Soirée de cauchemar et Mogi sur siège éjectable

La défaite contre le Lierse a mis en lumière une bonne partie des maux actuels du Sporting. C’est aussi médiocre dans la coulisse que sur le terrain. Chronologie.

20 h 00. Le kop déploie une énorme banderole : Abbas, 10 minutes de silence pour 10 années d’incompétence. Des stewards aident les supporters à l’accrocher au grillage ! Révélateur de l’isolement du président, coupé des supporters, de son service d’ordre et de ses neveux : Mogi n’est pas assis près d’ Abbas dans la tribune et le C4 de Jacky Mathijssen, décision du seul pré-

sident, n’a toujours pas été mentionné sur le site officiel du club par les personnes qui le gèrent au quotidien. Un insider nous informe que Mogi vit ses derniers jours au Sporting, que son oncle a décidé de le dégommer. Son frère Mehdi et Raymond Mommens sauteraient aussi.

20 h 10. Le kop retrouve la voix : Abbas Bayat casse-toi. Direction démission.

20 h 29. Moussa Gueye, seul attaquant de pointe, sort sur blessure. Orlando, qui a commencé sur l’aile gauche, le remplace tout devant. Gueye, c’était un bilan de 5 buts en 33 matches de D1 avant de signer à Charleroi cet été. Orlando, à peine une quinzaine de goals sur plus de 150 matches. Cyril Théréau est parti en fin de mercato. Adekanmi Olufade n’est même pas sur le banc face au Lierse. John Tshibumbu est arrivé des divisions inférieures françaises. Le Finlandais Hermanni Vuorinen, transféré fin août, a été présenté par le club comme le Van Nistelrooy du Nord. Sur ce qu’il a montré entre-temps, ce n’est pas frappant. Charleroi n’a marqué que 5 buts en 9 matches : tout s’explique.

20 h 32. Le kop : Jacky Mathijssen, Jacky Mathijssen.

20 h 34. Bougez vos couilles.

20 h 44. Passe en retrait suicidaire du back droit Hervé Kagé. Jurgen Cavens n’en profite pas. A ce poste, Kagé est à la rue depuis plusieurs matches. Il va se faire siffler à chaque touche de balle jusqu’à sa sortie du terrain. Pendant ce temps, Mohamed Chakouri, un vrai arrière droit qui a failli disputer le dernier Mondial avec l’Algérie, est en tribune. Comme chaque semaine. Parce qu’il arrive en fin de contrat et refuse de prolonger.

21 h 15. 0-1, le match est plié.

21 h 16. Le marquoir indique 5.242 spectateurs. Charleroi perd du monde depuis 2005-2006 et n’a plus que la neuvième moyenne de D1 (7.300 spectateurs en 2009-2010). On va battre un nouveau record négatif cette saison. Il n’y a eu que 24.000 personnes au total pour les matches contre Anderlecht, Gand et Bruges – le podium de la saison dernière.

21 h 39. Pendant que les supporters du Lierse chantent Eric Van Meir, ceux de Charleroi déploient une nouvelle banderole : Laszlo, t’es viré.

21 h 40. Une partie du noyau dur carolo envahit la tribune d’honneur pour aller défier Abbas Bayat, qui quitte sa place avec – apparemment – l’intention d’aller faire le coup de poing. Il doit être maîtrisé par ses stewards.

21 h 45. Abbas, dictateur.

22 h 00. Remonté comme un coucou, Bayat passe en zone mixte et s’explique.  » Ce n’était pas bon mais ça va venir, je ne suis pas inquiet, il reste 21 matches.  » Une petite pique à Mathijssen :  » J’ai fait une grosse erreur en mettant une certaine chose en place, on n’a pas eu une vraie préparation, on a bien vu ce soir que ça manquait d’organisation.  » La réponse aux supporters qui l’ont harcelé toute la soirée :  » Je leur ai dit qu’ils ne gagneraient jamais. Je suis fier de ce que je suis et je serais triste si ces gens-là m’aimaient.  » Sur les sifflets à l’adresse de Kagé :  » Quelle est la couleur de peau du joueur qu’ils ont sifflé ? « 

22 h 25. Csaba Laszlo s’adresse pour la première fois à la presse belge. Souriant, détendu, sympa. Il dit qu’on peut tout lui demander, il refuse seulement de dévoiler à quel moment il a été contacté par Bayat :  » C’est mon problème.  » Il révèle qu’il était déjà venu au Mambourg, pour visionner Miklos Lendvai, lorsqu’il était entraîneur adjoint de la Hongrie :  » J’avais gardé l’image d’un stade bien rempli avec un public chaud. Ce soir, c’était plutôt vide…  » Il avoue encore qu’il a du mal à saisir les subtilités de notre championnat  » avec une équipe qui termine quatrième mais ne va pas en Europa League alors qu’un club qui a fini la première phase en milieu de classement peut encore se qualifier. Donc, tout est encore possible pour tout le monde, même pour Charleroi. On ne demande pas à un coureur de 100 mètres d’être bien placé après 90 mètres. La seule chose qui compte, c’est le résultat final. Il faut changer certaines choses, et très vite. Je ne peux pas envoyer un courrier à l’Union Belge pour demander un break de trois semaines qui nous permettrait de bien nous préparer pour la suite !  » Il ne savait pas qu’il était le 17e coach en 10 ans de présidence Bayat :  » Qu’est-ce que je peux répondre à ça ? Aller et venir, c’est notre vie.  »

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