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Odermatt dans la cour des géants

Sur un géant transformé en rodéo par la neige fraîche, le Suisse Marco Odermatt a su absorber la pression du grand favori pour décrocher dimanche à 24 ans son premier titre olympique, devant le Slovène Zan Kranjec et le Français Mathieu Faivre.

Invitée surprise sur ce massif aride, jusqu’ici baigné par un grand soleil, la neige tombant dru a semé à chaque virage des monticules de poudreuse, autant de pièges qui ont envoyé au tapis près de la moitié des 89 engagés.

A ce jeu, Odermatt a encore fait parler ses talents d’équilibriste, proche de glisser sur le flanc pendant la première manche avant de manquer de peu de foncer droit dans une porte dans la deuxième.

« Ca a été difficile, j’ai tout risqué en deuxième manche parce que je ne voulais pas simplement une médaille mais l’or. C’était risqué car j’aurais pu tout perdre », a raconté le Suisse.

Impérial toute la saison en Coupe du monde, le grand blond avait tenté la veille de relativiser ses débuts olympiques manqués, avec une septième place en descente et une sortie de piste en super-G.

– Le bolide Kranjec –

Mais il a cette fois fait respecter la logique, après avoir remporté quatre des cinq géants de l’hiver, malgré les conditions dantesques et le report d’une heure et quart de la deuxième manche.

« ça a été plus de cinq heures d’attente pour moi, c’était tellement long pour tout repenser et c’était dur de rester concentré. J’ai essayé de dormir quelques minutes », a-t-il confié, les traits marqués comme rarement par l’effort et l’émotion.

« Marco, c’est le plus beau vainqueur qu’on pouvait avoir cette année sur ce géant », a salué le Français Alexis Pinturault, qui avait dominé le jeune Suisse au finish l’an dernier dans la course au gros globe et au globe de géant mais a fini seulement cinquième dimanche après s’être blessé à l’épaule jeudi.

Tout sourire, cheveux ras aux motifs zèbre pour fêter ses premiers Jeux, le jeune Américain River Radamus a lui tiré son chapeau au « meilleur du monde en ce moment », qui « méritait de gagner avec toute la pression qu’il avait sur les épaules ».

Aux côtés d’Odermatt sur le podium, Kranjec a bien failli créer l’exploit en sortant une deuxième manche éblouissante pour arracher l’argent (à 19/100e du Suisse), avec le huitième chrono de la première.

Champion du monde l’an dernier à Cortina d’Ampezzo, Faivre a une fois encore resurgi au meilleur moment, après un début de saison mitigé, pour prendre le bronze à 1 sec 34 d’Odermatt.

« Je ne me sentais pas vraiment bien dans la deuxième, c’était très dur à cause des conditions et de la surface, mais je finis la journée si heureux », a raconté le Français de 30 ans, « impatient de partager » sa joie avec son équipe et ses proches.

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