© AFP (GIUSEPPE CACACE)

Pourquoi la F1 peut dire merci à Netflix

Il y a cinq ans, la popularité de la Formule 1 avait fortement chuté. Jusqu’à ce que Liberty Media en devienne propriétaire en 2017. Alors que la saison prendra fin le week-end prochain à Abu Dhabi, analyse d’un retour au premier plan, avec la série Netflix Drive to Survive comme moteur principal.

Début 2017, Liberty Media Corporation a racheté le Formule One Group à CVC Capital Partners pour 7,5 milliards d’euros (actions et dettes comprises). Après la reprise en 2017, une des premières choses auxquelles le directeur commercial Sean Bratches s’est attaché fut de conclure un accord avec Netflix pour redorer l’image de la F1 grâce à une nouvelle reality serie. Dans un premier temps, la société de production Box to Box ne devait suivre que le Red Bull Racing Team, mais elle a fini par réaliser une série sur toute la F1. Lancée en mars 2019,  » Drive to Survive » a immédiatement connu le succès pour devenir une des séries les plus regardées sur Netflix. Il y a donc eu deux nouvelles saisons en mars 2020 et 2021 et les chiffres d’audiences furent semble-t-il encore meilleurs (il n’existe pas d’audiences exactes).

 » Drive to Survive » présente un scénario parfait: des interviews exclusives et un nombre d’images (pratiquement) illimité des coulisses permettent de mettre en contexte les histoires et les intrigues que l’on retrouve sur le circuit ou en dehors. Le programme met aussi l’accent sur les acteurs principaux et leurs relations (parfois tendues), elle donne un visage (plus) humain à la F1. La série a permis d’attirer beaucoup de nouveaux fans, des jeunes et des femmes, surtout. Un grand nombre d’entre eux a fini par s’intéresser à l’aspect sportif des Grands Prix et à la stratégie de course.

Lors de sa première saison,  » Drive to Survive » a pourtant dû faire sans la collaboration des écuries Ferrari et Mercedes, qui ne voulaient pas trop ouvrir leurs portes. Mais finalement, elles se sont laissé entraîner par le succès. Même le très sceptique Toto Wolff, chef de l’écurie Mercedes, est aujourd’hui un des personnages en vue de la série. Les pilotes se sont aussi prêtés au jeu, ils ont compris que ça pouvait leur rapporter. À l’exception de Max Verstappen, qui ne veut pas accorder d’interview ni porter de bodycam. Selon lui,  » Drive to Survive » gonfle artificiellement la rivalité. Mais la force de la série, c’est d’être intéressante, même sans le Néerlandais. Plusieurs patrons d’écuries, comme Günther Steiner (Haas), ou des membres du personnel aiment intervenir, histoire de se mettre en valeur même s’ils font partie d’une plus petite écurie.

‘impact réel de « Drive to Survive » est difficile à estimer, mais un coup d’oeil sur les actions de Formule One Series, introduites par Liberty Media en 2016 à la bourse des valeurs technologiques Nasdaq, donne une indication. Après l’introduction en bourse, le prix de l’action oscillait entre trente et quarante dollars. Après le lancement de la série Netflix, en mars 2019, il a grimpé à cinquante dollars. Et après le crash boursier provoqué par la crise sanitaire en mars 2020 (le cours de l’action avait alors chuté à vingt dollars), il est remonté à 55 dollars (fin novembre 2021), soit un gain de plus de 125%.

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