NOUVEAUX RICHES !

Le club flandrien a grandi très vite. Avec pour résultat, une atmosphère entre ambition et amateurisme, entre l’euphorie européenne et la morosité belge.

TROP DE TRANSFERTS RATÉS CETTE SAISON

Alors qu’il n’occupait qu’un mi-temps au sein du club, le manager sportif Luc Dhaenens, ancien directeur d’école, s’est focalisé complètement sur son travail à Zulte Waregem depuis le début de la saison :  » Les choses sont allées trop vite pour le club. Sportivement, le départ d’ Ibrahim Salou nous a coûté beaucoup de points. Nous avons tenté de le remplacer par Cédric Roussel mais cela n’a pas fonctionné. Maintenant, on doit se focaliser sur le maintien et si on parvient à cet objectif, je pense qu’on peut s’ancrer en D1. Pour atteindre son objectif, un club comme le nôtre doit réussir 70 % de ses transferts. Or, cette saison, les acquisitions de Roussel, Aliyu Datti, Dragan Mrdja, Vigil et Chris Janssens se sont avérées des échecs. J’en assume la responsabilité.

Zulte Waregem veut devenir un cercle redouté de D1. La région compte beaucoup d’autres clubs mais cela ne m’effraie pas. Nous avons attiré de bons sponsors et obtenu des accords sur plusieurs saisons et je pense qu’il est encore possible d’en convaincre d’autres. On vend la tradition du club et le bon travail du président. Pendant 30 ans, les clubs de la région ont bénéficié de la richesse de celle-ci. En D1, il y avait Harelbeke, Courtrai, Waregem, Mouscron, les deux formations de Bruges. Ce temps-là est révolu. Il y eut une traversée du désert mais une nouvelle bonne période a débuté même si elle n’aura pas la même dimension que la précédente « .

FRANCKY DURY SERA LE GUY ROUX LOCAL

L’homme clé de la réussite de Zulte Waregem, c’est son entraîneur Francky Dury, 49 ans, qui vient de re-signer jusqu’en 2012 et qui quittera, en mars, son job de policier pour se concentrer sur sa fonction d’entraîneur. Pourtant, lui qui n’a connu que des succès avec le club flandrien, doit faire face à une période plus délicate en championnat :  » Je connais le monde du foot. C’est pour cette raison que je n’ai jamais fêté beaucoup mes succès. Je savais que la roue allait tourner. Il s’agit de notre deuxième année en D1 et il faut savoir d’où on vient et regarder quel parcours on a réalisé. Pour un club comme le nôtre, c’est très difficile de combiner plusieurs objectifs. En ce moment, on garde toujours la Coupe d’Europe en tête. Il vaut mieux que notre baisse de régime en championnat se passe maintenant car on va pouvoir réagir. Ce qui me rassure, c’est que Zulte Waregem continue à avoir des occasions de buts. Je ne veux donc pas paniquer. Il faut rester calme et montrer que l’on a progressé depuis le début de la saison. Quand on panique, les joueurs le perçoivent. Je dors comme un loir. Cependant, cela ne veut pas dire que je ne cherche pas de solutions !  »

Le manager Dhaenens a une totale confiance en son entraîneur :  » J’ai été chercher Dury au Racing de Tournai dans les années 90. On veut qu’il s’inscrive dans la durée et qu’il soit le Guy Roux de Zulte Waregem. On sait pertinemment bien que les changements d’entraîneur ne donnent pas toujours les résultats escomptés. Dury n’a commis aucune faute. Il exige beaucoup de son groupe et si un joueur n’adhère plus à ses idées, il devra partir. C’est ce qui s’est passé avec Janssens « .

UNE AMBIANCE HYPER COOL

Si Zulte Waregem grandit, le club n’en garde pas moins un côté convivial. Les entraînements se déroulent en face du stade dans une zone côtoyée par les joggeurs, juste à côté du palais des expositions. C’est là également que les jeunes du club croisent leurs modèles.  » On veut travailler la formation des jeunes « , explique Dhaenens,  » et recruter des nouveaux entraîneurs spécifiques pour de nouvelles séances les samedi et mercredi après-midi. Les jeunes travailleraient par petit groupe, selon leur position sur le terrain. On a contacté notamment Piet Verschelde pour s’occuper des attaquants. Il faut aussi mettre en place un meilleur système de scouting. C’est important de pouvoir trouver nous-mêmes nos futurs joueurs. Quand les agents viennent proposer un élément, il faut déjà le connaître « .

AMBIANCE OBLIGATOIRE

L’année passée, vu les horaires nocturnes d’entraînement, tout le groupe prenait le repas du soir ensemble. Ce n’est plus le cas. Mais pour maintenir une cohésion, Dury a imposé une collation après les entraînements. Chaque joueur défile pour prendre un bol de soupe ou une assiette de spaghetti. Le staff ne déroge pas à la règle.  » C’est un très bon groupe « , lâche Tim Matthijs,  » On reste parfois après l’entraînement pour boire un verre ou jouer aux cartes « .

PENSER AU NOUVEAU STADE

Pour grandir encore, Zulte Waregem devra moderniser son stade. En Coupe d’Europe, les hommes de Dury doivent se rendre à Gand pour disputer leurs rencontres à domicile.  » Nous avons une bonne collaboration avec Gand « , précise Dhaenens,  » mais ce n’est pas l’idéal pour nos supporters. On sent pourtant qu’il y a une meilleure atmosphère dans un tel stade. Cela nous donne des idées et nous venons d’avoir de nombreuses réunions avec le bourgmestre et la ville à propos d’un plan de rénovation du stade. Dans cinq à dix ans, Zulte Waregem sera doté d’une nouvelle enceinte. La piste d’athlétisme va disparaître et on va faire un effort au niveau de l’accueil des supporters « .

DEMAIN ILS SERONT TOUS PROS

Le club optera pour le professionnalisme la saison prochaine. Cela pourrait pousser quelques éléments en fin de carrière vers la porte de la sortie. Pourtant, jusqu’en juin, Nathan D’Haemers, Ludwin Van Nieuwenhuyze, Stijn Minne, Tjorven De Brul et Stefan Leleu travailleront encore à mi-temps. A cette liste s’est ajouté Tim Matthijs qui a abandonné le professionnalisme en début de saison et travaille trois matins par semaine dans un magasin de sport à Audenaerde :  » J’ai pris ce travail parce que j’avais beaucoup de temps libre vu que les entraînements ne débutent qu’à 15 h. Comme c’est quelqu’un de ma famille qui tient le magasin, j’ai quelques libertés. Cela ne pose donc pas de problème si je dois prendre congé lors de la Coupe d’Europe. J’aime parler avec les gens et ce travail est donc idéal pour moi « .

Depuis le début de la saison, Matthijs est devenu la coqueluche locale :  » Je suis un joueur proche des supporters car j’en étais moi-même un il y a quelques années. A l’époque, je me rendais à Gand pour soutenir les Buffalos « .

LE TOP SCOUTE SES JOUEURS

Pour ce noyau composé de semi-pros, les exploits européens resteront gravés en mémoire. Le fanion du Sparta Prague trône dans la salle des joueurs.  » On doit combiner notre croissance avec l’UEFA. Ce n’est pas évident mais cela permet aussi de remplir notre carte de visite « , assure Dhaenens.

Les joueurs profitent pleinement. Grâce à ses prestations en UEFA (compétition dans laquelle il fait partie des meilleurs buteurs grâce à ses 4 réalisations), Tim Matthijs a attiré le regard de clubs prestigieux. La Juventus Turin a même envoyé une personne le visionner.

STÉPHANE VANDE VELDE

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