Les Mauves à Milan : rions de l’effet papillon !

Rappelez-vous l’égalisation lierroise à la 87′, voici dix jours contre Anderlecht. A entendre Guillaume Gillet, le fautif de départ, elle n’était pas d’abord due au geste juste de Soufiane Bidaoui lorsqu’il lui a chipé le ballon, ni à la belle passe qui s’ensuivit, ni à la jolie roulette puis la frappe de Dolly Menga : elle était due au préalable au fait que Gillet n’ait pas osé la faute nécessaire parce que, préalable du préalable, il s’était déjà ramassé un carton auparavant. Vous me direz que c’est la raison d’être des cartons jaunes : faire en sorte que le gars déjà averti ait la trouille de se faire virer s’il faute à nouveau. Oui, sauf que Silvio Proto remonte encore dans le temps et peste sur ce but en y impliquant… Johan Verbist, coupable à la 42′ d’avoir brandi injustement ce carton à Gillet !

Oufti, stop : à ce compte-là, on n’arrête jamais, on râle éternellement sans jamais admirer ! A ce compte-là, on remonte aussi à l’auteur mauve de la perte de balle qui a précédé la jaune à Gillet, méritée ou pas. Ou on remonte à l’avant-match du referee et, par exemple, on accuse sa femme : si Verbist s’est montré tatillon envers Guillaume, qui sait si ce n’est pas parce que Madame Verbist lui avait mis les nerfs à bout le matin, en amochant bêtement leur belle bagnole neuve ! Et qui sait si Madame ne rejette pas la faute sur ce chauffard avec son écharpe rouge et blanche, qui n’avait pas respecté la priorité de droite… Petite cause, grands effets, lisez ce ricanement de Benjamin Franklin :

 » À cause du clou, le fer fut perdu. À cause du fer, le cheval fut perdu. À cause du cheval, le cavalier fut perdu. À cause du cavalier, le message fut perdu. À cause du message, la bataille fut perdue. À cause de la bataille, la guerre fut perdue. À cause de la guerre, la liberté fut perdue. Tout cela pour un simple clou.  »

C’est une variante de l’effet papillon. Faut pas y croire à tout bout de champ, on n’en sortirait plus… ou alors, on se dit que ça n’arrête jamais : à cause du chauffard rouge et blanc, la Madame amoche la bagnole. A cause de la Madame, le mari s’énerve. A cause du mari énervé, Gillet se ramasse une jaune injuste. A cause de la jaune injuste, Gillet s’abstient de la faute nécessaire. A cause de l’abstinence de Gillet, Menga égalise. MAIS CE N’EST PAS FINI : à cause de cette bête égalisation lierroise, John Van den Brom renforce sa défense à Milan, en réintroduisant Cheikhou Kouyaté. A cause de Kouyaté, Prince Boateng passe à côté de son match. A cause d’un Boateng foireux, Milan ne se dépêtre pas des Mauves. Tant et si bien qu’à cause d’un supporter du Standard, Anderlecht arrache un chouette nul à San Siro ! Et Proto, par ailleurs brillant, doit une fière chandelle à Johan Verbist.

C’est pour rire, bien sûr. Pour dire qu’au lieu de chercher la petite bête, mieux valait admirer cette grande anguille de Menga. Roulette en pleine course du pied gauche, enchaînement et frappe croisée du pied droit, magnifique ! En notant au passage que le geste est rare sur grand terrain alors qu’on peut l’admirer couramment en futsal, et pas rien que par des stars : comme quoi les gestes hyper-techniques balle au pied ne germent pas toujours là où l’on pourrait croire… En tout cas, hello Dolly, bienvenue régulière dans notre compète, tu remets ça quand tu veux ! Mais Dolly ? C’est pas un nom de gonzesse, ça ? Je ne connaissais jusqu’ici que Dolly Parton, la vieille chanteuse de country, et la célèbre brebis clonée en 1996. Celle-ci, pour la petite histoire, doit d’ailleurs son nom à celle-là : vu que Madame Parton était dotée d’une poitrine généreuse, et que ledit clonage avait été réalisé à partir de cellules-souches de glande mammaire, le saviez-vous ?

Mais je m’égare. D’origine angolaise, Dolly est ici l’abréviation de Domingo en portugais, vu que le gamin Menga est né un dimanche. C’est original, ça met de la couleur dans notre imaginaire footeux. Mais pas autant que ces deux mordus de foot – et c’est véridique – qui ont récemment appelé leur nouvelle-née Fifa et Vuvuzela. Tout est permis. Si j’ai encore un fils, je l’appellerai Georgette.

À cause d’un supporter du Standard, Anderlecht arrache un chouette nul à San Siro !

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