LES DOYENS

Parmi les 25 matricules les plus anciens du football belge, 8 concernent des clubs principautaires.

C’est le 21 décembre 1926, à l’instigation de son secrétaire général, AlfredVerdijk, que l’URBSFA (Union Royale Belge des Sociétés de Football-Association) publia pour la première fois, dans LaVieSportive, l’organe officiel de la fédération, une liste de matricules, censés répertorier les clubs en fonction de leur ancienneté. Au départ, quelque 809 clubs furent ainsi dotés d’un numéro d’ordre, le 1 étant l’apanage de l’Antwerp, créé en 1880.

Il est symptomatique de constater que sur les 25 premiers classés, pas moins de 8 concernent des cercles de la province de Liège. Il y a là, en effet : le Liège Football Club (4), le Verviers Football Club (8), le Dolhain Football Club (9), le Sporting Club de Theux (14), le Standard Football Club Liégeois (16), le Football Club Seraing (17), le Tilleur Football Club (21) et le Football Club L’Espoir Bressoux (23). On notera que tous existent ou subsistent toujours, même si leur vie ne fut pas nécessairement un long fleuve tranquille.

Liège s’acoquina ainsi avec Tilleur le 1er juillet 1995, devenant furtivement le Royal Tilleur Football Club Liégeois, avant de retrouver son appellation d’origine 5 ans plus tard. Theux fusionna le 1er juillet 1998 avec le Royal Cercle Sportif Juslenvillois pour devenir la Royale Association Football Franchimontois. Bressoux, de son côté, s’allia le 1er juillet 1992 avec le Royal Football Club Jupille pour donner naissance à la Royale Union Liégeoise d’abord, devenue ensuite, dès le 1er juillet 1996, Seraing-Royale Union Liégeoise, appelée communément Seraing-RUL.

Tilleur, lui, aura eu la vie la plus mouvementée. Démissionnaire en 1995, en vertu de son rapprochement avec Liège, le club renaît de ses cendres le 1er juillet 2003 suite au déménagement du Cercle Sportif de Saint-Gilles (2878) sur les hauteurs de Buraufosse, fief des Métallos. Du coup, place au Football Club Tilleur Saint-Gilles, passé Royal entre-temps, mais qui, l’été prochain, s’associera au club de Cité Sport, de Grâce-Hollogne, pour repartir de l’avant.

La présence liégeoise au sein du football belge, forte de ces 8 pionniers, était, à l’origine, encore plus marquée. Car entre 1895, année de création de la fédération et 1926, celle de l’ébauche d’un ranking, plus de mille clubs ne furent pas pourvus d’un matricule, tout simplement parce qu’ils avaient, dans l’intervalle, démissionné, fusionné, ou qu’ils avaient tout simplement été radiés. C’est le cas pour bon nombre d’entités principautaires, car pas moins d’une dizaine de clubs auraient dû être logiquement répertoriés entre Liège (matricule 4, créé en 1892) et le Standard (matricule 16, 1900). Il y a lieu de citer là, notamment, le Momy de Kinkempois, le Stella du Val-Saint-Lambert, le Liège Football Association, le Sporting Club Liégeois, etc…

Pourquoi un tel foisonnement de clubs en principauté ? La présence des Anglais dans les industries sidérurgique (Liège) et lainière (Verviers) constitue une première explication. La deuxième découle d’une autre réalité : pour éviter des déplacements lointains, à la fois fastidieux et onéreux, mieux valait jouer contre une équipe du coin. De là ce nombre conséquent de clubs issus du même terroir…

Source : FOOT100

PAR BRUNO GOVERS

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