Stephane Vande Velde

Scifo est parti comme un seigneur

Entraîner est un métier compliqué. Les états de service comptent peu et il faut parfois attendre le licenciement d’un collègue pour rebondir.

Par Stéphane Vande Velde

Entraîneur est un monde à part. On peut passer très vite de héros à bouc émissaire. Dans le monde du football actuel, les joueurs peuvent se comporter comme les pires voyous. Pas grave, ils savent qu’ils ne seront jamais limogés. Les dirigeants peuvent bâcler leur recrutement, voire même ne s’occuper que des commissions qu’ils pourraient toucher. Pas grave, jamais un président n’a désavoué son directeur général en le remerciant. Par contre, les entraîneurs, c’est autre chose. Quand pour une raison ou pour une autre, les résultats calent, leurs états de service ne comptent plus (la preuve, Enzo Scifo qui a ramené le meilleur classement de l’histoire de Mons). Aucune circonstance atténuante. Peu importe que le vestiaire – composé sans son accord – soit gangréné. « On ne peut quand même pas licencier 26 joueurs », se défend Alain Lommers. Il a raison sauf qu’il fallait peut-être se renseigner sur l’état d’esprit de ces fameux 26 joueurs avant de les engager !

Scifo est parti avec classe. Tout le monde l’a souligné. Par contre, l’arrivée du messie Michel Preud’homme a complètement éclipsé le départ sans vagues de Juan Carlos Garrido. Certes, l’Espagnol n’a jamais séduit, au point de passer parfois pour une imposture. Sa froideur ne faisait pas l’unanimité dans le vestiaire mais cela ne date pas de ce début de saison. Si le style et les qualités de Garrido ne conviennent pas à un club comme Bruges, pourquoi l’avoir prolongé ? Lorsque Luka Peruzovic avait été dégommé alors qu’il occupait la tête avec Anderlecht, tout le monde avait crié au scandale. Ici, Garrido présente un bilan de 17 points sur 21 (après des play-offs réussis) et personne ne moufte. Les dirigeants brugeois ont cette fois-ci réussi à masquer leur faiblesse par une communication parfaitement maitrisée.

Reste que le métier d’entraîneur n’est pas facile. Voilà tous les démis de ces derniers mois obligés de courir comme des assoiffés après le poste de Victor Fernandez, l’entraîneur espagnol de Gand, en sursis. Mircea Rednic et Ariel Jacobs ont décliné poliment l’offre de Mons « parce qu’ils espéraient le poste d’entraîneur à Gand ». Même si on peut comprendre leur raisonnement (Gand offre un meilleur salaire, un meilleur noyau et des meilleurs lendemains sportifs), c’est d’un cynisme à faire peur. En attendant, parmi tous ces prétendants, il n’y aura qu’un heureux élu. Les autres seront alors bien obligés de se rabattre sur le seul poste disponible, au stade Tondreau. A moins que le président Leone, lassé d’attendre, ait jeté son dévolu sur quelqu’un d’autre…

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