Une première pour l’Inter.
Alors que la Fininvest avait imposé l’austérité, Milan a effectué un recrutement façon galactique, avec beaucoup moins d’argent : 24 millions pour Zlatan Ibrahimovic et 18 pour Robinho. Des montants en grande partie couverts par les cessions de Klaas JanHuntelaar à Schalke (14) et Marco Borriello à Rome (10). Du coup, l’attaque a un carré d’as (Ibra- Pato– Ronaldinho– Robinho) mais la défense, le talon d’Achille la saison dernière, n’a pas été renforcée.
Tout le monde a été surpris par ce changement de cap, qui ne peut s’expliquer que par l’amour de son club. En fait si Silvio Berlusconi a décidé subrepticement de jouer au roi du mercato, c’est parce que le cadre politique est instable et qu’il faut récupérer des voix. Et comme les tifosi, qui n’ont pas cessé de le huer, sont aussi des électeurs… Il fallait donc un feu d’artifice final pour calmer ces gens qui en avaient assez d’entendre des idioties du type » Nous sommes égaux à l’Inter « , » Le noyau est complet et riche pour lutter sur tous les fronts « .
Massimo Moratti, qui en avait marre de signer des chèques pour combler les trous, avait juré qu’il respecterait le fameux fair-play financier cher à Michel Platini. Cet été, le président de l’Inter a tenu parole : 60 millions encaissés et 16,5 de dépensés. En fait, cela doit être une première qu’une équipe championne d’Europe n’achète pas un grand nom. La Sampdoria a également conservé son même noyau.
Parmi les clubs ayant fait attention à leur argent, il y a l’inévitable Udinese, la Fiorentina et Naples dont le président Aurelio DeLaurentiis a répété qu’il trouve inacceptables les montants versés en football : » Le supporter pense qu’il faut acheter les joueurs les plus chers… Et les bons qui coûtent moins cher ? On les laisse aux autres ? »
Les dettes cumulées des clubs de Serie A s’élèvent à 1,5 milliard. Même si ce montant est largement inférieur à ceux de l’Angleterre et de l’Espagne, les restrictions sont impératives car les clubs italiens ne bénéficient pas de rentrées engendrées par la gestion des stades. En attendant son déménagement, la Juventus a beaucoup négocié : 11 entrées pour 13 sorties. Mais le club n’a pas trouvé l’attaquant qu’il recherchait. Et manifestement, jouer pour les Bianconeri n’est plus un must : Borriello a refusé tout comme Toto DiNatale avant lui. Des clubs comme Palerme et Bologne ont misé sur les jeunes. Enfin, sur un plan technique, l’oscar du mercato revient à Genoa qui a transféré de manière très, très ciblée exhaussant tous les souhaits de son coach.
GABY MUNDINGAYI a entamé le championnat en force. Contre l’Inter, il a été placé dans la zone de Wesley Sneijder avec comme objectif d’empêcher le Hollandais de diriger la man£uvre. Le milieu a rempli cette mission avec brio. Il était partout à tel point que quand il s’est tenu l’arrière de la cuisse, le coach intérimaire PaoloMagnani a cru qu’il souffrait de crampes et a demandé son changement. Heureusement, Marco Di Vaio, le capitaine conscient de la bévue, est intervenu et a empêché la substitution. Entre-temps, Alberto Malesani (50 ans) a été nommé à la place de Franco Colomba, renvoyé pour avoir émis des doutes quant à la qualité du noyau.
ANDREA PIRLO a été un des principaux artisans de la victoire de l’Italie en Estonie. Le meneur de jeu milanista a botté les deux coups de coin, qui ont permis à Bonucci et à Cassano (un goal, un assist : quel retour !) d’annuler le but d’avance qu’avait pris l’équipe locale grâce à une bévue du gardien Sirigu.
SAN SIRO : les stades en Italie sont dans un mauvais état et celui de Milan n’échappe pas à la règle. Ainsi l’AC et l’Inter ont officiellement protesté auprès de la Ville pour que les travaux de rénovation des 9.000 mètres carrés du toit soient effectués, comme prévu, en 2011 alors que les soumissions n’ont pas encore été lancées.
ZLATAN IBRAHIMOVIC est à peine débarqué que les abonnements ont connu un boom : en la seule journée de lundi, celle suivant l’annonce officielle de son transfert, 1.137 personnes en ont acquis un pour le championnat et 2.749 pour la Ligue des Champions.
TRIESTE : les personnes qui ont vu le match contre Pescara (D2) ont cru que le stade Rocco était plein. Il l’était en effet mais de spectateurs virtuels ! Les vrais en chair et os n’étaient que 3.810.
NICOLAS RIBAUDO
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