Bruno Govers

L’Europa League nous recevra-t-elle 3 sur 3 ?

Avec un brin de chance, la Belgique comptera un représentant en quarts de finale de l’Europa League, puisqu’il est acquis que le Standard et le Club Bruges s’affronteront en huitièmes de finales de l’épreuve, s’ils se qualifient cette semaine face à leur adversaire respectif, le Wisla Cracovie et Hanovre 96.

Par Bruno Govers

Une issue résolument envisageable vu le score de parité (1-1) des Rouches sur les bords de la Vistule et la défaite de justesse des Flandriens (2-1) en Allemagne. De part et d’autre, le but inscrit en terre étrangère pourrait bel et bien valoir son pesant d’or au moment du décompte final.

Pour le troisième de nos représentants, Anderlecht, le tableau est moins idyllique. Avant de se mesurer à l’Udinese ou au PAOK Salonique en huitièmes, il faudra d’abord que les Bruxellois viennent à bout de l’AZ, une formation qui eût mérité davantage, assurément, que le maigre 1-0 qui scella le match-aller à Alkmaar. Ce qui ne sera pas une sinécure face à un opposant qui compte d’habiles manieurs de ballon, exerçant un pressing haut de surcroît. Deux caractéristiques qui gênent précisément les Sportingmen.

Le mérite des Néerlandais, durant la première manche, est d’avoir mis à nu et exploité les carences des Mauves actuels. Avec, d’un côté, une incapacité à sortir judicieusement le cuir des lignes arrières en cas de harcèlement. Et, de l’autre, une absence flagrante de vitesse d’exécution. A l’Afas Stadion, un garçon comme Lucas Biglia, qui imprime d’ordinaire la cadence en championnat, a été complètement submergé par le rythme des échanges à ce niveau. De quoi apporter sans doute de l’eau au moulin de ceux qui affirment qu’il est trop lent pour briguer une place dans une des ligues majeures en Europe.

Toutefois, au-delà de ces deux manquements, liés essentiellement au profil des joueurs, une autre faiblesse est apparue de manière frappante au grand jour lors de ce déplacement aux Pays-Bas : le fonds de jeu quasi inexistant de l’équipe. Une tare qui n’a plus grand-chose à voir avec les qualités intrinsèques des joueurs, mais qui est affaire surtout d’automatismes peaufinés à l’entraînement. Et c’est là que le bât blesse cruellement. Ce qui ne manque tout de même pas d’étonner dans le chef d’éléments qui évoluent depuis bon nombre d’années ensemble, comme Silvio Proto, Marcin Wasilewski, Roland Juhasz, Olivier Deschacht, Guillaume Gillet, Lucas Biglia et Matias Suarez. Voire même Dieumerci Mbokani, qui excipait lui aussi d’un passé à Anderlecht en 2006-2007, avant d’y revenir cette saison.

Huit joueurs, pour une construction aussi famélique, c’est affligeant. Les chiffres en disent d’ailleurs long en championnat : si, face aux équipes du top 6, qui acceptent le combat, le Sporting affiche un total de 28 sur 30, il éprouve en revanche les pires difficultés face à celles qui s’arc-boutent devant leur goal : 31 sur 48, soit un peu plus de 60%, à peine, des points mis en jeu. Une misère. Dans ces cas-là, il n’est jamais question d’acheminement du cuir de manière méthodique vers l’avant, mais de longs dégagements du gardien anderlechtois. Exactement le contraire de l’AZ où la progression se déroule d’un secteur à l’autre sans le moindre hiatus. Comme dans une mécanique bien huilée.

Quant à la prétendue attaque-mitraillette des Mauves, il faudrait peut-être la recadrer aussi : elle n’en est jamais qu’à 15 goals en 13 matches en dehors de ses terres. Un total qui la place derrière Gand, le Club et le Cercle Bruges, Genk, Lokeren, le Beerschot et Mons. Une misère, là aussi. Encore heureux qu’avec 38 buts, jusqu’à présent, dans le cadre de la Jupiler Pro League, elle survole les débats à domicile. De quoi augurer, malgré tout, d’un dénouement favorable face aux joueurs d’Alkmaar ? Trois sur trois, on peut toujours rêver…

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