Pierre Bilic

Quelle météo pour Anderlecht, le Standard et le Club Bruges ?

Il n’y a plus de saisons : des couches de neige ont déjà peint New York en blanc. Chez nous, des bourrasques ont frappé là où les météorologues du football belge ne s’y attendaient pas. Une pluie glacée s’est abattue sur le Club Bruges, trahi par une jeune défense en papier mâché et un portier si vert derrière les oreilles.

Par Pierre Bilic

Les Flandriens ont laissé filer une avance confortable (2-4) face au Genk du remarquable Kevin De Bruyne. Le rouquin a dégainé trois fois ; cela a fait autant de balles au centre de la cible et une victime collatérale, Adrie Koster, pendu haut et court au lendemain de cette défaite (4-5) qui ressemblait à d’autres fins de matches dramatiques récentes en Coupe de Belgique (élimination à Gand en huitièmes de finale) et sur la scène européenne. Depuis la saison passée, l’équipe de Koster était souvent paralysée par l’impossibilité de garder son acquis en deuxième mi-temps.

Cette faiblesse défensive doit être portée au passif de l’ex-T1. Même s’il n’a épinglé aucun trophée depuis son arrivée en 2009, on gardera cependant le souvenir d’un coach offensif. La nouvelle direction brugeoise qui avait déjà songé à se séparer de lui en fin 2010-2011, s’était fixée trois objectifs cette saison : présence permanente dans le Top 3 de la D1, demi-finale en Coupe de Belgique, bonne campagne européenne. Avant d’aller à Birmingham City (Groupe H, Europa League), Bruges n’est à la hauteur de ses ambitions que dans son parcours international. Ce club s’est doté d’une énorme structure technique : comment ces grands spécialistes n’ont-ils pas vu que leur effectif manquait de planches défensives ? Ils auraient tort de glisser tous leurs soucis dans la valise de Koster.

Si Bruges a froid, Anderlecht a négligé de rentrer son bois pour l’hiver en jouant à la cigale en Coupe de Belgique. Cette imprudence est étonnante car cette compétition sert parfois de refuge quand on a tout perdu en championnat : les Mauves se croient-ils déjà à l’abri des déceptions dans ce marathon ? Leur suffisance a tranché par rapport aux acquis actuels ; l’élimination contre Ruppel-Boom (D3) restera longtemps gravée en lettres noires sur le blason bruxellois. Ce faux-pas est impardonnable pour les Bruxellois qui ont fait tourner un effectif dont les seconds couteaux ont raté la chance de leur vie, et magnifique pour les rois d’un soir, remarquables d’audace : l’histoire retiendra le nom de ces courageux et c’est très bien ainsi. Et si cette leçon permettait de relancer une vieille idée (aligner les équipes réserves de l’élite en D3), ce serait encore mieux. Le faible Lierse a payé la note (4-0) mais le vrai pardon passera, ce jeudi, par un match de gala contre Sturm Graz en Europa League.

Même s’il est dans le brouillard en championnat (7è), le Standard est paradoxalement le seul des grands encore présent sur les trois fronts. Après avoir péniblement franchi l’obstacle du Gaverbeek en Coupe de Belgique, il aurait été intéressant d’enfin gagner à l’extérieur en championnat. Les Rouches ne sont revenus qu’avec un point de leur visite à Saint-Trond, lanterne rouge (1-1). C’est peu mais on retiendra le premier but de Mémé Tchité qui pourrait allumer le feu offensif. Le manque de réalisme de l’attaque résume les problèmes liégeois. Les chiffres en disent plus que de longs discours : 14 buts marqués (11e attaque de D1), 16 encaissés. On retiendra que Tchité a égalisé quand le Standard aligna un deuxième attaquant, Cyriac, en pointe. C’est un éternel élément de réflexion avant le voyage à Poltava et la venue du… Club Bruges à Liège. Si le Standard déplace ces deux icebergs, la météo sera enfin plus clémente le long de la Meuse…

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