat, qui avait expiré le 31 décembre 2015, avec la championne russe. La Russe, âgé de 28 ans est la sportive la mieux payée au monde. Elle a signé en 2010 un contrat de 8 ans avec Nike d’une valeur de 70 millions de dollars.

Un soutien venu de Russie

Le ministre russe des Sports Vitaly Mutko a, quant à lui, apporté mardi son « soutien » à sa compatriote Maria Sharapova, au lendemain de l’annonce par l’ancienne N.1 mondiale de son contrôle antidopage positif à l’Open d’Australie.

« Je suis désolé pour Masha (le surnom de Maria Sharapova, ndlr). J’espère que nous la reverrons sur les courts et nous sommes prêts à la soutenir », a-t-il assuré à l’agence de presse russe Tass. « Elle voyage de tournoi en tournoi et a un emploi du temps infernal. Les membres de son équipe devraient veiller sur elle », a estimé Mutko, alors même que la joueuse refuse de rejeter la faute sur son médecin ou tout autre membre de son entourage. « Malheureusement, je crois qu’il y aura d’autres cas » de contrôles positifs au meldonium, a poursuivi le ministre, qui annonce qu’il convoquera les principaux responsables sportifs russes pour évoquer ce problème. Le meldonium, mis au point dans les années 1970 dans l’ex-URSS, agite en effet depuis plusieurs semaines les autorités antidopage: la Suédoise Abeba Aregawi, championne du monde 2013 du 1500 m (athlétisme), la Russe Ekaterina Bobrova (patinage artistique), la biathlète ukrainienne Olga Abramova et le coureur de la formation cycliste russe Katusha Edouard Vorganov ont tous été contrôlé positifs à cette substance.

Deux autres sportifs russes (les patineurs de vitesse Semion Elistratov et Pavel Kulizhnikov) ont eux aussi été contrôlés positifs au meldonium (médicament de la firme lettone Grindeks, aussi connu sous le nom de Mildronate, THP, MET-88 ou Quaterine), a annoncé mardi l’agence de presse russe R-sport.

Elistratov, 25 ans, champion du monde 2015 sur 1500m, a été champion olympique de short-track (piste courte) dans le relais aux derniers JO de Sotchi en 2014. Kulizhnikov, 21 ans, est quintuple champion du monde de sprint 2015 et 2016. Il est devenu cette saison le premier patineur sous les 34 secondes au 500 m (33.98). Les deux patineurs sont suspendus à titre provisoire.

Contenu partenaire