Pour Sterchele, l’azur est la limite

François Sterchele a magnifiquement réussi son retour dans son premier club de D1. Deux buts et peut-être plus avec un peu de réussite… Le néo-international continue sa progression. Dieu sait où il jouera la saison prochaine. S’il suit sa progression linéaire, il devrait normalement évoluer dans un grand club belge en 2007-2008. Sous des dehors apparemment fantaisistes, le gaillard planifie sa carrière de façon futée : d’abord un club sans palmarès, ensuite un club moyen qui a gagné deux Coupes de Belgique au cours des dix dernières années et puis quoi ? On parle de plus en plus du Club Bruges et d’Anderlecht en ce qui le concerne.

Au Portugal, il a immédiatement crevé l’écran : toujours devant le but au moment où il le fallait, il a aussi prouvé qu’il n’avait pas besoin de beaucoup de temps pour créer des automatismes avec de nouveaux partenaires. On parle maintenant de Mémé Tchité et peut-être d’ Igor de Camargo comme futurs Diables, mais Sterchele est plus complet qu’eux. Et sûrement qu’ Emile Mpenza qui a pourtant déposé sa carte de visite en Premiership en marquant samedi dernier pour Manchester City sur le terrain des Magpies. Mais que l’on parle de l’un ou de l’autre de ces purs avants, ils ne pourront jamais fonctionner dans le rôle dévolu à Mbo il y a dix jours à Lisbonne. Tout seul en pointe, ça ne sert à rien.

La vraie question que doit se poser ce Liégeois de tout juste 25 ans est de savoir s’il ne peut pas envisager (encore) mieux qu’Anderlecht ou Bruges,… c’est-à-dire l’étranger. Le Germinal Beerschot lui a fait signer un contrat jusqu’en 2010 et ça, c’était très intelligent. Si un club plus riche que les meilleurs belges (et il y en a pas mal en Europe) se montrait intéressé par Sterchele, l’affaire se ferait très vite car le Germinal Beerschot gagnerait énormément d’argent dans l’affaire.

Mais Sterchele ne risque-t-il pas de viser trop haut trop vite et de se retrouver dans un parcours à la Luigi Pieroni ? Le néo-Nantais passe plus de temps sur le banc qu’à jouer en L1 et en championnat, depuis le mercato d’hiver, il n’a marqué qu’une fois. Le tout est de savoir de quelle manière les scouts étrangers sont en train d’évaluer l’avant des Anversois. Ils doivent très probablement être favorablement impressionnés par son sens de la combinaison et son opportunisme, non seulement dans la zone de vérité mais également dans sa lecture du jeu de façon plus large. Ainsi, il décroche très souvent pour effectuer un appel de balle judicieux ou créer de l’espace pour un partenaire et immédiatement le soutenir s’il reçoit le ballon. Si tout paraît si facile pour lui, c’est précisément du fait qu’il photographie bien ce qui va se passer. Sterchele est un appareil numérique sur pattes et c’est pour cela qu’il fait partie des meilleurs buteurs en Belgique.

Physiquement, il est sec comme une trique et au point sur le plan de la condition. Il tient bien son match. Son démarrage n’est pas négligeable, non plus, même s’il gagnerait à moins courir sur les talons. Son point faible, c’est sûrement ses qualités athlétiques. Il manque de centimètres et de kilos par rapport à son idole Luca Toni, le centre-avant de la Squadra et de la Fiorentina. 1m84 et 76 kg contre 1m93 et 88 kg, c’est une autre catégorie. Mais François a raison : Luca est un excellent exemple pour lui et pas seulement dans le look (ce n’est pas un hasard si, après la Coupe du Monde, François s’est laissé pousser les cheveux et a imité le mouvement rotatif de la main à côté de la tête après chaque but !). Le Transalpin champion du monde a également progressivement bâti sa carrière et n’a été international qu’à 27 ans, juste après avoir fait monter Palerme en Série A en mai 2004. C’était il y a un peu moins de trois ans. Avant cela, Toni n’était qu’un pro italien très, très modeste.

PAR JOHN BAETE

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