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Vettel ne doit pas laisser filer Hamilton à Spa-Francorchamps

La F1 fait son grand retour ce week-end à l’occasion du Grand Prix de Belgique lors duquel Sebastian Vettel (Ferrari) ne doit pas laisser filer son rival pour le titre Lewis Hamilton (Mercedes).

Avec neuf courses encore à disputer, l’Allemand compte 24 points de retard sur le Britannique, qui reste sur deux victoires d’affilée.

Comme en 2017, la lutte entre les deux quadruples champions du monde tient toutes ses promesses et leur affrontement à Spa-Francorchamps est très attendu.

L’un comme l’autre se sont imposés à deux reprises sur « le toboggan des Ardennes »: Vettel en 2011 et 2013, Hamilton en 2010 et 2015.

Chez les constructeurs, Mercedes possède 345 points, contre 335 à Ferrari.

« Que ce soit au championnat pilotes comme au championnat constructeurs, c’est vraiment très serré et je m’attends à ce que ce soit ainsi jusqu’à la dernière courses à Abou Dhabi », juge Toto Wolff, le patron de Mercedes.

« Il est très difficile de faire des pronostics pour Spa. C’est bien ce que cette saison nous a appris: il n’y a plus de favori clair sur un circuit ou un autre, et ce n’est pas toujours la voiture la plus rapide qui gagne le dimanche », ajoute l’Autrichien.

Vettel a commis plusieurs erreurs de pilotage comme à Bakou, au Castellet puis à Hockenheim.

– Un mercato palpitant –

Côté Hamilton, les défaillances ont plus à voir avec des baisses subites de motivation lors de certaines courses, peut-être causées en partie par une monoplace moins dominante.

Vettel a un motif d’espoir: depuis les débuts de l’ère du V6 hybride en 2014, le pilote classé 2e à l’issue de la pause estivale a été sacré trois fois sur quatre.

A l’inverse, si le Britannique et l’Allemand réalisent une dernière partie de saison similaire à celle de l’an passé sur le plan comptable, Hamilton serait facilement titré.

Presque aussi palpitant que la lutte en tête, le mercato de la F1 a battu son plein durant les quatre semaines de pause estivale.

L’Australien Daniel Ricciardo a choisi, à la surprise quasi-générale, de rejoindre Renault en 2019 au détriment de Red Bull, où il sera remplacé par le Français Pierre Gasly, promu de l’écurie soeur Toro Rosso.

L’Espagnol Fernando Alonso a annoncé qu’il ne disputerait pas la saison prochaine de F1, son baquet chez McLaren revenant à son compatriote Carlos Sainz Jr, actuellement prêté par Red Bull à Renault.

Et le Canadien Lance Stroll (Williams) intégrera Force India à court ou moyen terme en raison du rachat de l’écurie basée à Silverstone par un consortium d’hommes d’affaires mené par son père milliardaire, Lawrence.

– La pluie va s’inviter –

D’autres pilotes, dont l’avenir n’est pas assuré, voudront se montrer à leur avantage à Spa, certainement le circuit le plus apprécié des fans, notamment en raison du mythique enchaînement de virages en montée du Raidillon de l’Eau Rouge, un dénivelé de 40 mètres pris à plus de 300 km/h.

« C’est l’endroit le plus iconique de la F1 et sans doute du sport automobile dans son ensemble », assure Alonso.

Le « halo », incorporé depuis cette année sur les monoplaces, pourrait y constituer une gêne pour la vision des pilotes, et la météo plus généralement chambouler l’ordre établi.

La pluie sera normalement présente lors des qualifications samedi et peut-être en course dimanche, alors que des températures automnales sont attendues.

Le choix des pneus sera crucial car le long tracé de 7 km est parfois mouillé sur seulement certaines portions.

Même s’il n’est pas sûr que les propriétaires actuels de la F1 laissent se disputer un GP dans des conditions identiques, on pourrait assister à une course épique comme le fut l’édition 1998, marquée par un festival de collisions.

De quoi espérer voir un pilote non pensionnaire des trois « Top Teams » (Mercedes, Ferrari et Red Bull) s’imposer, ce qui n’est pas arrivé depuis mars 2013 et la victoire en Australie du Finlandais Kimi Räikkönen, alors chez Lotus.

Ceux – et ce – qu’il faudra surveiller pendant le Grand Prix de Belgique, 13e manche de la saison 2018 de Formule 1, disputé dimanche sur le circuit de Spa-Francorchamps.

. Räikkönen va plaider son cas

Proche de la retraite, Kimi Räikkönen, 38 ans, n’a pas l’intention de quitter la F1 dans les prochains mois. Actuellement 3e, le vétéran du plateau aimerait bien prolonger chez Ferrari, ce que son équipier Sebastian Vettel verrait d’un bon oeil.

La disparition brutale de Sergio Marchionne, qu’on disait favorable à une promotion de Charles Leclerc, le prodige monégasque de Sauber, au sein de la Scuderia, sert ses intérêts. Mais pour plaider son cas, « Iceman » doit continuer ses bons résultats afin d’assurer à Ferrari le titre des constructeurs. Alors que son dernier succès dans la catégorie reine remonte à 2013 en Australie, pourquoi ne pas mettre fin à cette longue disette à Spa, lui a qui remporté quatre de ses vingt victoires en F1 lors du GP de Belgique (2004, 2005, 2007 et 2009)?

. Un nouveau départ pour Force India

Placée en redressements judiciaire fin juillet puis rachetée par un consortium d’investisseurs menés par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, l’écurie Force India prend un nouveau départ à Spa, avec peut-être un changement de nom, au soulagement de ses centaines de salariés. Mais ses deux pilotes, le Français Esteban Ocon et le Mexicain Sergio Pérez, qui s’y étaient affrontés de trop près en 2017, sont eux toujours dans l’expectative. L’arrivée l’an prochain de Lance Stroll, pilote Williams et fils de Lawrence, fait peu de doute, ne laissant qu’un volant disponible.

Pérez, soutenu par le richissime Carlos Slim, semble le plus proche d’un nouveau bail. « L’équipe a désormais un avenir incroyable, avec un investissement fort qui lui donne surtout beaucoup de stabilité, ce avec quoi elle s’est débattue au cours des dernières années », assure-t-il.

Ocon, privé d’une place chez Renault par Daniel Ricciardo, risque donc de devenir le dindon du mercato, avec Williams et McLaren comme seules portes de sortie. Dur à avaler pour le pilote de 21 ans, qui avait vécu en Belgique il y a deux ans son premier GP.

. La menace plane sur Grosjean

« Haas est la meilleure équipe du milieu de tableau en ce moment, c’est pour cela que tout le monde veut y venir », souligne Romain Grosjean. Le Français est sous pression car Leclerc et Pérez sont cités comme ses remplaçants possibles. L’écurie américaine vise la 4e place, occupée pour l’instant par Renault.

Grosjean s’imagine lui en F1 pour encore de longues saisons, et il n’a pas renoncé à son rêve de rejoindre un jour Ferrari. Reste qu’il se trouve à 24 points du Danois Kevin Magnussen, son équipier, au classement et qu’il a déjà commis son lot d’erreurs pour cette année. Son patron Guenther Steiner a d’ailleurs prévenu: « à présent, nous devons regagner les points perdus durant la première partie de la saison ».

. Vandoorne, le chant du cygne?

Stoffel Vandoorne, qui vit une deuxième saison en F1 aussi décevante que la première, aborde son Grand Prix national dans une situation très difficile. Alors que l’Espagnol Carlos Sainz Jr remplacera son compatriote Fernando Alonso l’an prochain chez McLaren, le baquet du Belge est particulièrement convoité, notamment par l’espoir Lando Norris, qui prendra part vendredi aux essais libres.

A 26 ans, Vandoorne est déjà en sursis dans une Formule 1 frappée de jeunisme. Il souffre de conduire une voiture qui ne correspond pas à son style de pilotage dans une équipe en déshérence. Récemment défendu par Alonso, l’ancien champion de GP2 en 2015 se veut positif. « Spa est mon circuit préféré, comme pour beaucoup d’autres pilotes: j’y ai couru tout au long de ma carrière junior », souligne-t-il. « C’est comme une deuxième maison pour moi et j’espère que nous pourrons proposer un bon spectacle aux fans belges », assure le natif de Courtrai.

Pas sûr toutefois que ceux-ci soient plus nombreux dans les tribunes que la marée orange des supporters du Néerlandais Max Verstappen.

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