Les premiers (limogeurs) seront-ils les derniers (au classement) ?

Quatre coaches virés… dont Eziolino Capuano, viré de chez viré, c’est le cas de LE dire ! La limogite, qui a pris son cours, relève d’un mécanisme dirigeant précis.

-Primo, d’abord tu démarres mal, mais tu restes calme et digne, le championnat est long : c’est la phase où Eupen, par exemple, joue bien et mérite mieux.

-Secundo, après 2 ou 3 matches, les points ne suivent toujours pas et les chocottes s’amènent rapport à l’objectif escompté : tu t’englues dans les places 7/14 alors que le rêve minimal était la place 6 et les playoffs 1, ou tu squattes les places 15/16 alors que l’espoir était 7/14 (voire mieux si affinités) : dans le cas d’Eupen, les journaux évoquent alors peu à peu l’ oiseau pour le chat

-Tertio, c’est toujours disette, mais tu ne défenestres pas encore. Au contraire, tu fais plaisir à ton coach, en t’accrochant à la bouée du mercato toujours en cours : et tu claques, en lui offrant des joueurs supplémentaires, un pognon que tu n’aurais pas claqué si les résultats avaient été convenables ! Ainsi ? Maged Samy a-t-il fait passer le budget du Lierse de 10 à 12,5 millions, tu parles d’une paille : c’est du poker et pas du sport, mais c’est comme ça si tu as la trouille et du fric. Et pas qu’à Lierre, évidemment.

-Quarto, si c’est toujours la mouise, arrive l’inénarrable phase de l’éjection du coach : faut plus hésiter à lui mettre sur le dos le foirage de la mayonnaise puisque ses joueurs, pas moins chers que ceux des rivaux immédiats, font moins de résultats ! C’est ainsi l’heure de le faire passer pour sénile ( Aimé Anthuenistrop vieux pour la D1 alors qu’on se réjouissait de son expérience six mois plus tôt) ou carrément incompétent : Abbas Bayat décrète un manque flagrant d’organisation face à Bruges, Antonio Imborgia a vu 13 buts encaissés par Eupen quasi de la même façon, preuve que le staffn’est pas à la hauteur ! Or, si leur analyse est exacte, n’implique-t-elle pas plutôt que ces décideurs limogeurs sont de mauvais sélectionneurs de coaches… et qu’il vaudrait mieux les limoger eux pour éviter qu’ils gaffent à nouveau ? Mais qui s’en chargera, vu qu’ils sont les chefs ?

Arrive le remplaçant, et l’espoir du choc psychologique… qui n’empêchera pas l’échec final au moins une fois sur deux ! Of course, si quatre clubs de fond de classement se mettent à limoger et que deux seulement descendront au final, forcément que deux autres s’en sortiront : mais arrive-t-il que les quatre se sauvent… tandis que dégringolent deux clubs ayant bravement gardé le même entraîneur du début à la fin ? Jamais ! Et quand un joueur confesse que les jours ayant suivi le limogeage de son coach ont été durs à vivre, c’est que le choc lui a coupé les jambes,… pas donné des ailes !

Le coach remplaçant qui s’en sort est-il plus souvent un bonhomme qui connaît déjà le club et le championnat, ou un mystérieux stratège débarquant de nulle part ? Sans avoir la statistique, je mettrais mon pied à couper que le second se plante davantage : croire en lui, c’est croire à la science infuse plus qu’au bon sens, c’est acheter un chat dans un sac au lieu d’un simple outil fiable. C’est pourquoi je comprends mal Bayat, qui rejoue au Lotto avec ce Csaba Laszlo. A croire qu’Imbrogia (même si les 19 jours de Capuano resteront dans les annales du limogeage) tire plus vite qu’Abbas leçon de ses plantages.

Car même si Capuano baragouinait des idées géniales, mais dans un italien qui était du chinois pour les gars, mieux valent les idées basiques d’un Albert Cartier (pressenti) qui cause comme il faut pour les faire passer. C’est pourquoi le Lierse avec Eric Van Meir et Chris Janssens, duo pragmatique s’il en est, a les meilleures chances d’émerger du pétrin.

Mon prono pour les suivants ? Tous nos caïds sont pour l’instant classés dans le top 6,… mais ni le Club de Bruges ni le Standard ne le laisseront s’éloigner sans sacrifier à la tradition du C4 avec remerciements ! A l’autre bout, si l’un ou l’autre des trois clubs limogeurs précités parvient à rejoindre le peloton, m’est avis que Glen De Boeck et Peter Maes seront aux premières loges pour voir leur curriculum un peu cochonné…

par bernard jeunejean

Je comprends mal Abbas Bayat, qui rejoue au Lotto avec ce Csaba Laszlo.

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