Sans avant de pointe, la Roma était pourtant plus offensive que Man U

Le résultat du match aller des quarts de finale de Ligue des Champions qui opposait, au stade Olympique de Rome, l’AS à Manchester United, a fait en sorte que le suspense était total avant le retour d’hier soir. La victoire par 2-1 des équipiers de Francesco Totti est quand même une surprise dans la mesure où les hommes d’ Alex Ferguson figurent parmi les grands favoris à la victoire finale. Le parcours des Mancunians en championnat est remarquable. Le retour au premier plan de Ole GunnarSolskjäer et de Ryan Giggs, que tout le monde croyait sur le déclin, n’est certainement pas étranger au rôle de leader du championnat d’Angleterre joué par Cristiano Ronaldo et ses équipiers.

Schéma 1 Les deux systèmes tactiques différents utilisés par les coaches

Au niveau de la défense, les deux entraîneurs se basent, comme la quasi-totalité des clubs de haut niveau sur un système à 4 joueurs en ligne. C’est dans le milieu du jeu que les dispositifs sont très différents avec quatre éléments du côté anglais pour cinq chez les Italiens. De plus, Manchester s’appuie sur un duo de demis récupérateurs ( MichaëlCarrickPaulScholes) tandis que Rome confie ce rôle à un seul joueur (l’international Daniele De Rossi). Mais c’est surtout au niveau des joueurs offensifs que la différence est énorme.

Alors que paradoxalement, les Romains évoluent avec 5 joueurs offensifs pour 4 aux Anglais, on peut dire que Ferguson joue avec deux attaquants spécifiques pour… aucun chez son homologue italien. Des 5 joueurs ( Christian Wilhelmsson, Simone Perrotta, Taddei, Mancini et Totti) aucun d’entre eux n’est un véritable attaquant. Certes, le capitaine Totti, se positionne au coup d’envoi en tant que seul avant de pointe mais dans l’animation du jeu, le trio qu’il forme avec Perrotta et Taddei bouge énormément et les 3 joueurs intervertissent continuellement leur position. C’est d’ailleurs ces incessantes permutations qui ont énormément perturbé l’organisation défensive orchestrée par Edwin van Der Sar. Totti évolue vraiment comme un électron libre et ses nombreux décrochages très bas dans le jeu, ainsi que ses appels vers les flancs, laissent de l’espace pour les plongées de ses 4 compères évoluant derrière lui, dans le dispositif de départ tout au moins. Comme quoi, la présence de deux attaquants spécifiques du côté de Manchester ne veut pas nécessairement dire que l’on est plus offensif que l’adversaire qui, lui, n’en aligne aucun.

Encore une fois, c’est l’animation du système et la volonté d’aller vers l’avant qui fait que l’on a une attitude offensive ou défensive. Il faut toutefois admettre que l’exclusion de Scholes à la 34e a quelque peu changé les données quant à la prise de risque du côté anglais. Mais à 11 contre 11, c’était déjà Rome qui avait les commandes du match.

Schéma 2 Le but de Wayne Rooney.

L’égalisation a lieu sur une contre-attaque rondement menée par les Anglais. Cristiano récupère le ballon à 75 mètres du goal adverse, élimine par sa vitesse MarcoCassetti, ensuite, il résiste au tacle de Perrotta et franchit la ligne médiane. Le Portugais distille un ballon millimétré dans la course de Solskjäer qui résiste au retour de Cristian Chivu et adresse un centre parfait vers Wayne Rooney. Celui-ci, d’un magnifique contrôle de la poitrine mystifie l’intervention désespérée de De Rossi et se remet face au but. D’un plat du pied droit, il fixe Doni et égalise pour Manchester.

Conclusion

Le match aller n’a pas tout à fait donné lieu au scénario escompté et la victoire de l’AS Rome est 100 % méritée.

par étienne delangre

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