SON ADIEU BELGE

La Limbourgeoise disputera à Anvers son dernier tournoi en Belgique. L’occasion de faire la fête.

« Vous y croyez, vous, au départ de Kim Clijsters à la retraite ? » Depuis que la championne limbourgeoise a annoncé son intention de mettre fin à sa carrière au terme de la saison 2007, ils sont nombreux, les incrédules, à nous poser cette question.  » Car enfin, ajoutent-ils, elle n’a même pas 25 ans (elle en aura 24 le 8 juin prochain, pour être précis) et elle pourrait encore gagner pas mal de tournois « .

Voilà qui est exact. Mais pour ceux qui connaissent bien la récente demi-finaliste de l’Australian Open, cette décision n’a rien de vraiment surprenant.

Pourquoi elle part et ne reviendra jamais

Premièrement, et contrairement à bien d’autres de ses collègues, Kim n’a jamais vécu totalement pour le sport.

Entendons-nous : nous ne prétendons pas qu’elle n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour devenir la championne inouïe que l’on connaît. Non, c’est qu’elle est capable de parler d’autres choses que de tennis, des matches et des entraînements, et que loin des terrains, elle peut se passionner sans spécialement se focaliser sur le circuit et la petite balle jaune. On sait ainsi que, dès qu’elle a quelques jours de congé, elle adore se retrouver en famille et parmi ses amis ou amies avec lesquels elle passe – ce qui n’est pas anodin pour une star – des journées tout ce qu’il y a de plus normales. Autrement dit, Kim Clijsters n’a pas peur du vide qui guette tout grand sportif au terme de sa carrière. D’ores et déjà, elle a tissé un réseau de relations amicales, qui lui permettra de réaliser la transition en douceur et sans heurts.

Deuxièmement, on ne le répétera jamais assez, Kim est usée. Mentalement, mais aussi physiquement.

Nous avons déjà décrit les risques pris par la joueuse belge lors de chacune de ses frappes. Ne disposant pas d’une technique pure comme celle de Justine Henin ou de Martina Hingis, elle cogne violemment depuis qu’elle est petite. En raison de cette technique approximative, elle touche la balle légèrement derrière le plan de frappe idéal. Ce qui a pour effet de solliciter de manière exagérée tendons, muscles et os. Ajoutez à cela un jeu de jambes dangereux composé entre autres de ce fameux grand écart usant pour les articulations, et vous aurez compris qu’à même pas un quart de siècle, Kim présente une ossature d’une femme nettement plus âgée.

Elle n’a d’ailleurs jamais caché qu’elle préférait arrêter tôt sa carrière, avec un palmarès moins impressionnant que ce qu’il pourrait être, que de devoir passer une partie de sa vie en souffrant atrocement du dos et des genoux.

Troisièmement, Kim n’a jamais réellement aimé voyager.

Elle a peur de l’avion (un comble quand on doit le prendre quasiment toutes les semaines), et, en plus, la solitude de la joueuse pro la mine depuis quelques saisons. On sait que ce genre d’affirmations génère généralement des grincements de dents auprès de certains estimant que les professionnelles du tennis, en tant que milliardaires, n’ont pas le droit de se plaindre mais le but n’est pas là. Jamais, Kim, ne s’est plaint. Simplement, elle a reconnu que la vie de pro n’était pas toujours rose et qu’elle avait bien le droit de la quitter quand bon lui semblait.

Quatrièmement, enfin, Kim Clijsters a trouvé l’amour.

Pas très loin de chez elle puisque c’est le basketteur américain évoluant à Bree – BrianLynch – qui a réussi à conquérir son c£ur. Le mariage est d’ailleurs prévu pour les prochaines grandes vacances. Mariage qui devrait rapidement être suivi de l’un ou l’autre enfant. Preuve en est que, lors de son discours d’adieu à l’Australian Open, notre compatriote a lancé :  » Je suis certaine que je reviendrai à Melbourne. Plus pour jouer, mais pour visiter la région, en compagnie de mes enfants…  »

Donc, à la question posée au début de ce texte, nous sommes obligés de répon- dre :  » Oui, nous y croyons, à la retraite de Kim Clijsters « . Mais nous ne croyons nullement à un revirement de sa part (quand elle affirme quelque chose, elle s’y tient), ni à un retour à la compétition dans quelques années, comme l’a fait Martina Hingis en 2006. Comme IvanLendl ou PeteSampras, Clijsters n’a pas besoin du tennis pour vivre et elle n’est pas obnubilée par la victoire comme l’est Hingis. De même, elle supportera très bien le fait de n’être plus médiatisée et ne fera donc rien pour retrouver la Une des magazines.

Autrement dit : Kim Clijsters évoluera bel et bien pour la toute dernière fois en Belgique à l’occasion du Proximus Diamond Games qui se tiendra tout au long de la semaine prochaine. Les organisateurs ont d’ailleurs mis les petits plats dans les grands pour que ses fans aient la possibilité de lui dire au revoir dans les meilleures conditions.

Le tableau plus Venus !

Outre Kim Clijsters, on a à Anvers un tableau de qualité pour un tournoi de deuxième catégorie (600.000 dollars). Parmi les principales vedettes de la manifestation, on pointera dans le Top20 WTA : Amélie Mauresmo, NadiaPetrova, ElenaDementieva, PattySchnyder, DinaraSafina, AnnaChakvetadze, AnaIvanovic et Anna-LenaGroenefeld. En cas de désistement de l’une de ces tenniswomen, les dirigeants du Proximus feraient sans doute appel à… Martina Hingis.

Derrière ces membres du Top 20, on trouvera quelques seconds couteaux de très bon niveau : Tatiana Golovin, Katarina Srebotnik, Vera Zvonareva, Martina Muller, Michaella Krajicek, Eleni Daniilidou ou encore Olga Poutchkova.

Venus Williams revient une nouvelle fois dans la Métropole. Elle sera sans conteste l’une des principales attractions de cette compétition. Parce qu’elle a été numéro 1 mondiale – il y aura donc au minimum trois anciennes numéros un puisque Clijsters et Mauresmo l’ont également été – mais aussi parce qu’elle aura certainement à c£ur de prouver au monde du tennis qu’elle peut, à l’instar de sa s£ur Serena victorieuse à Melbourne, recouvrer son meilleur tennis. Mais, si Venus attirera vers elle les regards, c’est aussi, et surtout, parce qu’elle sera la seule participante en position de quitter Anvers avec la fameuse raquette de diamants. Lauréate à deux reprises, l’Américaine n’est qu’à un seul succès du rêve d’or et de brillants. Pour mémoire, l’autre raquette, celle de l’ECC d’Anvers avait elle aussi été glanée par un Américain, un certain Ivan Lendl…

Sur papier toutefois, Venus ne sera pas favorite. Contrairement à Mauresmo, Petrova et, bien entendu, Kim…

Les animations

Si le tableau sera de très bon niveau, les animations risquent de lui faire un peu d’ombre. Tout, en effet, a été mis en place pour que l’au revoir à Kim se fasse dans les meilleures conditions. C’est ainsi, par exemple, que tous ceux qui assisteront à la première rencontre de leur idole le mercredi 14 février… se verront remettre une… poupée à l’effigie de Kim Clijsters. Non contents de ce présent cocasse, ils auront aussi la possibilité de visiter le Kimmuseum, un musée qui, comme son nom l’indique, sera entièrement dédié à la championne limbourgeoise. On pourra y apercevoir ses plus beaux trophées, dont la coupe de l’US Open, son unique tournoi du Grand Chelem. Toujours au niveau des animations, des shows musicaux ont été prévus chaque soir, avec un concert spécial offert à Clijsters le jour de son premier match.

Ajoutez l’une ou l’autre surprise et vous aurez compris que cette semaine anversoise marquera les annales du sport belge en général. Rarement de tels adieux ont été mis en scène pour une sportive en pleine force de l’âge. Ce serait d’ailleurs dommage de rater ce grand rendez-vous. D’autant que ce tournoi d’Anvers est le dernier tournoi majeur en Belgique – celui d’Hasselt a été supprimé – et que rien ne dit qu’en l’absence de Clijsters, son avenir soit assuré à long terme… D’autant que, et il s’agit là du seul bémol concernant l’épreuve, Justine Henin n’est toujours pas en bons termes avec le directeur du tournoi Bob Verbeeck.

Tickets : les commandes de tickets par téléphone peuvent être effectuées via le numéro 070 345 345. Il est possible de les réserver en ligne, à partir du site du tournoi : www.proximusdiamondgames.be

Programme : qualifications samedi 10 et dimanche 11 février ; tableau final du lundi 12 au dimanche 18 février. Musée ouvert à partir du dimanche 11.

BERNARD ASHED

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