Salaires de stars

Un état de la question basé sur un minutieux travail de recherche et de recoupements vous livre les émoluments nets les plus massifs.

A ndriy Shevchenko et ses 10 millions d’euros de salaire annuel, en tête de notre classement, ça laisse rêveur. Mais la première place de l’Ukrainien est fragile. Il se dit que la nouvelle star du football portugais, Cristiano Ronaldo, convoité assidûment par le Barca et le Real Madrid, pourrait dans les prochains jours prolonger avec Manchester United et devenir, par la même occasion, le footballeur le mieux rémunéré d’Europe avec 12,5 millions d’euros par an. En Europe, les salaires sont difficiles à obtenir dans certains pays mais on s’y est attelé et le classement ci-joint est fiable.

Ni entrent pas : les diverses primes de victoires, de conquêtes de trophées, de signature (une somme versée lorsque le contrat est établi) ou les droits d’image (une somme forfaitaire garantissant un revenu publicitaire en échange de l’abandon au club de la gestion du nom et de l’image).

Car on sait que les joueurs ont aussi d’autres revenus, publicitaires et commerciaux, et ces derniers sont encore plus compliqués à obtenir : non que la presse économique ne s’y intéresse pas, mais parce que le monde des affaires européen est finalement bien plus discret que celui des clubs. S’il est possible d’établir un classement des salaires en Europe, c’est bien plus ardu en ce qui concerne les autres sources de revenus.

Une chose est sûre, cependant, c’est que David Beckham va scorer au niveau mondial lorsqu’il partira, en fin de saison, pour les Etats-Unis et le club Galaxy de Los Angeles. Il y gagnera (contrats de pub compris) la bagatelle de 250 millions de dollars sur cinq ans, soit plus de 37 millions d’euros par an ou encore, pour être plus précis, 75 euros par minute !

Enfin un footballeur qui va côtoyer les plus grandes fortunes du sport… Car si nos tableaux affichent déjà des salaires mirobolants, aucun footballeur ne se classe dans le top 10 mondial des sportifs aux revenus les plus élevés, d’après le magazine américain Forbes, spécialisé pour hiérarchiser les grosses fortunes. Ce hit-parade de l’argent, basé sur toutes les recettes engrangées par les sportifs (sportives, publicitaires, sponsorings) et perçues entre juin 2005 et juin 2006, ne voit le premier footeux, Beckham, qu’en 12e position. A bonne distance du golfeur américain Tiger Woods (70 millions d’euros), du retraité allemand de F1 Michael Schumacher (48 millions d’euros) et d’un autre golfeur d’outre-Atlantique : Phil Mickelson (37 millions d’euros).

Contrairement à ce que dit Forbes d’après une étude réalisée en juin 2006 par l’agence allemande BBDO (spécialisée en marketing et communication), c’est le  » produit  » Ronaldinho qui serait le plus coté avec 47 millions d’euros seulement grâce à ses multiples contrats commerciaux : Nike, Pepsi, Danone, Cadbury, Siemens, Hyundai, Electronic Arts, Gatorade, etc. Dernièrement un fabricant d’ordinateur chinois, Lenovo, s’est même rajouté à la liste des sponsors du Brésilien ! Et tout ça hors salaires !

Beckham occupe la deuxième position de ce classement BBDO avec 44,9 millions d’euros. Véritable icône des métrosexuels, et malgré ses déboires sportifs, l’ex-capitaine de l’équipe à la Rose, reste la coqueluche de bon nombre de géants de la consommation. Ses fashion attitude et jet-setitude continuent à faire fureur auprès des Adidas (4 millions par an), Gillette (50 millions d’euros sur cinq ans depuis 2004), Motorola (qui a évincé Vodafone avec un contrat de 11 millions par an), Pepsi Cola (3 millions par an), Sony Playstation, Volkswagen, et cette liste est loin d’être exhaustive. Selon la presse anglaise, d’ailleurs, l’ensemble de ses contrats publicitaires lui rapportait plus de 30 millions d’euros en 2006.

On devrait se réjouir du côté de la direction castillane de se débarrasser d’un des plus gros contrats du club en fin de saison. Et pourtant, le troisième Galactique, après Luis Figo et Zinédine Zidane, rapportait gros au Real. Les seules ventes de maillots au numéro 23 renflouaient les caisses de 100 millions d’euros. Et c’est sur ces juteuses recettes que la rupture a germé. Durant les tractations, l’entourage qui gère le joueur anglais aurait demandé plus de 50 % des gains générés par son nom, ce que le Real aurait refusé. Le L.A. Galaxy a saisi la balle au bond et lui a proposé de garder la totalité des droits d’image. Dans cet imbroglio financier, Beckham, dont la motivation publique est de dynamiser le soccer au pays de l’oncle Sam, touchera des émoluments sur la vente des billets et sur les bénéfices du club.

Les autres profitent aussi de la manne publicitaire… Thierry Henry (passé de Nike à Reebok), Wayne Rooney (Nike, Coca-Cola, Electronic Arts) Michael Ballack (Adidas, Sony, McDonald’s, Coca), Didier Drogba (Nike, Konami, XL Sport), Francesco Totti (propriétaire de sa propre ligne de vêtements et de sous-vêtements), etc. tous sont passés professionnels dans l’art de négocier des plantureux contrats avec les plus grandes multinationales. Le marketing a besoin de ces stars-là pour en faire les ambassadeurs officiels de la marque (exemple Zidane pour Orange). Mais gare à ceux qui s’écarteraient des sentiers battus car la pub vend des images lisses. Rio Ferdinand qui ne s’était pas présenté lors d’un contrôle antidopage, souffre ainsi d’un manque publicitaire. Mais si tous les joueurs professionnels ne bénéficient évidemment pas du même potentiel d’attraction, les clubs se chargent de les aider avec d’autres avantages : appartement ou maison, assurances, cadastre, voiture, carte d’essence, téléphone, etc. Autant d’éléments qui ne font pas partie du salaire, stricto sensu, mais qui permettent d’éviter les fins de mois difficiles… Ce sont des montants que le joueur ne doit pas dépenser pour vivre. Au bout du compte, cela fait des sommes très importantes à charge des clubs et… des joueurs moyens se font des fortunes en quelques années.

la redaction avec thomas bricmont

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