SVEN VERMANT

Schalke 04, le club de Sven Vermant (31 ans), s’est qualifié pour les demi-finales de la Coupe d’Allemagne en battant Hanovre 3-1. L’équipe de Gelsenkirchen est aussi en pleine lutte pour le titre, mano a mano avec le Bayern. Schalke n’a pas gagné le titre national depuis 1958.

Vous avez bien réagi à votre élimination des seizièmes de finale de la Coupe de l’UEFA contre le Shakhtar Donetsk ?

Sven Vermant : Elle n’a pas plombé notre moral. Nous n’avons pas eu le temps d’y penser car les matches se suivent à une cadence élevée. Lutter sur trois fronts était peut-être excessif. Notre noyau n’est pas assez étoffé pour affronter le championnat, la Coupe et la Coupe d’Europe. Je pense que dans les prochaines semaines, nous serons plus frais que le Bayern, notre principal rival, qui est toujours en lice en Ligue des Champions. Cela ne veut évidemment pas dire que nous avons délibérément mal joué contre le Shakhtar. Nous aurions aimé rééditer l’exploit européen de 1997 mais les Ukrainiens forment une équipe très rugueuse.

Le football vit-il plus passionnément à Gelsenkirchen, comme vous êtes en course pour le titre et la Coupe ?

De toute façon, il vit très fort ici. A domicile, nous nous produisons devant 50.000 personnes et les places sont généralement vendues plusieurs semaines à l’avance. C’est éloquent. Evidemment, le dernier titre remonte à près de 50 ans. Si nous l’accrochons cette saison, nous entrerons dans l’histoire du club.

Vous le dites vous-même : le noyau n’est pas étoffé. La fatigue ne risque- t-elle pas de vous handicaper ?

Normalement pas. Nous avons beaucoup de blessés mais à leur retour, nous aurons plus de choix. J’espère qu’Ailton va rester à son niveau. Il a retrouvé le chemin des buts. Il est très important pour nous mais fragile mentalement. Les journaux écrivent qu’il ne se sent pas bien à Gelsenkirchen mais il a quand même marqué trois buts dans le derby face au Borussia Mönchengladbach.

Vous avez souvent fait banquette au premier tour mais vous revoilà titulaire. Avez-vous définitivement gagné votre place au détriment du Danois Christian Poulsen ?

Je n’ai pas d’explication à mon changement de statut. Jupp Heynckes ne m’a jamais considéré comme une valeur sûre. Son successeur connaît mon potentiel. Ralf Rangnick me voit surtout comme un élément d’équilibre dans l’équipe. Comme médian défensif, je suis en concurrence avec Poulsen mais je peux tout aussi bien évoluer plus offensivement, derrière les attaquants, un poste pour lequel Levian Kobiashvili et Lincoln sont aussi en lice. A ce poste, contre Gladbach, j’ai délivré deux assists. Rangnick effectue sa sélection en fonction de l’adversaire. Je ne peux donc pas affirmer que j’ai définitivement remporté la bataille. J’entre en ligne de compte pour trois positions. Cette polyvalence constitue évidemment un atout supplémentaire, comme mon expérience. Je joue de façon plus calculatrice qu’avant. Cette saison, à plusieurs reprises, j’ai même été le plus vieux joueur sur le terrain. (Il rit). Non, écrivez le plus expérimenté !

Reviendrez-vous en équipe nationale ?

Je ne peux pas répondre maintenant. Pas tant qu’Aimé Anthuenis effectuera la sélection. Il n’y a plus de ligne de conduite en équipe nationale. Toute formation a besoin d’une certaine hiérarchie. Elle fait actuellement défaut en équipe belge. Dans ces conditions, le sélectionneur doit prendre ses responsabilités et tirer des conclusions. Après la Lituanie, six joueurs ont brusquement disparu de la sélection. Ce n’est quand même pas une attitude conséquente ? Dans ces conditions, on ne peut pas acquérir d’automatismes. C’est là que le bât blesse le plus. Chacun est avant tout préoccupé par ses propres prestations. Si votre seul objectif est de rester dans l’équipe, vous êtes mal barré. Si, après l’EURO, nous risquons de rater un autre tournoi, l’Union Belge doit réagir, à mon sens. Si elle engage un nouveau sélectionneur, je n’exclus pas un retour.

Marc Wilmots ?

Pourquoi pas ? Joueur, il savait mieux que quiconque rassembler les autres. Il devrait y arriver comme entraîneur aussi.

par Fréderic Vanheule et Bert Boonen

 » Chez les Diables, chacun est avant tout préoccupé par ses propres prestations « 

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