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L’exploit des Belgian Cats, en quarts de finale (et les réactions)

La Belgique a créé l’exploit en battant l’Espagne de plus de 8 points, 72-63 (mi-temps: 39-32) pour son 3e et dernier match de poule à la Coupe du monde de basket féminin, mardi à San Cristobal de la Laguna.

Les Belgian Cats terminent ainsi premières de leur groupe et accèdent directement aux quarts de finale sans passer par les barrages. Emma Meesseman (19 pts, 8 rbds), à une seconde du terme, aura inscrit le panier décisif qui propulse la Belgique dans le top 8 mondial au terme d’un scénario incroyable, alors que Kim Mestdagh a fini à 21 points au compteur.

L’Espagne alignait pourtant l’un de ses meilleurs cinq de base au départ avec côté belge un cinq traditionnel composé de Allemand, Delaere, Kim Mestdagh, Linskens et Meesseman.

Malgré les coups d’Alba Torrens (16 pts), la Belgique restait au contact, bien en réussite à distance (14-13 à la 6e) alors que Linskens était déjà comptée à deux fautes depuis la 2e minute. Dans un match assez débridé, les Belges, bien rentrées dans le match, passaient même devant à la 10e.

Les filles de Philip Mestdagh gardaient le bon bout pour mener toujours 25-20 à la 13e. Les Belges flirtaient avec cette barre de 8 points qui leur offrirait la première place du groupe et un billet pour les quarts de finale. Annoncée sur le banc toute la rencontre, Ann Wauters montait au jeu dès avant la mi-temps et faisait 34-27 à la 18e. Avec une Emma Meesseman (déjà 11pts, 6 rebonds en première période) nettement plus en réussite que dimanche, la Belgique franchissait la mi-temps avec 7 points d’avance 39 à 32.

Un 6-0 assurait même une avance de 13 unités pour les Belges à la reprise. Astou N’Dour alignait deux paniers mais l’intérieure espagnole était comptée à 4 fautes (46-36, 23e). Julie Vanloo ajoutait une bombe côté belge (49-38, 24e) et les Belgian Cats tenaient toujours les rênes du match obligeant l’Espagne à courir derrière le score. Le ballon circulait à merveille côté belge avec Kim Mestdagh à la conclusion et par deux fois de suite (56-42 27e).

L’écart se montait même à 15 unités à la demi-heure (61-46), un scénario incroyable qui se poursuivait dans le dernier quart. Emma Meesseman provoquait la 5e faute d’Astou N’Dour et fixait à 63-47 au marquoir dans une énorme bronca. L’Espagne se rapprochait cependant à l’approche du money-time (63-52). La barre des 8 unités restait la référence. C’était encore 65-54 à cinq minutes du terme. Julie Allemand faisait 67-54 avec 3mn30 à jouer. Vanloo sortait pour 5 fautes à 2:19 du terme (69-58). Sur la ligne des lancers, l’Espagne revenait à 69-61.

Plus 8 pour les Belgian Cats. Temps mort de Philip Mestdagh à 64 secondes du terme. La dernière minute était tendue. L’Espagne faisait 70-63 ruinant les efforts belges à une seconde du terme.

Pour son 6e assist, Julie Allemand, sur la rentrée, servait Emma Meesseman qui profitait d’un écran de Kim Mestdagh. Meesseman fixait ainsi la marque à 72-63. Plus 9, la première place du groupe et un quart de finale vendredi contre le gagnant de Turquie/France.

Maturité des Belgian Cats

Si Emma Meesseman a inscrit le panier décisif à une seconde de la fin du duel face à l’Espagne pour le 3e et dernier match de poule, Julie Allemand, auteur de l’assist, son 6e du match, et Kim Mestdagh réalisant un écran parfait pour libérer l’intérieure flandrienne auront aussi été les protagonistes d’une dernière action qui qualifie les Belgian Cats pour les quarts de finale de la Coupe du monde de basket féminin à Tenerife.

« C’est tout simplement fantastique », a lâché Kim Mestdagh, l’ailière flandrienne, auteur encore de 21 points (3×3) mardi contre les Espagnoles après ses 23 unités (7×3) contre le Japon dimanche. « C’était le parfait scénario avec ce panier à la dernière seconde qui nous met dans le top 8 mondial. On s’était dit avant le match que l’on allait jouer pour gagner, et puis que l’on verrait comment cela se passerait. On a vu que l’Espagne a mis son meilleur cinq pour commencer. On s’est dit, ok, elles le jouent à fond, on va le jouer à fond aussi. On s’est battues durant 40 minutes avec ce résultat au bout. On avait peut-être manqué un peu de maturité à la fin contre le Japon. On a gagné en expérience contre l’Espagne. C’est historique pour la Belgique ! »

Julie Allemand aussi n’en croyait pas ses yeux. Absente de l’Euro à Prague l’an dernier pour blessure, où les Belgian Cats ont conquis la médaille de bronze, la jeune meneuse liégeoise, 22 ans, distribue désormais le jeu des Belgian Cats.

« On s’était dit que s’il y avait une chance, on allait la saisir », a confirmé Julie Allemand, 3e au classement des assists de la Coupe du monde avec 5.3 passes décisives de moyenne par match. « On a vraiment bien débuté. A la reprise, l’Espagne a essayé de revenir. A la fin, cela se joue sur des détails. A une seconde du terme, même moi je me dis que c’est fini. Et j’avais beaucoup de pression pour faire la passe parce que Palau (la meneuse espagnole, ndlr) a des longs bras qu’elle agitait devant moi. Puis quand je vois Kim (Mestdagh) mettre l’écran et qu’Emma est toute seule et je me dis: ‘c’est le moment fait lui la passe’. Elle met les deux points, c’est magnifique. C’est parfois dans des défaites que l’on apprend le plus aussi et après la déception du Japon, on a vu déjà aujourd’hui que l’on a grandi. On savait où l’on avait commis des erreurs, on a discuté et nous avons réussi à ne pas les reproduire aujourd’hui et au bout du compte cela fait une victoire de 8 points. »

« Je ne me souviens plus de la dernière action »

Auteur encore de 19 points et 8 rebonds, Emma Meesseman aura planté le panier permettant à la Belgique de gagner de plus de 8 points et de se qualifier directement pour les quarts de finale de sa première Coupe du monde.

« Sur le moment, nous étions vraiment très concentrées. Il fallait rester le plus focus possible malgré l’ambiance, malgré l’enjeu, sur l’exécution de la phase de jeu demandée par le coach. Il pensait que celle-là pouvait fonctionner », explique Emma Meesseman racontant la dernière action. « Je ne me souviens alors plus très bien de la suite, parce qu’il y a l’euphorie des supporters, des joueuses, du coach. C’est une telle explosion de joie. »

Malgré des statistiques un peu moins exceptionnelles qu’à son habitude, la jeune ailière flandrienne, 25 ans, est pourtant la 2e meilleure joueuse de la Coupe du monde après la phase de poule derrière l’Australienne Liz Cambage (24.3 d’évaluation pour 30.3 à Cambage) et est meilleure rebondeuse du championnat du monde pour l’instant avec 13.3 rebonds de moyenne par match.

« Nous étions persuadées déjà avant le match que quelque chose était possible. On a bien étudié l’Espagne et déjà contre le Japon (dimanche, ndlr), nous avons joué avec une grosse énergie en revenant plusieurs fois dans le match. On a utilisé cette énergie aujourd’hui. C’est historique pour le basket féminin belge, quand on voit le nombre de supporters qui sont venus jusqu’ici, c’est incroyable ! »

« Emma Meesseman a été exceptionnelle »

Ann Wauters a finalement joué le match contre l’Espagne mardi pour la 3e et dernière journée de la phase de poule. L’intérieure flandrienne n’était pas prévue pour être préservée en vue du barrage de jeudi qui restait la priorité des Belges, mais dès le début de la rencontre les Belgian Cats ont senti l’exploit possible.

« Nous avions deux chances pour aller en quart de finale, une aujourd’hui (mardi) et une autre en barrage. On l’a prise aujourd’hui, c’est incroyable ! Je n’ai pas les mots ! », a expliqué Ann Wauters, à l’aube de ses 38 ans, euphorique après la victoire de 9 points (72-63) face aux championnes d’Europe, chez elles, à Tenerife.

« Dès le début, on fait un bon match. On sentait que quelque chose était possible. Déjà moi aussi, je me sentais très bien à l’échauffement. Après les quelques minutes contre le Japon, je sens déjà que le rythme revient. C’était notre chance aujourd’hui, on l’a saisie. L’Espagne a vraiment joué pour gagner, mais nous avons profité de toutes les occasions et nous avons joué à fond. »

La fin de match a été épique. Un écart de 8 points était nécessaire et les Belges auront mené de 17 unités au maximum (61-44) peu avant la demi-heure. L’Espagne est revenue à 7 points sur la ligne des lancers francs avec une seconde à jouer. La suite a vu Emma Meesseman planter le panier décisif sur un service de Julie Allemand, profitant d’un écran de Kim Mestdagh.

« Quand j’ai vu Emma (Meesseman, ndlr) toute seule, c’était incroyable, surtout que je fais la faute juste avant (qui offre les deux lancers à l’Espagne, ndlr), je me dis: ‘oh non ce n’est pas vrai !’. Mais Emma a été exceptionnelle, elle profite d’un super écran de Kim Mestdagh et se retrouve toute seule. On va vraiment profiter maintenant de ce moment historique pour le basket belge ! »

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