RWDM : les raisons d’une faillite

Ce lundi 30 juin, le RWDM Brussels a donc officiellement disparu de la galaxie du foot bruxellois. Pour mieux y revenir ? Peut-être. Avec le vieux club molenbeekois, on n’est plus à une renaissance près. Au stade Edmond Machtens, les derniers mois ont été particulièrement agités alors que le club de Johan Vermeersch reste sur sa meilleure saison sportive depuis très longtemps. Mais gagner des matchs, cela incite de devoir payer des primes et dans la mesure où le président avait décidé de fermer les robinets, les problèmes sont vite apparus. Depuis deux ans, c’est quoi qu’il en soit le foutoir intégral à Molenbeek-Saint-Jean. Clash avec les instances communales, procès en cours, salaires impayés, reprise du club avortée, coachs à la chaîne : les supporters auront tout connu. Depuis lundi, le sketch est terminé. Le couperet est tombé. Johan Vermeersch s’en va par la petite porte. Il a démissionné du conseil d’administration comme les autres membres et le matricule 1936 (qui avait appartenu à Strombeek précédemment) n’est plus. L’école des jeunes, forte de plus de 500 éléments, sera sauvée pendant au moins une saison (la fédération a accordé une dérogation à titre exceptionnel) mais la suite demeure floue.

La célèbre enceinte bruxelloise, elle, ne demeurera pas vide par contre puisque voilà plusieurs semaines que le White Star Bruxelles de John Bico a conclu un accord d’occupation partielle du stade (le club y jouerait ses matchs de championnat mais n’en occuperait pas les bureaux…). Ce qui a fait tiquer Johan Vermeersch et lui a fait comprendre que la messe était dite. Reste que l’entrepreneur de Ternat aurait pu s’en tirer à bon compte en remettant son club audit John Bico il y a un an mais il a refusé. On sait de source sûre que le principal intéressé n’aurait pas été contre l’idée de continuer à investir mais que son épouse n’apprécie que modérément que la fortune familiale, née de l’union de deux sociétés de construction d’excellente réputation, soit engloutie dans le football pour ne rien avoir en retour. Indirectement, c’est probablement Madame Vermeersch qui a poussé son mari à tout arrêter. Et sincèrement, c’est peut-être mieux ainsi. Dix-huit entraîneurs en moins de douze saisons, des camions de joueurs qui ont disparu et plombé leur carrière en rejoignant le stade Machtens, quelques coups fumants (De Camargo, Gorius) mais une absence quasi chronique de jeu, de spectacle et de résultats ont entraîné le club à devoir batailler pour son maintien à plusieurs reprises, tant en D1 qu’en D2. Au terme de la saison écoulée, qui devait marquer un renouveau puisque Vermeersch avait (à contrecoeur) rebaptisé son club RWDM, il figurait dans la première colonne mais les dettes colossales qu’il avait sur le dos (près d’un million d’euros au fédéral sans parler des procès encore en cours) ont eu raison de la licence. La saison prochaine, il aurait donc dû jouer en D3 au côté de l’Union Saint-Gilloise. Mais il n’en sera rien. Le club est en liquidation et personne ne viendra reprendre un cadavre.

PAR J.L.

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