
Les paris affluent sur le Super Bowl, même si la NFL reste réticente
Les Américains vont parier cette année quelque six milliards de dollars (5,2 Mds d’euros) sur le Super Bowl, un chiffre qui a explosé à la faveur de la légalisation des paris dans plusieurs Etats, même si la Ligue professionnelle de football américain (NFL) tarde à embrasser le mouvement.
Près d’un adulte américain sur dix devrait miser de l’argent sur le match qui opposera dimanche les New England Patriots et les Los Angeles Rams, selon l’association américaine des jeux d’argent (AGA), qui a fait réaliser un sondage sur le sujet.
Le seul événement à faire mieux est la finale de la Coupe du monde de football, dont la dernière édition, selon la société Sportradar, a vu environ 8,4 milliards de dollars joués, une somme répartie dans des dizaines de pays alors que les 6 milliards du Super Bowl ne seront misés qu’aux Etats-Unis.
Les Patriots, déjà titrés cinq fois depuis 2002, sont légèrement favoris des bookmakers.
Le pactole misé sur le Super Bowl est en hausse de 26% par rapport à l’an dernier, un bond en grande partie attribuable à la légalisation des paris sportifs par une décision de la Cour suprême, mi-mai 2018.
Depuis, sept Etats ont rejoint le Nevada, qui bénéficiait jusqu’ici d’une dérogation: Delaware, New Jersey, Mississippi, Virginie occidentale, Pennsylvanie, Nouveau-Mexique et Rhode Island.
Une vingtaine d’autres sont engagés dans le processus de légalisation, notamment l’Etat de New York, et le sujet transcende largement les clivages politiques.
« Je pense que les paris sportifs et le jeu sur internet vont faire partie de l’économie américaine », a récemment déclaré le gouverneur du Connecticut, Ned Lamont. « Pourquoi le Connecticut devrait-il s’en priver? »
Au fil des mois, les grandes ligues professionnelles américaines, qui étaient à l’origine de l’interdiction, au début des années 1990, ont fait preuve d’ouverture, en partie avec l’intention de capter une partie de cette nouvelle manne.
Ainsi, NBA (basket), NHL (hockey sur glace) et MLB (baseball) ont conclu des accords avec des groupes de casinos, qui auront légalement accès aux données sportives des championnats concernés pour alimenter leurs activités de paris sportifs.
Mais la NFL, elle, reste très en retrait et vient seulement d’annoncer, début janvier, un accord avec le groupe de casinos Caesars Entertainment, qui ne porte pas sur les données mais sur un partenariat de sponsoring classique.
L’arrivée à Las Vegas, capitale mondiale des jeux d’argent, en 2020, des Raiders, qui étaient jusqu’ici installés à Oakland, devrait lever un autre tabou au sein de cette ligue très conservatrice, qui apprécie peu le changement.