Les liaisons dangereuses d’Eddy Wauters

 » Affiliation à une organisation criminelle et participation à des opérations de blanchiment d’argent « . Eddy Wauters (73 ans), le président de l’Antwerp, a eu un choc en lisant ces lignes dans un journal.

En 1999, Albert Pans allait investir de l’argent étranger à l’Antwerp. La justice a enquêté, Pans a atterri en prison et il n’y a pas eu d’investissement. Fin 2003, Tom De Decker a aussi présenté des investisseurs étrangers. Il a versé 200.000 dollars (160.000 euros) sur un compte de l’Antwerp. L’argent était blanchi, selon les enquêteurs, qui sont remontés jusqu’à l’île Maurice.

Au même moment, il y a eu l’affaire Tony Gram. Né à Breda, l’homme a un passeport belge et est un homme d’affaires connu à Anvers. Il a prêté 1,5 million d’euros au GreatOld contre une hypothèque sur les terrains et les bâtiments du club. L’Antwerp ne remboursant pas directement, il a menacé le Bosuil de vente publique. La justice a refusé car l’Antwerp avait placé l’argent sur un compte. Club et prêteur ne sont pas d’accord sur le montant à rembourser. Jugement début 2008.

Guido De Croock, président de la commission des licences de la D2, nie que cette dette hypothèque l’avenir du club :  » Cette affaire est privée. Le président y est impliqué mais pas le club, qui n’a jamais utilisé cet argent pour obtenir sa licence « . Néanmoins, faute de rentrées, l’Antwerp fait appel à des investisseurs privés depuis des années. De Croock :  » Vous êtes alors à la merci de personnes parfois dangereuses. J’ai vécu ça à l’Eendracht Alost, dont j’étais administrateur. C’est notamment pour ça que j’ai démissionné en 1990, deux jours après ma nomination au poste de juge. Eddy Wauters est président depuis les années ’60. Combien de gens, fiables ou non, n’a-t-il pas connus ? »

Les licences ont accru l’exposition des clubs à des personnages étranges, style Ye, dans un premier temps. De Croock :  » Maintenant, les clubs ont apuré leurs plus grosses dettes « . Du moins celles dues à l’Etat, pas aux investisseurs privés. En principe, l’U.B. n’enquête jamais sur l’origine des fonds investis en football. Elle se contente des attestations du fisc et des autres services. Par contre, la justice s’y intéresse depuis des années « .

PETER T’KINT

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