Pourquoi aligner huit joueurs à vocation défensive ?

L’équipe nationale, dans les 45 premières minutes, a très bien jugulé les assauts quelque peu désordonnés du Portugal mais le dispositif mis en place par les Belges était plus basé sur le fait de contrer les lusitaniens que de jouer véritablement pour la gagne. C’est sur que, sur papier, l’adversaire présentait certainement de meilleures arguments mais est-ce vraiment une raison pour présenter 8 joueurs à vocation défensive au coup d’envoi ? La présence de Mark De Man, de Gaby Mudingayi et de Marouane Fellaini dans l’axe de l’entrejeu montre bien une fois encore le caractère frileux du sélectionneur national. Et comme souvent, quand on pense uniquement à défendre, certes assez haut en première mi-temps, on se prend un but sur la première véritable occasion adverse suivi deux minutes plus tard d’un deuxième qui fait s’écrouler cette  » belle  » organisation comme un vulgaire château de cartes !

Schéma 1 Deux dispositifs similaires… au coup d’envoi !

Les deux entraîneurs avaient choisi d’évoluer dans le même schéma tactique de départ mais on a pu constater que l’animation sur le terrain des deux systèmes était complètement différente. Comme beaucoup d’équipes de haut niveau actuellement, le schéma choisi était composé de 4 défenseurs en ligne et de deux demis récupérateurs mais là où la différence entre les deux tactiques était criarde, c’était au niveau du quatuor offensif. Le Portugal évoluait véritablement en 4-3-3 alors que les positionnements de nos deux joueurs de flanc, Steven Defour et Maarten Martens, plus préoccupés à défendre qu’à apporter un soutien en possession de balle à Mbo Mpenza, transformaient notre système en véritable 4-5-1. Si en plus, on doit comparer Moutinho à Fellaini quant à leur apport offensif et leur disponibilité dans la circulation du ballon, on peut dire que c’est le jour et la nuit. Le grand Marouane a fait son match dans son registre mais ce n’est certainement pas lui qui peut trouver l’inspiration en direction des joueurs  » d’attaque « , à l’inverse de Moutinho, présent dans beaucoup de bons coups.

On voit sur le schéma que le quatuor offensif portugais met beaucoup plus la pression sur la défense adverse que son homologue belge ! On peut également remarquer la plus grande mobilité en possession de balle des deux joueurs de flanc ( Cristiano Ronaldo et Ricardo Quaresma ) de Luis Felipe Scolari qui n’hésitent pas à permuter leur position et aussi, par moments, à se placer tous les deux du même côté pour déstabiliser la défense belge.

Schéma 2 Le premier but par Nuno Gomes.

J’ai décidé d’analyser le premier goal car c’est bien évidemment celui qui remet en cause toute l’organisation de départ de René Vandereycken. De Man intercepte au milieu du terrain une déviation de Ronaldo et remet en retrait vers Daniel Van Buyten… qui commet une nouvelle erreur avec une relance catastrophique dans les pieds de Moutinho. La contre-attaque se déclenche à 100 à l’heure et le meneur de jeu ouvre immédiatement à droite vers Ronaldo qui oblige le capitaine belge à sortir de sa position face au duo portugais. Le joueur de Manchester fixe le défenseur du Bayern et peut ainsi rendre à son compère Moutinho. Celui-ci n’a plus qu’à décaler Nuno Gomes qui touche quasiment son premier ballon valablement et n’a aucune peine à tromper Stijn Stijnen.

Conclusion.

Notre équipe nationale peut dire adieu définitivement à l’Euro 2008 mais quand on compare le talent individuel du Portugal et de la Belgique, on peut penser que cette sanction est assez logique. Et ce n’est certainement pas le chef-d’£uvre inscrit par Quaresma qui me démentira !

par étienne delangre

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