Post carrière

Les fleurs de Lochrisiti, où habite Frédéric Dupré, 35 ans, sont connues dans le monde entier: la belle histoire des horticulteurs de cette petite ville situé à 10km de Gand a commencé en 1859. Jardinier émérite, Ferdinand Vuylsteke entretenait les parterres des belles propriétés et excella dans la culture des azalées, des rhododendrons, sans oublier les bégonias qui composent toujours tant de célèbres tapis de fleurs.  » Les serres de Lochristi regorgent de beautés florales qui ont du succès dans le monde entier « , affirme Dupré.  » C’est un secteur économique très important pour toute la région.  »

L’ancien arrière de Gand, Audenarde, Roulers, Heusden-Zolder, Zulte Waregem, Standard et Lokeren s’est recyclé dans un autre domaine après avoir mis un terme à sa carrière de footballeur professionnel en 2011.  » A Lokeren, j’ai été ennuyé par une blessure à la cheville « , dit-il.  » J’avais la possibilité de signer à Waasland Beveren où je me suis même encore soigné en vain. Il ne servait plus à rien de mettre toute la gomme et d’entretenir de faux espoirs. Des amis m’ont parlé d’un emploi vacant chez bpost. Et cela m’a tout de suite intéressé. J’y travaille à mi-temps l’après-midi et mon boulot consiste à aller chercher les sacs de courrier dans les entreprises de la région. Je n’ai pas eu le temps de déprimer après avoir quitté l’élite du football belge. Ce job me plaît. Oui, on me reconnaît parfois. C’est amusant mais je n’ai pas la nostalgie de la D1. Je songe encore à la préparation d’un match, à la tension et à la chaleur propre à certains stades. Tout ça, c’était chouette. Par contre, il y a là beaucoup de faux jetons qui vous adorent un jour avant de vous tourner le dos le lendemain.  »

 » J’ai toujours donné mon avis et cela ne plaît pas nécessairement à ceux qui investissent de l’argent dans les clubs. C’est pour cela que j’ai eu des problèmes avec Roger Lambrecht, le président de Lokeren. Quand j’ai quitté le Standard en janvier 2008, j’avais des offres de plus de la moitié des clubs de D1. J’ai opté pour Georges Leekens avant de constater que son style jeu ne me convenait pas. J’aime participer au jeu alors qu’avec lui, tout était basé sur les contres. Les arrières ne pouvaient pratiquement pas mettre le nez à la fenêtre. Lokeren n’avait pas d’identité et je l’ai dit au président. Il faisait fausse route avec son manager Willy Verhoost: on ne peut pas bâtir une équipe homogène en misant essentiellement sur des cargaisons de joueurs venus d’Afrique et des Balkans. Peter Maes et Willy Reynders ont aussi recruté du talent d’ici, des joueurs de D2, comme Hans Vanaken, chapeau, et il y a du travail, un plan, une vision. Lokeren a désormais une philosophie totalement professionnelle.  »

En plus de ses activités à la poste, Dupré est coordinateur des jeunes et entraîneur de l’équipe Première du FC Destelbergen (P2 A Flandre-Orientale), son premier club. Il met en pratique tout ce que ses nombreux coaches lui ont appris: Francky Dury, Trond Sollied, Johan Boskamp, Peter Balette, Michel Preud’homme, Emilio Ferrera, Leekens etc.  » Jai vécu de belles choses avec des émotions très fortes au Standard de 2006 à décembre 2007, une qualification européenne. Les autres clubs, c’était bien mais Sclessin, c’est autre chose avec ses supporters, son ambiance, sa pression. A la fin, Marcos Camozzato avait pris le dessus au back droit. Je ne jouais plus beaucoup mais je suis aussi parti pour des raisons familiales.  »

Deux têtes blondes, Zoë, 5 ans, et Gano, 10 ans, écoutent ce papa sympa, souriant, éclatant de bonne humeur. Et Gano joue au FC Destelbergen: l’histoire est un éternel recommencement chez les Dupré…

PAR PIERRE BILIC

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