On a suivi le gardien de Mons dans sa préparation du match contre Charleroi.

Mercredi 12 septembre. Olivier Werner a une grosse journée au programme, avec deux entraînements. Il quitte son domicile, à l’entrée de Bruxelles, sur le coup de 7 h 30. Il rentrera vers 18 h 30. Sport/Foot Magazine l’a accompagné.

 » T’es où, Schat ? « 

La compagne limbourgeoise d’Olivier Werner est hôtesse de l’air chez SN Brussels. Elle vole en Europe. Parfois, elle part le matin et est de retour le soir même. D’autres fois, elle est absente durant deux, trois ou quatre jours.  » Une vie possible aussi longtemps que nous n’aurons pas d’enfants « , dit le gardien.  » Quand il y en aura, il faudra penser à autre chose.  » Lorsque nous arrivons au petit matin, il nous dit qu’elle est sur le point de rentrer. La veille, elle a fait Bruxelles – Copenhague dans l’après-midi. Elle vient de faire le vol dans l’autre sens. Au moment où Olivier quitte la maison, elle l’appelle.

Lui :  » Ça va, Schat, tu vas arriver ?  »

Elle :  » Mais non. Je suis à Zaventem et je vais décoller pour Milan. Je reviens cet après-midi. « …

 » J’ai pas mal bourlingué « 

Entre la banlieue chic de Bruxelles où il est installé depuis un an et Mons, Olivier Werner n’a qu’une soixantaine de kilomètres. Il a connu pire. Au gré de ses changements de clubs (Standard, Virton, Malines, Brussels, Eupen, deux fois Mons), il a habité à Stoumont (près de Spa), Mons, Liège, Anvers, Genk, Bruxelles. Ses coéquipiers sont disséminés un peu partout : Tom Van Imschoot à Tirlemont, Peter Franquart et Matthieu Debisschop à Lille, Cédric Berthelin près de Lens, Kieran Félix à Roubaix, Pieterjan Monteyne à Anvers, Jérémy Perbet à Braine-le-Château, Jérémy Sapina à Tournai, Daan Van Gijseghem de Roulers. Il y a aussi les clans bruxellois ( Benjamin Nicaise, Nicolas Timmermans, Matumona Zola, Aloys Nong, Arnor Angeli) et montois ( Arnaud Biatour, BahattinKöse, Carlos Chueca, Dylan De Belder, Adrien Saussez, Flavien Le Postollec).

 » Comment on vit « 

Le programme type du noyau montois quand l’équipe joue deux samedis d’affilée.

Dimanche. Décrassage

Lundi. Congé.

Mardi. Grosse séance le matin. Musculation l’après-midi.

Mercredi. Séance avec beaucoup de jeu à terre et petits matches le matin. Travail plus tactique l’après-midi.

Jeudi. Entraînement assez calme le matin. Ensuite, kiné, ostéopathie, sauna, jacuzzi.

Vendredi. Préparation spécifique du match le matin, avec séance vidéo pour commencer.

Samedi (match à domicile). Rendez-vous au stade à 15 h 30, repas à 16 h 00, ensuite repos puis échauffement.

 » Ma sortie du trou « 

Il y a un an, Cédric Berthelin était dans le but, Olivier Werner était banni par Dennis van Wijk.  » J’avais du mal parce que je sortais d’une grosse saison avec Eupen. Et parce que rien n’était clair avec Van Wijk. Je pensais commencer le championnat, en plus c’était contre le Standard. Le jour même, il me dit qu’il aligne Berthelin parce qu’il a fait monter le club en D1. Quand je prends la place en cours de saison, à Saint-Trond, Van Wijk se justifie en disant que je serai plus à l’aise sur ce terrain synthétique, puis je reste dans le but. Encore une fois, c’était flou. Je préfère un coach qui me dit les choses en face. Il tournait souvent autour du pot. Avec toutes ses excuses qui ne tenaient pas la route, il n’était plus crédible.  » Avec Scifo, ce fut clair très vite :  » Dès le début de la préparation, j’étais sûr d’être titulaire.  »

 » Scifo toujours joueur « 

 » Enzo Scifo participe régulièrement aux toros : cinq joueurs à l’extérieur d’un carré, deux à l’intérieur. Les cinq se passent le ballon, les deux autres essaient de l’intercepter. Dans ces moments-là, on comprend pourquoi notre coach a fait une carrière pareille ! Le toro, ça doit être un terme belge : quand tu parles de ça à un joueur français qui débarque, il ouvre des grands yeux et se demande où tu veux en venir.  »

 » Mes préparateurs internationaux « 

Avec Francky Vandendriessche, Olivier Werner en est à son quatrième entraîneur de gardiens à avoir un passé chez les Diables Rouges.  » Au Standard, j’ai eu Christian Piot et Jean Nicolay.  » La saison dernière, il bossait avec Philippe Vande Walle :  » Nous avons des caractères semblables, forts. Je suis un peu ardennais dans mon tempérament. Vande Walle mettait beaucoup l’accent sur le travail physique. Vandendriessche ajoute des notes plus techniques. Ce sont deux grands noms dans le milieu.  »

 » Un noyau d’extrêmes « 

Werner passe en revue le noyau de Mons…

Le plus cool ?  » Maël Lépicier. Pour prendre du recul, il n’y a pas mieux.  »

Le plus stressé ?  » Moi. Quand je prépare mon matériel, je deviens carrément maniaque. « 

Le plus fashion victim ?  » Matthieu Debisschop.  »

Le moins fashion victim ?  » Kieran Félix. Aucun goût…  »

Le plus beau couple ?  » Carlos Chueca et Dylan De Belder. Toujours ensemble. « 

Le plus gadget ?  » Tout le monde. Chacun a un Ipod et un Iphone. « 

Le plus ponctuel ?  » Daan Van Gijseghem, Cédric Berthelin et moi. Nous sommes presque toujours au stade avant les autres.  »

Le plus je-m’en-foutiste ?  » Jérémy Sapina. Toujours le dernier aux rendez-vous, il est dans son monde. On dirait que dans sa tête, ils sont plusieurs à se poser plein de questions qui retardent les choses… « 

Le plus physique ?  » Pieterjan Monteyne. C’est notre baromètre. S’il est fatigué, tout le monde est fatigué. « 

Le plus technique ?  » Matumona Zola et Enzo Scifo. « 

Le plus radin ?  » Jérémy Sapina. C’est Picsou. « 

Le plus fou du volant ?  » Je ne vais pas dire Daan Van Gijseghem… Peter Franquart et Cédric Berthelin. « 

Le plus dingue de foot ?  » Matthieu Debisschop. « 

Le plus proche de la direction ?  » Benjamin Nicaise, c’est un choix du groupe. La saison passée, Tom Van Imschoot et Maël Lépicier nous représentaient, négociaient pour le noyau. Mais ils ne sont pas assez grandes gueules. « 

Le plus proche de la presse ?  » La saison dernière, Jérémy Perbet parce qu’il marquait beaucoup. Cet été, encore lui à cause de la saga autour de son transfert.  »

Le plus amoureux ?  » Arnor Angeli. « 

Le plus gourmand ?  » Jérémy Sapina. « 

Le plus gourmet ?  » Benjamin Nicaise. « 

Le meilleur metteur d’ambiance ?  » Cédric Berthelin. « 

La plus belle voiture ?  » L’Audi A5. Quatre joueurs l’ont : Aloys Nong, Peter Franquart, Daan Van Gijseghem et moi. « 

La caisse la plus pourrie ?  » La BMW de Benjamin Nicaise. Une bagnole d’un autre âge. « 

PAR PIERRE DANVOYE – PHOTOS : IMAGEGLOBE / KETELS

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici