Pourquoi pas Simons dans le staff au Brésil ?

Vendredi dernier, les Diables Rouges l’ont emporté à Glasgow et le Brésil se rapproche encore un peu plus. Notre sélectionneur national a malgré tout raison de calmer le jeu. Evidemment, l’équipe est très forte. Wilmots dispose d’un excellent groupe, capable de gagner sans Kompany, Vermaelen et Hazard mais quand on parle déjà d’équipe-surprise de la prochaine Coupe du Monde et qu’on évoque même les demi-finales, c’est prématuré.

Je le souhaite bien sûr de tout coeur, mais il faut quand même se rendre compte que l’on n’a pas encore affronté de véritable grande nation en match officiel. Le vrai test, ce sera contre la Croatie. Steven Defour dit qu’on doit aller là-bas pour gagner et il a raison. C’est cette mentalité-là que l’on doit avoir mais prudence. En cas de défaite, il n’y aura plus que deux points d’avance et la pression serait immense avant la rencontre contre le Pays de Galles. Le groupe est jeune et il n’a encore jamais dû réagir à un mauvais résultat.

Le Brésil est assuré à 90 % mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. En cas de qualification, la question d’emmener ou non Timmy Simons se posera. Je pense qu’il apporte énormément au vestiaire et qu’il doit être dans les bagages au Brésil mais sauf cas de force majeure, il ne devrait pas jouer. Pourquoi ne pas l’ajouter au staff comme adjoint supplémentaire ? Cela pourrait libérer une place dans les 23 pour un jeune comme Ferreira-Carrasco, Bakkali ou Thorgan Hazard.

Witsel dit que les Diables sont copains sur et en dehors du terrain et cela se voit. Ces jeunes se respectent, c’est une vraie bande d’amis et cela change tout. Le groupe est solidaire, contrairement à l’équipe de France où les reliquats de l’Afrique du Sud sont toujours là. Les Bleus manquent de cohésion et de leaders. Deschamps a changé 14 fois son équipe depuis le début des éliminatoires. Wilmots lui a doublé les postes et n’opère de changements que place pour place. Nous avons mangé notre pain noir, c’est au tour de la France de le faire.

Le sélectionneur écossais, Gordon Strachan, estime qu’une génération de joueurs comme la nôtre n’arrive qu’une fois dans l’histoire. Il a raison, on a une génération dingue et on est parti pour longtemps mais il ne faut pas s’enflammer.

Je voudrais aussi me joindre au coup de gueule de Jacques Borlée. Il a raison quand il dit que les dirigeants du sport belge ne connaissent pas le haut niveau. Bien sûr, tout n’est pas mal fait mais il faut arrêter les effets d’annonce et travailler dans la durée. Un conseil éthique, c’est très bien mais ce n’est pas suffisant. On construit une tribune par-ci, un terrain synthétique par là mais il faut aussi oeuvrer à la formation des coaches par exemple. On a des gens compétents chez nous mais il faut se donner les moyens. Il y a encore des clubs de D1 où les coaches de jeunes ne sont pas payés ! Il faut rémunérer les compétences.

Je plaide aussi depuis longtemps pour un centre de détection du foot amateur. Aujourd’hui, un gamin qui évolue dans un club de troisième provinciale peut être aussi fort qu’il veut, il ne recevra pas sa chance. L’idéal serait de nommer des personnes qui connaissent le haut niveau à des postes importants. On n’a jamais eu un ministre des Sports qui ait été un grand champion, ce sont toujours des politiques. Pourquoi ne pas nommer des gens qui n’ont pas forcément de couleur politique mais qui connaissent la matière ?

Il faut s’encadrer de vrais experts. Un gars comme Fred Deburghgraeve est aujourd’hui délégué commercial et Jean-Michel Saive, lui, attend toujours son centre technique national de tennis de table !

PROPOS RECUEILLIS PAR JULES MONNIER

 » Déjà évoquer une demi-finale au Brésil pour les Diables, c’est prématuré.  »

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