Mamma Mia !

Après un début de tournoi difficile, la Limbourgeoise a été impitoyable en finale : 6-2, 6-1 en moins d’une heure.

M amma Mia, la comédie musicale, est jouée à Broadway depuis le 18 octobre 2001. Kim Clijsters a déjà assisté à une représentation lors d’une de ses nombreuses visites à Big Apple. Jamais le titre n’a mieux convenu à une levée du Grand Chelem. Pour la deuxième année d’affilée la mère de 27 ans s’est imposée au National Tennis Center au terme d’une finale quasi parfaite contre la Russe Vera Zvonareva.

Il y a neuf ans, à 18 ans, Kim Clijsters participait déjà à son troisième US Open. Elle avait réalisé un brillant tournoi mais s’était inclinée en quarts de finale contre Venus Williams. L’aînée des s£urs allait d’ailleurs reconduire son titre. C’était la dernière fois qu’une joueuse emportait l’US Open deux années de suite. Cette saison, les deux dames se sont retrouvées en demi-finales au stade Arthur Ashe, pour un véritable match de gala, malheureusement perturbé par la violence du vent. Clijsters a battu sa rivale de 30 ans en trois sets, se qualifiant pour la troisième édition de suite pour la finale – Clijsters s’est imposée en 2005 puis en 2009, après sa pause carrière.

 » Avoir vaincu Venus cette année et la précédente me fait un bien fou « , a déclaré Kim au terme de la joute.  » Je suis parvenue à élever mon niveau et c’est sans doute ce qui me procure le plus de satisfaction : j’ai répondu présente quand il le fallait. « 

Durant la première semaine du tournoi, la citoyenne de Bree a quelque peu cherché sa forme.  » Je n’ai pas le sentiment que mes bras et mes jambes soient parfaitement coordonnés « , avait-elle souri.  » L’année dernière, je ne me suis pas entraînée certains jours, entre les matches, tant tout allait bien, mais cette fois, je passe une heure et demie sur le court, tous les jours, pour retrouver mes sensations.  » Kim Clijsters n’a disputé un vrai bon match qu’au quatrième tour, contre une Ana Ivanovic ressuscitée.

Au tour suivant, elle a bénéficié d’un brin de chance et d’une adversaire en proie au doute. L’Australienne Sam Stosur, qui a été une des sensations de la WTA cette année et a atteint la finale de Roland-Garros, a compliqué la vie d’une Clijsters irrégulière. A trois reprises, elle a eu l’occasion de se qualifier pour les quarts de finale mais elle a cédé, en proie au stress, et a gaspillé à trois reprises aussi un service, qui est pourtant une arme majeure chez elle. Il n’en a pas fallu davantage à Clijsters pour se qualifier.

Instinct destructeur sur le dur

Une fois de plus, Clijsters a démontré que le National Tennis Center la sublimait. Elle a aussi affiché plus de foi en ses moyens. L’année dernière, elle avait invité son premier entraîneur, Bart Van Kerckhoven, pour les demi-finales. L’édition 2009 ayant été couronnée de succès et la joueuse étant un peu superstitieuse, a invité Van Kerckhoven dès le lundi de la seconde semaine. Un signe, un hasard, un pressentiment ? Le fait est que Clijsters a élevé son tennis à un niveau inaccessible pour ses rivales.

 » Je possède évidemment un instinct sur le dur « , explique- t-elle.  » Je l’ai toujours eu. Même à l’école de tennis de Wilrijk, j’étais heureuse, en automne, de passer de la terre battue au dur. Cela se déroulait sans problème alors que la transition est moins fluide sur d’autres surfaces. « 

En outre, la Limbourgeoise a toujours connu le succès sur les courts américains. Elle est d’ailleurs proche du top 3 des meilleures joueuses de tous les temps sur cette surface. Elle était donc favorite contre Zvonareva, d’autant qu’en sept confrontations, elle a vaincu la Russe de 26 ans à cinq reprises… même si les deux derniers matches (en quarts à Wimbledon et Montréal) avaient tourné à l’avantage de la finaliste de Wimbledon. Kim était prête pour l’immense podium du plus grand stade de tennis du monde. Elle était empreinte d’assurance et elle avait retrouvé ses sensations.

Ce qu’a montré notre compatriote est le reflet d’une classe supérieure. On peut discuter du comportement de la Russe, pour laquelle la plate-forme était manifestement encore trop grande, mais nous préférons retenir la quasi-perfection d’une Clijsters invincible, inaccessible :  » J’ai retenu quelques leçons de mes deux défaites contre elle et j’ai rectifié le tir. Ma défaite à Wimbledon m’était vraiment restée sur l’estomac et je suis heureuse d’avoir pu prendre ma revanche. « 

Avec son troisième US Open et ses 21 victoires d’affilée à New York, elle s’inscrit dans une illustre suite. Seule Chris Evert la précède encore. Elle n’a jamais déçu à Flushing Meadows et sa première année complète après son retour est plus que réussie, puisqu’elle lui a aussi valu des titres à Brisbane, à Miami et à Cincinnati :  » Je suis satisfaite de ma saison. Naturellement, j’aimerais aussi remporter un autre Grand Chelem mais ce n’est pas faute d’avoir essayé cette année. Je conserve le même état d’esprit et le même objectif : briller aux tournois du Grand Chelem.  »

Clijsters ne va rien modifier à son style de vie ni à son jeu. Un calendrier limité, qui lui laisse le temps de s’occuper de sa famille, doit lui conférer assez d’énergie pour entretenir sa motivation jusqu’aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 et, d’ici là, remporter d’autres tournois.

Dick Norman et son partenaire sud-africain Wesley Moodie ont échoué en quarts de finale, comme lors de l’édition précédente, face au duo formé par l’Indien RohannaBopanna et le Pakistanais Aisam-Ul-Haq Qureshi.

Un calendrier limité devrait lui conférer assez d’énergie pour les JO de Londres.

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