Comment se développe le football dans le pays le plus peuplé au monde avec 1,3 milliard d’individus ?

Nous sommes fin septembre, au c£ur de Pékin. Tous ces visages sérieux s’éclairent d’un sourire. Voilà Bora Milutinovic ! Un jeune Chinois nous demande de le photographier en compagnie de Mister Bora. Euphorique, le jeune cycliste entre en collision avec un autre. Un journaliste local, qui suit l’ancien sélectionneur de la Chine depuis deux jours, comme nous, lui demande ce qu’il faisait chez Ikea la veille.  » J’achetais des meubles pour ma maison à Belgrade « .

Nous attendons le taxi qui doit nous conduire au Berena’s Bistro, le restaurant favori de Bora. Il y a cinq ans, sous sa direction, la Chine s’est qualifiée pour le Mondial du Japon et de la Corée du Sud. Pour le récompenser de cet exploit, une première chinoise, la Fédération lui a offert un appartement. Le charismatique Serbe a participé en 2002 à son cinquième Mondial de rang. Auparavant, il avait déjà qualifié le Mexique, les Etats-Unis, le Costa Rica et le Nigeria. Maintenant, il dirige l’équipe nationale jamaïcaine. Il réside au Mexique avec sa femme et sa fille mais il voyage beaucoup. Il rend visite à ses amis, partout dans le monde. Quand il était sélectionneur du Mexique, avant l’avènement d’internet, en prévision d’un match contre la Belgique, il s’était abonné pour six mois aux quotidiens Le Soir et La Dernière Heure/ Les Sports. Il avait gagné.

Durant la soirée, Milutinovic nous raconte ses expériences en Chine.  » L’hémisphère gauche de leur cerveau est plus développé. C’est la partie des sciences exactes, des mathématiques, mais le football n’est pas un jeu informatique. Il requiert de l’intuition, de l’improvisation, de l’imagination. Qu’apportent les grands joueurs ? Une réponse à laquelle on ne s’attend pas. Les Chinois n’ont pas cette créativité qui leur permettrait de trouver la meilleure solution. Avez-vous déjà entendu l’histoire du débarquement de Marco Polo à Shanghai ? Il porte un uniforme usé et demande à un tailleur combien de temps prendrait la fabrication d’un nouveau. -Trois heures, répond l’homme. Trois heures plus tard, le costume est prêt. Parfaitement identique à l’autre, une copie parfaite, trous y compris ! Les Chinois sont très costauds. Mon équipe était assez grande et plusieurs joueurs étaient capables de diriger les autres. J’ai surtout travaillé l’aspect psychologique, l’ambiance au sein de l’équipe et autour d’elle, qu’il s’agisse du public ou des dirigeants. Notre esprit d’équipe était exceptionnel. Les Chinois ont l’habitude de suivre aveuglément des règles. C’était différent avec moi. Il n’y avait pas de commandements ni de contrôles. Je voulais de l’enthousiasme, de l’assurance. Nous devions travailler avec plaisir. J’ai même eu recours à des films et à de la musique pour insuffler une nouvelle dynamique au groupe. Nous entreprenions beaucoup de choses ensemble, j’étais un peu leur grand frère. Ping-pong, échecs, sorties, de l’improvisation ! Nous nous sommes adaptés les uns aux autres. Je ne parlais pas chinois, eux ne parlaient pas l’espagnol, le français ni l’anglais mais nous nous comprenions très bien. Nous avions de telles affinités… Nous discutions de football mais aussi des choses de la vie. Happy soccer ! Enjoy life ! Nous jouions beaucoup de matches, plus de 50 en un an et demi. C’est un bon apprentissage et c’est ludique. En 1999, l’équipe nationale n’avait pas disputé une seule rencontre. Elle partait du principe suivant : perdre n’est pas bon, donc mieux vaut ne pas jouer. Ils étaient envahis par la peur de perdre et la honte.

Le principal handicap de la Chine reste son manque d’expérience internationale. Comme d’une vraie passion pour le football. Tout est moyen ici, selon les normes européennes. Le championnat, la promotion et l’organisation du football, le rôle de la télévision, l’assistance. Et où voit-on des enfants jouer au foot ? »

Tout pour Pékin 2008

La Chine n’a pas réussi à se qualifier pour le dernier Mondial, sous la direction d’ Arie Haan, alors qu’elle était versée dans une poule assez facile.  » Ce fut une très mauvaise affaire « , opine Wu Jinqui, entraîneur principal de Shanghai Shenhua et ancien adjoint de Haan.  » Haan a brisé le football chinois. Il ne faisait jamais de plans et quand il écrivait quelque chose, c’était sur une serviette. Nous n’avions pas de style, de tactique, nous ne nous battions pas. Nous avons perdu beaucoup de temps. C’est la faute de la fédération plus que la sienne. Il jouissait d’une bonne réputation comme joueur mais pas comme entraîneur. Pourtant, nul n’a protesté.

Le football chinois vit des temps très difficiles. Le championnat n’est plus comme avant. Les clubs sont en proie à des problèmes financiers, l’intérêt du public, de la presse, des sponsors et des autorités a décru. On se fixe sur Pékin 2008, sur la préparation d’une équipe apte à récolter une médaille mais le football dépasse le cadre des seuls Jeux Olympiques. On ne peut le comparer à aucun autre sport. Tous les officiels ne sont pas conscients de l’impact du football dans le monde. Il est bien plus qu’un sport.

La fédération et l’académie de sport chinoise doivent investir du temps, de l’argent et de l’énergie dans le développement du football. Nous avons besoin de gens compétents, dotés d’une vision, du sens des responsabilités. J’espère que le football et l’économie pourront croître ensemble. Ce n’est pas le cas pour l’instant. L’économie est beaucoup plus rapide « .

Shanghai Shenhua est un club étatique doté d’un budget de 18 millions d’euros. Il se produit dans un stade moderne, le Hongkou Stadium, doté de 35.000 places assises. En prévision des cérémonies d’ouverture et de clôture du Mondial féminin de football qui a lieu en septembre, il a été rénové.  » Les pouvoirs publics sont les patrons. Ils s’occupent aussi du sponsoring, qui vient d’entreprises publiques comme privées « , poursuit Wu.  » Cependant, il n’investit pas d’argent dans le club « . Le nom officiel de celui-ci est le Shanghai Shenhua SVA Smeg FC. SVA est une entreprise d’électronique repris par LG, Smeg une société TV qui retransmet chaque semaine les matches.

Shenhua a terminé deuxième du dernier championnat national et a atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions asiatique. Cependant, celle-ci n’est pas encore synonyme de big money en Asie.  » Pour l’instant, elle nous coûte même de l’argent : les hôtels, les billets d’avions… Nous avons beaucoup à apprendre de l’Europe « .

Pour le match aller des quarts de finale contre Jeonbuk Hyundai Motors (Corée du Sud), le club n’a accueilli que 10.000 spectateurs. Mais qui connaissait cette équipe, ses joueurs, le coach ? Grâce à la télévision satellite et à internet, les Chinois connaissent bien mieux les footballeurs du Bayern, de Manchester United, de Chelsea, de Barcelone et du Real Madrid que ceux des clubs qui se produisent en Ligue des Champions asiatique. Le meilleur buteur du Vietnam ? Le capitaine de l’Indonésie ? Le coach d’Oman, vainqueur de la Coupe ? Le meneur de jeu du champion de Thaïlande ? Peu de Chinois connaissent les réponses à ces questions.

Pas de fondations

Nous n’avons vu d’enfants jouer au foot ni à Shanghai ni à Pékin. Jouer en rue serait suicidaire à cause du trafic, il y a peu de plaines de jeux et la plupart des parcs publics sont payants, quand il n’est pas interdit d’y jouer au ballon. Il est donc difficile de taper dans une balle spontanément et seule la classe moyenne a accès à un football organisé.  » C’est un gros problème dans les villes « , explique Liu Xue, un ancien footballeur professionnel devenu commentateur TV et directeur de l’école des jeunes de Shanghai Shenhua.  » Il y a peu d’espaces où jouer au football. Louer un terrain pour deux heures revient à 100 euros. La Fédération doit imaginer un système qui permette à tous de jouer car le football est le sport le plus populaire du pays. La Chine est le plus grand marché footballistique du monde. Nulle part ailleurs, on n’a suivi avec autant d’attention le Mondial 2006, alors que la Chine n’était pas qualifiée et que les retransmissions en direct avaient lieu la nuit. Nous adorons le foot, les femmes aussi, d’ailleurs, mais sans vraiment savoir ce que c’est faute de tradition « .

Le foot des jeunes se résume au football scolaire. On ne peut s’affilier qu’à partir de 15 ans. Liu le sait :  » Ce n’est pas professionnel. Quand on s’affilie dans un club professionnel à quinze ans, on ne peut plus étudier mais on ne peut pas non plus intégrer le noyau A. Le jeune vit dans l’incertitude, il doit à tout prix réussir en sport. Il n’a donc pas de patience. Il veut jouer en équipe fanion à 16 ou 17 ans et gagner sa vie. Les parents préfèrent que leurs enfants poursuivent des études car ils n’y a pas beaucoup de clubs professionnels : quinze en D1 et autant en D2. Le risque d’échouer est donc énorme. Les clubs se focalisent trop sur leur équipe fanion, l’argent, les résultats immédiats. Nul ne s’intéresse à la formation des jeunes puisque ce n’est pas bien payé « .

Il n’y a pas de base. Des initiatives privées et des écoles de football comme celles de Shanghai Shenhua voient le jour depuis quelques années.  » Nous avons 400 enfants de plus de dix ans « , explique Liu.  » Ils ont cours le matin et entraînement l’après-midi. Certains vivent à 2.000 km de chez eux et ne rentrent à la maison que pendant les grandes vacances. La formation coûte 3.000 euros par an mais nous accordons une ristourne aux talents issus de familles pauvres « .

Il n’y a toujours pas de championnat de jeunes.  » La Chine a un potentiel énorme mais ne sait pas comment travailler avec les jeunes. Elle a un long chemin à parcourir. C’est normal : un bébé est fragile, compliqué et a besoin de temps pour grandir. Il faut trouver un homme qui conduise la Fédération en bonne voie. Qui, ici, connaît le football comme les Européens ? C’est comme si un Sud-Américain prétendait mieux s’y connaître que nous en tennis de table. Nous devons tenter d’engager de bons entraîneurs et joueurs européens pour nous développer et nous devons nous expatrier en Europe pour mieux comprendre ce qu’est le football professionnel, sur le terrain comme en-dehors « .

De plus en plus de sportifs chinois émigrent en Europe mais ils ne cassent pas la baraque. Quatre évoluent depuis quelques années sur notre continent : Sun Jihai (Manchester City), Li Tie (Sheffield United), Shao Jiayi (FC Energie Cottbus) et Dong Fangzhuo (Manchester United, mais longtemps prêté à l’Antwerp). De grands joueurs chinois comme les défenseurs centraux Du Wei et Li Weifeng, capitaine de l’équipe nationale, ont échoué, respectivement au Celtic Glasgow et à Everton, et sont revenus au pays. Les jumeaux Sun Xiang, arrière gauche, et Sun Ji, arrière droit, viennent d’effectuer un stage au PSV. Le champion hollandais a proposé 800.000 euros pour Wang Dalei, le gardien de 17 ans de Shanghai United et de l’équipe olympique, qui a déjà passé un test à l’Inter. Gao Ling, un avant droitier de vingt ans de Shenhua, serait pisté par de grands clubs européens.

 » Quelques joueurs peuvent évoluer en Europe « , affirme Wu.  » Mais ils ne comprennent pas bien ce que représente le football moderne. La discipline ? Oui, sous pression « . Ils ne savent pas gérer leur liberté.

 » Les footballeurs chinois sont rapides, mobiles, ils ne rechignent pas au travail et ont un bon bagage technique mais ils ne savent pas comment utiliser cette technique dans l’intérêt de l’équipe « , selon Liu Xue, qui était analyste TV pendant le Mondial.  » Quand dribbler, passer ? Ils effectuent les mauvais choix. En plus, faire jouer des footballeurs vifs et technique dans le style anglais, c’est les tuer. C’est pourtant ce qui est arrivé. Le Japon a été plus malin : il y a quinze ans, il a copié le style brésilien et cela lui a valu le succès. En principe, nous serons meilleurs que le Japon et la Corée du Sud. Ce n’est pas encore le cas parce que nous avons effectué de mauvais choix. Nous avons besoin d’une star comme Jao Ming, vedette de la NBA. La percée de Dong Fangzhuo à Manchester United pourrait provoquer un nouveau boom dans le football chinois. Cela réveillerait les passions à tous les niveaux, cela remettrait le train en marche « .

Dong, acheté pour 5,2 millions d’euros à Dalian Shide en janvier 2004, est le porte-drapeau de Manchester United dans la lutte que mène le club avec l’Unicef contre l’exploitation des enfants en Chine.

Fichue corruption

Les mauvais résultats de l’équipe nationale, fierté du pays communiste, durant les éliminatoires du Mondial ont refroidi les supporters, tout comme l’emprise de la mafia des paris sur le football chinois, le trucage de matches avec l’aide d’arbitres, joueurs, dirigeants et autres insiders corrompus. Quelques faits : début 2003, l’arbitre Gong Jianping a été condamné à dix ans de prison pour match fixing. Fin 2004, le G7 du football chinois a reproché à la CFA, l’association chinoise de football, son manque de transparence et sa corruption.

 » Il y a trois ans, 50 % des matches étaient arrangés. La saison passée a été nettement plus propre « , témoigne anonymement un ex-international.  » Quelques clubs se protègent mieux. Par exemple, l’entraîneur ne peut plus annoncer qui va jouer. Malheureusement, depuis, la police n’a encore arrêté personne « . Il sous-entend que les tentacules de la mafia atteignent toutes les couches de la société.

Nul ne s’émeut au sujet de Zheyun Ye, un des 18 millions d’habitants de Shanghai. Quelques journaux ont repris l’information, sous forme de brève.  » Cela n’intéresse personne puisque ce n’est pas une bonne nouvelle « , explique Erik Chan, journaliste au News Times.  » Les gens veulent des nouvelles positives. Pékin 2008, le énième exploit de Yao Ming en NBA… On ne peut parler de liberté de la presse. La plupart des journalistes sont payés par l’Etat. Le département médiatique du gouvernement relit tous les articles. On risque une sanction, voire un renvoi ou même une peine de prison. La Chine est un pays en pleine évolution. Elle s’ouvre et le sport est le domaine le plus libre mais la pression psychologique reste importante « .

Le classement fluctue beaucoup. Shenzhen Kingway a été champion en 2004 mais a terminé douzième en 2005. Champion en 2003, Shanghai Shenhua n’était que dixième un an plus tard. Jochen De Coene, le physiothérapeute belge de Shenhua, a fait de grands yeux à son arrivée. Dans ses premières interviews, il a parlé de joueurs qui pariaient contre leur propre équipe, d’un arbitre qui avait sifflé un penalty au lieu d’un dégagement, d’un gardien qui plongeait à gauche alors que le ballon arrivait à droite. Il a changé d’avis :  » J’ai l’impression que le dernier championnat a été clean. Le président actuel de la Fédération, MisterChi, est très énergique. Avant la saison, tous les clubs ont dû signer un nouveau règlement et le lire aux joueurs. On peut rompre un contrat sur base de la présomption de corruption. La CFA a déjà suspendu des joueurs pour cette raison. Il semble qu’elle contrôle les comptes et les appels téléphoniques de certains joueurs. Ici, on se moque bien du respect de la vie privée – NDLR : la Chine n’est pas un état de droit. Notre gardien a été limogé car il était soupçonné d’avoir vendu un match. Shenzhen a également renvoyé des joueurs, dont le gardien « .

Le problème est international mais les joueurs chinois sont plus exposés qu’ailleurs, pas seulement à cause de la culture du pari, comme l’a appris Jochen De Coene :  » En Belgique, un footballeur se laissera peut-être acheter pour s’offrir une piscine ou une grosse cylindrée. Ici, c’est parfois une question de survie, par exemple pour soigner des grands-parents. La Chine évolue à la vitesse d’un TGV mais il reste beaucoup de misère, pas seulement dans les campagnes mais aussi à Shanghai « .

En octobre 2004, les joueurs de Shenzhen se sont rebellés. Ils n’étaient pas payés à temps. Leur capitaine, Li Yi, s’est exprimé en ces termes :  » Les joueurs plus âgés peuvent se permettre d’attendre leur argent mais pas les jeunes. Huang Yunfeng ne pouvait même plus acheter de lait à son bébé « .

De Coene poursuit :  » Je constate que les joueurs ne peuvent payer une opération au genou en une fois. Ici, le paiement est correct. Les joueurs ne doivent pas attendre leur argent ni les primes. Selon les normes chinoises, le footballeur moyen est bien payé. Pourquoi prendrait-il des risques ? Li Weifeng a un contrat d’un demi million d’euros pas an. Les jeunes touchent 1.500 euros, sans primes. Shenhua est un club très stable, comme Shandong, un autre club de l’Etat. Ce sont les clubs privés qui posent problème « .

Mauvaise gestion

Ce sont des maux de croissance inévitables. Après tout, le premier championnat professionnel a débuté en 1994. Il a connu d’emblée un énorme succès. La Chine dispose de superbes stades accueillant de 30 à 80.000 fans, les tribunes sont combles, la presse s’intéresse de près au football, l’enthousiasme et l’argent ne font pas défaut. Huit ans plus tard, la Chine a disputé le tour final d’un Mondial avec un noyau qui ne comptait que trois joueurs expatriés. La Football League s’est muée en Super League en 2004. C’est là que le football a déraillé. Siemens, sponsor principal de la Super League, a jeté l’éponge après une première année turbulente. La Super League 2005 a débuté avec un mois de retard, sans nouveau sponsor. En 2006, elle a signé avec iPhox. Les clubs privés ont eu des problèmes financiers, n’ont pu payer leurs joueurs, qui se sont révoltés. Des clubs ont changé de nom parce que leur sponsor principal les avait lâchés ou était tombé en faillite. Un autre débarquait ou la ville aidait le club à survivre. Shanghai Shenhua est le seul à n’avoir jamais changé de nom.

Durant les dix premières saisons, l’assistance moyenne en D1 a été de 19.500 personnes. Depuis la création de la Super League, elle n’est plus que de 12.700. Les grands clubs comme Shenhua ont encore une assistance de 10.000 personnes mais les équipes moins bien classées jouent parfois devant moins de 1.000 spectateurs.

La qualité du championnat n’est évidemment pas comparable à l’élite européenne, que de plus en plus de Chinois admirent grâce à la télévision et à internet. C’est aussi valable pour les étrangers qui jouent en championnat de Chine. A Shenhua, par exemple, l’avant allemand Carsten Jancker (auteur d’un seul but), le médian offensif serbe Ivan Jovanovic et l’avant hondurien Luis Alfredo Ramirez n’avaient apporté aucune plus-value. Les deux premiers étaient même souvent écartés.

Le football chinois réalise son apprentissage. Il est encore profondément enraciné dans le système bureaucratique chinois. La fédération de football est une organisation étatique qui renie l’économie de marché, malgré l’évolution du pays. La génération actuelle des managers, la plupart membres du parti communiste, a entendu chanter les bienfaits de l’économie de plan communiste durant toute sa jeunesse.

Le changement requiert du temps. La FCA veut organiser le Mondial 2018. C’est un signal fort.  » Si la Chine le veut vraiment, elle battra l’élite mondiale en un rien de temps « , rigole MisterKokotovic, l’entraîneur adjoint serbe de Shanghai Shenhua.  » Certainement. Le talent est là. Avez-vous vu les Chinois de -20 ans au Mondial néerlandais de 2005 ? L’équipe a gagné avec le maximum des points, alors que sa poule comprenait de grandes équipes comme la Turquie et l’Ukraine, mais elle s’est inclinée 3-2 face à l’Allemagne en huitièmes de finales. A voir la vitesse de l’évolution du pays, depuis quelques années, don’t worry, for sure they will make it « .

christian vandenabeele