David Scoubeau

Seuls ceux qui planaient tombent de haut

David Scoubeau Journaliste

Suite à sa défaite 2-3 hier soir face au Japon, la Belgique reste sur un bilan d’un point sur neuf. Un piètre bulletin que les Belges ont perdu l’habitude d’assumer. Et pourtant, il serait injuste de ne retenir que cela de l’année 2013 des Diables.

Peut-être est-ce dû aux conditions climatiques variables , mais les supporters des Diables semblent facilement retourner leur veste ces derniers jours. Alors qu’il y a quelques jours les réflexions comme « On va étriller le Japon », « les Diables sont vraiment trop forts », s’offraient à qui tendait l’oreille dans le bus ou près de la machine à café, le discours est désormais tout autre. Alors les Diables sont-ils devenus mauvais du jour au lendemain ? Non, certainement pas. S’ils n’étaient sans doute pas aussi fort que ce que l’on s’est plu à croire ces derniers mois, ils ne sont pas non plus en dessous de tout. Pour s’en apercevoir, il faut enlever ses lunettes de supporters quelques instants.

Dix matchs de qualifications, aucune défaite, deux matchs nuls : un bilan qui fait planer, pour une Belgique en manque de sensation footballistique depuis des années. Et oui le bilan est excellent, mais il est à relativiser. La Belgique a été reversée dans une poule homogène, mais sans cador. Nouveauté pour elle : elle a été constante, régulière. Même dans des matchs plus moyens, elle a pris les trois points. En d’autres mots : elle n’a pas déçu. Il n’en fallait pas plus pour que le public s’enflamme autour de l’équipe. Bien aidée par une campagne de communication parfaitement orchestrée, l’équipe nationale a fait rêver les foules.

Des foules qui ont pris goût au succès. Alors après un match nul et deux défaites, la chute est douloureuse. Mais de chute il n’y en a que pour ceux qui ont trop plané. Pour les autres, c’est juste un retour les pieds sur terre. Faire un match nul contre le Pays de Galles alors que l’équipe est déjà qualifiée n’est pas un scandale. Perdre contre la Colombie et le Japon n’en est pas davantage. Si la Colombie ne sonne pas comme le Brésil ou l’Argentine, elle s’érige doucement comme l’un des véritables outsiders de la Coupe du Monde. Et le Japon, une nation où le football émerge, était le premier pays qualifié pour le Brésil. Qui plus est, Marc Wilmots a également tenté des choses. Défense inédite contre la Colombie, milieu remanié contre le Japon, le tout en pleine période de championnat, de Ligue des Champions et dans une saison déjà bien entamée. La qualification en poche, les joueurs focalisent aussi davantage leurs efforts sur leur club, où la concurrence est rude. C’est sans doute dommage, mais c’est également normal.

Oui, la Belgique a quelque peu déçu lors de ces dernières sorties. Mais non, elle n’est certainement pas devenue mauvaise du jour au lendemain. Elle vient juste de réaliser que la route vers le statut de « cador » était encore longue. Mais ce n’est pas une raison pour oublier que ces joueurs ont été un vecteur d’enthousiasme « noir-jaune-rouge » sans précédent, et qu’ils auront besoin de soutien s’ils veulent nous faire rêver.

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