SAIVE, UN FUTUR GRAND DIRIGEANT ?

Jean-Michel Saive (46 ans) a atteint le sommet en tennis de table. Sa carrière achevée, il peut devenir un grand dirigeant sportif.

Peu de grands sportifs se sont ensuite mués en dirigeants de format mondial. Ceux qui y parviennent se salissent parfois les mains : il suffit de penser aux scandales suscités par Michel Platini, le président de l’UEFA, et par Sebastian Coe, le président de l’IAAF. De toute façon, passer du survêtement au costume requiert une adaptation, une plus grande largesse de vue. Il faut faire passer son intérêt après celui du sport, passer de son agenda à un agenda caché. Tout le monde n’est pas capable d’assumer cette transition intellectuelle. Jacques Rogge, l’ancien champion de voile devenu un président du CIO loué de toutes parts, constitue l’exception à la règle.

Jean-Michel Saive, qui a annoncé sa retraite internationale la semaine passée, va-t-il marcher sur ses traces, ne fût-ce que partiellement ? Il a en tout cas l’ambition de devenir dirigeant. Pendant sa carrière, le Liégeois s’est souvent engagé en dehors du terrain. Il a été président pendant quatre ans du Club des professionnels du tennis de table, il a été élu membre de la commission des athlètes du COIB en 2001, il a posé sa candidature – en vain – à un siège à la même commission du CIO en 2004 et en juin 2009, il a intégré le conseil d’administration du COIB. Quelques mois plus tard, il était membre de la commission des athlètes des Comités Olympiques européens. Il préside désormais cette commission et celle du COIB. En plus, Saive est conseiller du ministre wallon des Sports, René Collin, et directeur technique de la fédération francophone de tennis de table.

Eddy De Smedt, directeur du sport de haut niveau au COIB et chef de mission aux Jeux de Rio, confirme les atouts de Saive :  » Jean-Michel a du charisme et une personnalité chaleureuse. Il est engagé, inspiré, il se donne toujours à 110 %. Il sait également écouter, il n’a pas peur d’exposer sa vision, toujours fondée, il est polyglotte et communique très bien. Il m’a déjà impressionné par ses discours : il est calme mais décidé, toujours avec une pointe d’humour. Surtout, Jean-Mi adore le sport et il est décidé à le faire progresser grâce à son expérience.

Peut-il devenir un jour président du COIB ou même occuper un poste élevé au sein du CIO ? Ces élections sont imprévisibles, surtout au niveau international. Leur issue dépend de multiples facteurs. Jean-Michel sait qu’il doit progresser en tant que politicien du sport mais il acquiert de l’expérience grâce à ses postes actuels. Il élargit également son réseau. A terme, compte tenu de ses compétences, il peut aller loin.  »

PAR JONAS CRETEUR

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