Marseille brûle-t-il ?

Départ calamiteux et départs en cascade.

Cela devait être la saison de la confirmation, une fête perpétuelle après un titre enfin retrouvé. Et puis, il y avait la Ligue des Champions, abordée avec une avidité et une énergie débordante. Pourtant, le début de championnat marseillais ressemble à un calvaire. Il y a d’abord le bilan comptable : 0 point sur six alors que les adversaires n’avaient rien de foudres de guerre (un promu, Caen, et Valenciennes).

Il y a ensuite le problème de recrutement. Marseille, dont la marge de man£uvre financière est limitée, n’arrive pas à attirer un gros calibre, ni à se renforcer. Par contre, le vestiaire brûle et les revendications de départ n’ont pas cessé ces dernières semaines. Il y a d’abord eu le cas du capitaine sénégalais, Mamadou Niang, qui, courtisé par Fenerbahçe, a tenu tête à ses dirigeants. Le président Jean-Claude Dassier et l’entraîneur Didier Deschamps ont déclaré le Sénégalais intransférable mais l’attaquant n’a rien voulu entendre. Les Marseillais ont alors libéré Niang (pour 8,5 millions d’euros) et annoncé la venue de Luis Fabiano, la vedette de Séville. Mais les négociations ont duré et sont désormais sur le point de capoter.

S’en est suivi le cas Hatem Ben Arfa. Cela fait un mois que le joueur est en pourparlers avec Newcastle. C’est Marseille qui a déniché le club anglais pour se débarrasser d’un élément au caractère difficile. Oui mais face à l’impossibilité d’attirer des remplaçants potentiels, l’OM a fait marche arrière et veut conserver Ben Arfa. Le joueur s’est donc retrouvé dans la position du gamin à qui on met une sucette devant le nez mais auquel on interdit de la manger. Il a donc décidé, lui aussi, d’aller au clash en brossant les entraînements.  » Je ne retournerai plus à la Commanderie « , a-t-il confié à L’Equipe.  » C’est fini. Je suis prêt à ne pas jouer de la saison. J’ai ma fierté, ma dignité. Je ne suis pas un bouche-trou.  » La gestion de l’intersaison par la direction a donc été calamiteuse. De plus, comme les transferts ne devraient rapporter que 18 millions d’euros, il n’y aura pas de quoi transférer un Didier Drogba, enfant chéri des supporters.

Sur le terrain, les piliers comme Steve Mandanda ou Gabriel Heinze sont loin d’être à leur niveau. L’entraîneur et les supporters sont, eux, désabusés et l’entente entre Deschamps et Dassier semble s’effriter. Bref, Marseille est en train de dilapider tous les efforts consentis pour décrocher son premier titre en 17 ans.

CAMEL MERIEM, médian de 30 ans, autrefois actif à Sochaux et à Monaco, et qui s’était perdu l’année passée à l’Aris Salonique, a signé un contrat d’un an avec les promus d’Arles-Avignon. Les champions d’Europe 2004, Angelos Charisteas et Angelos Basinas en ont fait de même.

LAURENT BLANC a vécu son baptême de feu face à la Norvège. Et cela s’est soldé par une défaite (2-1). La France a montré un visage séduisant mais a fait preuve de grosses lacunes défensives. La génération 87 ( Hatem Ben Arfa, Jeremy Menez, Samir Nasri et Karim Benzema) s’est mise en valeur et le médian récupérateur de Rennes Yann Mvila a crevé l’écran.

LUDOVIC OBRANIAK a prolongé d’un an son contrat avec Lille. Il était pourtant fortement courtisé par Auxerre.

PATRICE EVRA s’est exprimé dans Le Figaro. Sur Lilian Thuram : « Il se prend à la fois pour le nouveau sélectionneur, le président de la fédération et le président de la République. (…) Il ne suffit pas de se balader avec des livres sur l’esclavage, des lunettes et un chapeau pour devenir Malcolm X…  »

Sur Domenech : « Il n’y avait plus de dialogue avec le coach (…). Avant le match de préparation contre le Costa Rica, quelques joueurs lui ont demandé de s’impliquer plus, de nous donner plus de consignes. Il s’est senti agressé. Il a refusé l’échange. (…) Je recevais des plaintes après chaque entraînement. Les joueurs lui reprochaient son manque de travail tactique et le décalage avec les exercices auxquels ils sont habitués en club. J’ai essayé de faire passer le message à ses adjoints. Sans résultat. Le groupe l’a alors peu à peu lâché.  »

STÉPHANE VANDE VELDE

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